Il existe mille façons de décrire le désert et de le vivre. Ces espaces infinis attirent le commun des mortels et ne les laissent pas indifférent face à son immensité.
Reportage réalisé par Nassima Bensalem
Aucun de nous ne peut résister à la tentation d'entreprendre au moins une fois dans sa vie une virée dans le désert. Seul, avec le silence des dunes et l'infini du ciel, un véritable voyage initiatique. Le désert a cette faculté d'éveiller notre spiritualité et nous permettre de renouer nos rapports originels avec les éléments.
C'est ainsi que les astres, du jour ou autres retrouvent leurs places dans notre imaginaire. On risque, aussi, de couper court à certaines de nos idées reçues. Il est vrai que la plupart des profanes s'imaginent que le désert est une succession de dunes de sable fin à l'infini. Néanmoins, les contrées désertiques sont souvent composées de cailloux ou de rochers, même si les déserts de sable sont sans doute les plus beaux, les plus séduisants. On a besoin d'y revenir régulièrement afin de se ressourcer, pour la seule raison que la notion du temps n'a plus de signification. Et notre pays a cette particularité. Celle d'abriter l'un des déserts les plus étendus en termes de surface et l'un des plus captivants au monde.
En effet, le sud algérien s'étend sur la majeure partie du grand Sahara. Que ce soit Timimoun, Tam ou encore Taghit, pour ne citer que celles-ci, ces oasis sont devenues au fil des ans la destination phare des pèlerins du tourisme saharien. Mais il est impossible de faire un circuit touristique dans le sud algérien sans faire escale à Illizi, plus exactement à Djanet.
Cette oasis ne ressemble à rien de connu, le tableau qu'elle offre est tout simplement à couper le souffle ! Ici, on est en plein cœur du Sahara à quelques 2300 kilomètres de la capitale, Alger, à 100 km de la frontière avec la Libye et à 200 km de la frontière avec le Niger. Ici nous sommes également chez les hommes bleus. Djanet est une ville de près de 150 000 habitants principalement des Touaregs, elle se trouve plus précisément dans la région du Tassili N'Azadjer qui s'étend sur une surface de 83 000 km2 environ.
Que signifie Djanet ? Selon certains Touaregs, Djanet signifie "paradis " prononcé jadis "Aldjanet". Selon d'autres Djanet signifie "chamelle " penché, une appellation qui relève d'une simple histoire. Autrefois, un chamelier qui faisait pâturer ses chamelles dans la zone du Tassili les a un jour perdu de vue, il demande à son compagnon où sont les chamelles ? Ce dernier lui répond en targui "jannat" qui veut dire "elles sont penchées ". Depuis on appelle cet endroit "Jannat". Subissant une transformation phonétique, jannat devient donc Djanet.
Un séjour à Djanet l'enchanteresse est une expérience inoubliable. Pour y parvenir, en venant d'Alger, on a survolé pendant près de trois heures une étendue de sable, qui semble infinie jusqu'à Illizi. On parcourant le chemin de Illizi vers Djanet à bord de 4X4 sur plus de 400 kilomètres, on a eu la chance de contempler de l'ocre presque uniforme, partout et à perte de vue, sans traces de vie, sans végétation, sans village.
Le départ d'Illizi vers Djanet était prévu à 6 heures du matin sous un froid glacial, mais que faire ! Le paysage est d'autant plus beau que le climat est hostile. Faire ce parcours vous permet d'êtres face à vous-mêmes, et pour unique alter ego le néant ou presque. Une sensation unique. Une expérience dont vous reviendrez plus fort. Après plus de huit heures de route, l'approche de Djanet est perçue comme une délivrance. Et quelle douce délivrance que celle d'être saisi par la beauté d'une ville où le contraste rime le piquant de ses 6 quartiers racontant chacun une histoire, une facette de Djanet, à l'image de Azellouaz, le plus ancien des quartiers de Djanet avec ses maisons de torchis effondrées et sa mosquée blanchie à la chaux. On est à l'affut de la moindre étoffe, du moindre bibelot ou objet Elmihan, dans le quartier commerçant, Tinkhatma sur les rives d'un oued caillouteux ; on est séduit par Djahil et sa palmeraie, ainsi que par Tindjadad. Mais Djanet ce n'est pas que les palmeraies et les maisons de torchis, c'est également une ville moderne fièrement représentée par Aghoum le nouveau quartier récemment construit à l'entrée de la ville.
L'architecture de la ville de Djanet est unique mais le désert qui l'entoure est plus que fascinant. Se savoir au milieu de nulle part est une impression marquante mais l'on s'aperçoit vite que l'on ne se trouve pas nul part, on se trouve en plein milieu d'un musée à ciel ouvert, l'extraordinaire rencontre avec le Sahara vous marquera à vie. Sous de faux airs de néant, une vie intense s'y exprime : celle des éléments engagés dans une sculpture éblouissante de la nature ; celle de la faune et de la flore qui ont produit d'incroyables stratégies d'adaptation. Le rituel du thé, la noblesse d'une caravane, des noms de légende tels que Tassili, Djanet, la vache qui pleure... Tout cela et plus encore, non pas pour un simple voyage ou un circuit, mais réellement pour vivre un moment intense.
Le spectacle est plus émouvant quand tombe la nuit, on se découvre en découvrant. Le ciel est si pur. On n'en revient pas qu'il soit peuplé d'autant d'étoiles. Un embouteillage galactique ! Les dunes aux courbes élégantes vous entraînent, changeant à chaque fois au gré des vents. Les masses rocheuses présentent des formes dont l'audace interpelle. Il y a aussi ces oasis si merveilleuses qu'on peut parfois les prendre pour des mirages. Que dire de ces villes où l'ocre ose se marier au rose et à l'indigo ?
Tassili N'Azadjer : sur les traces de nos ancêtres
Il y a surtout ce musée à ciel ouvert avec ses nombreuses oeuvres rupestres dont certaines précèdent de 5000 ans les pyramides pharaoniques d'Egypte. Le Tassili N'Azadjer et situé dans le Sahara central, au sud-est algérien, le Parc national du Tassili correspond à l'ensemble des plateaux du "Tassili " et leurs ergs périphériques.
Le mot Tassili en tamaheq (langue des touaregs) signifie plateau et Azdjer en référence à la tribu qui y habite. Avec ses 80 000 km2, ce parc est l'un des plus vastes au monde. Les frontières avec la Libye et le Niger le limitent à l'est et au sud, le parc est entièrement dans la zone climatique saharienne mais la présence des plateaux dont l'altitude varie de 1 400 m à près de 2000 m, lui fournit des conditions privilégiées de nos jours comme dans le passé. Certaines régions au sein du parc sont ouvertes aux visiteurs, d'autres sont en réserve. Le Parc national du Tassili est habité. La densité y est faible mais plusieurs petits centres de culture profitent des vallées abritées où l'on y pratique de l'élevage du petit bétail et un peu d'agriculture.
La Parc recèle, en effet, des richesses extrêmement variées en paysages, sites rupestres, faune et flore. Il abrite de remarquables biens culturels dont les plus célèbres sont les peintures et les gravures rupestres. L'intérêt de ces ressources lui a valu d'être inscrit parmi les sites du patrimoine mondial de l'Unesco en 1982 et d'être classé Réserve de la biosphère dés 1986 par la MAB. Il existe dans le Tassili une variété de cyprès dont près de 230 exemplaires vivent dans la partie la plus élevée du plateau. Ce sont de véritables fossiles, peut être plusieurs fois millénaires, qui ne se reproduisent plus sur place.
Les animaux se sont, eux aussi, adaptés à des conditions extrêmes, d'où leur intérêt tout particulier. Les grands mammifères sont présents, si les antilopes ont disparu récemment, le mouflon à manchettes se maintient bien dans les régions les plus escarpées. Bien que menacées, surtout dans les ergs, les gazelles sont nombreuses dans les grands oueds du Tassili. En revanche, le guépard est en voie de disparition. Si le dernier crocodile a été tué il y a quelques dizaines d'années, il reste encore dans certaines gueltas des poissons et toute une microfaune remarquable.
à suivre .....
Reportage réalisé par Nassima Bensalem
Aucun de nous ne peut résister à la tentation d'entreprendre au moins une fois dans sa vie une virée dans le désert. Seul, avec le silence des dunes et l'infini du ciel, un véritable voyage initiatique. Le désert a cette faculté d'éveiller notre spiritualité et nous permettre de renouer nos rapports originels avec les éléments.
C'est ainsi que les astres, du jour ou autres retrouvent leurs places dans notre imaginaire. On risque, aussi, de couper court à certaines de nos idées reçues. Il est vrai que la plupart des profanes s'imaginent que le désert est une succession de dunes de sable fin à l'infini. Néanmoins, les contrées désertiques sont souvent composées de cailloux ou de rochers, même si les déserts de sable sont sans doute les plus beaux, les plus séduisants. On a besoin d'y revenir régulièrement afin de se ressourcer, pour la seule raison que la notion du temps n'a plus de signification. Et notre pays a cette particularité. Celle d'abriter l'un des déserts les plus étendus en termes de surface et l'un des plus captivants au monde.
En effet, le sud algérien s'étend sur la majeure partie du grand Sahara. Que ce soit Timimoun, Tam ou encore Taghit, pour ne citer que celles-ci, ces oasis sont devenues au fil des ans la destination phare des pèlerins du tourisme saharien. Mais il est impossible de faire un circuit touristique dans le sud algérien sans faire escale à Illizi, plus exactement à Djanet.
Cette oasis ne ressemble à rien de connu, le tableau qu'elle offre est tout simplement à couper le souffle ! Ici, on est en plein cœur du Sahara à quelques 2300 kilomètres de la capitale, Alger, à 100 km de la frontière avec la Libye et à 200 km de la frontière avec le Niger. Ici nous sommes également chez les hommes bleus. Djanet est une ville de près de 150 000 habitants principalement des Touaregs, elle se trouve plus précisément dans la région du Tassili N'Azadjer qui s'étend sur une surface de 83 000 km2 environ.
Que signifie Djanet ? Selon certains Touaregs, Djanet signifie "paradis " prononcé jadis "Aldjanet". Selon d'autres Djanet signifie "chamelle " penché, une appellation qui relève d'une simple histoire. Autrefois, un chamelier qui faisait pâturer ses chamelles dans la zone du Tassili les a un jour perdu de vue, il demande à son compagnon où sont les chamelles ? Ce dernier lui répond en targui "jannat" qui veut dire "elles sont penchées ". Depuis on appelle cet endroit "Jannat". Subissant une transformation phonétique, jannat devient donc Djanet.
Un séjour à Djanet l'enchanteresse est une expérience inoubliable. Pour y parvenir, en venant d'Alger, on a survolé pendant près de trois heures une étendue de sable, qui semble infinie jusqu'à Illizi. On parcourant le chemin de Illizi vers Djanet à bord de 4X4 sur plus de 400 kilomètres, on a eu la chance de contempler de l'ocre presque uniforme, partout et à perte de vue, sans traces de vie, sans végétation, sans village.
Le départ d'Illizi vers Djanet était prévu à 6 heures du matin sous un froid glacial, mais que faire ! Le paysage est d'autant plus beau que le climat est hostile. Faire ce parcours vous permet d'êtres face à vous-mêmes, et pour unique alter ego le néant ou presque. Une sensation unique. Une expérience dont vous reviendrez plus fort. Après plus de huit heures de route, l'approche de Djanet est perçue comme une délivrance. Et quelle douce délivrance que celle d'être saisi par la beauté d'une ville où le contraste rime le piquant de ses 6 quartiers racontant chacun une histoire, une facette de Djanet, à l'image de Azellouaz, le plus ancien des quartiers de Djanet avec ses maisons de torchis effondrées et sa mosquée blanchie à la chaux. On est à l'affut de la moindre étoffe, du moindre bibelot ou objet Elmihan, dans le quartier commerçant, Tinkhatma sur les rives d'un oued caillouteux ; on est séduit par Djahil et sa palmeraie, ainsi que par Tindjadad. Mais Djanet ce n'est pas que les palmeraies et les maisons de torchis, c'est également une ville moderne fièrement représentée par Aghoum le nouveau quartier récemment construit à l'entrée de la ville.
L'architecture de la ville de Djanet est unique mais le désert qui l'entoure est plus que fascinant. Se savoir au milieu de nulle part est une impression marquante mais l'on s'aperçoit vite que l'on ne se trouve pas nul part, on se trouve en plein milieu d'un musée à ciel ouvert, l'extraordinaire rencontre avec le Sahara vous marquera à vie. Sous de faux airs de néant, une vie intense s'y exprime : celle des éléments engagés dans une sculpture éblouissante de la nature ; celle de la faune et de la flore qui ont produit d'incroyables stratégies d'adaptation. Le rituel du thé, la noblesse d'une caravane, des noms de légende tels que Tassili, Djanet, la vache qui pleure... Tout cela et plus encore, non pas pour un simple voyage ou un circuit, mais réellement pour vivre un moment intense.
Le spectacle est plus émouvant quand tombe la nuit, on se découvre en découvrant. Le ciel est si pur. On n'en revient pas qu'il soit peuplé d'autant d'étoiles. Un embouteillage galactique ! Les dunes aux courbes élégantes vous entraînent, changeant à chaque fois au gré des vents. Les masses rocheuses présentent des formes dont l'audace interpelle. Il y a aussi ces oasis si merveilleuses qu'on peut parfois les prendre pour des mirages. Que dire de ces villes où l'ocre ose se marier au rose et à l'indigo ?
Tassili N'Azadjer : sur les traces de nos ancêtres
Il y a surtout ce musée à ciel ouvert avec ses nombreuses oeuvres rupestres dont certaines précèdent de 5000 ans les pyramides pharaoniques d'Egypte. Le Tassili N'Azadjer et situé dans le Sahara central, au sud-est algérien, le Parc national du Tassili correspond à l'ensemble des plateaux du "Tassili " et leurs ergs périphériques.
Le mot Tassili en tamaheq (langue des touaregs) signifie plateau et Azdjer en référence à la tribu qui y habite. Avec ses 80 000 km2, ce parc est l'un des plus vastes au monde. Les frontières avec la Libye et le Niger le limitent à l'est et au sud, le parc est entièrement dans la zone climatique saharienne mais la présence des plateaux dont l'altitude varie de 1 400 m à près de 2000 m, lui fournit des conditions privilégiées de nos jours comme dans le passé. Certaines régions au sein du parc sont ouvertes aux visiteurs, d'autres sont en réserve. Le Parc national du Tassili est habité. La densité y est faible mais plusieurs petits centres de culture profitent des vallées abritées où l'on y pratique de l'élevage du petit bétail et un peu d'agriculture.
La Parc recèle, en effet, des richesses extrêmement variées en paysages, sites rupestres, faune et flore. Il abrite de remarquables biens culturels dont les plus célèbres sont les peintures et les gravures rupestres. L'intérêt de ces ressources lui a valu d'être inscrit parmi les sites du patrimoine mondial de l'Unesco en 1982 et d'être classé Réserve de la biosphère dés 1986 par la MAB. Il existe dans le Tassili une variété de cyprès dont près de 230 exemplaires vivent dans la partie la plus élevée du plateau. Ce sont de véritables fossiles, peut être plusieurs fois millénaires, qui ne se reproduisent plus sur place.
Les animaux se sont, eux aussi, adaptés à des conditions extrêmes, d'où leur intérêt tout particulier. Les grands mammifères sont présents, si les antilopes ont disparu récemment, le mouflon à manchettes se maintient bien dans les régions les plus escarpées. Bien que menacées, surtout dans les ergs, les gazelles sont nombreuses dans les grands oueds du Tassili. En revanche, le guépard est en voie de disparition. Si le dernier crocodile a été tué il y a quelques dizaines d'années, il reste encore dans certaines gueltas des poissons et toute une microfaune remarquable.
à suivre .....
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