Le Point Economique du 04-10-07.
Dès 1981, l'Algérie a créé la Cour des Comptes, suivie en 1996 de la création de l'Observatoire national de lutte contre la corruption (ONLCC). Le 12 mars 2005 voit l'installation par le président de la République, de la Commission nationale sur la bonne gouvernance en Algérie (CNBG), puis l'adoption de la loi 03-01 du 20 02 2006 relative à la prévention et à la lutte contre la corruption.
Cette dernière loi, a donné lieu en décembre 2006 à la signature de trois décrets présidentiels dans le cadre de sa mise en application.
Sur le plan international, l'Algérie a été parmi les premiers pays africains à ratifier en 2004 la convention des Nations Unies contre la corruption, adoptée en 2003 ; au titre de la coopération interrégionale, elle a organisé des forums et conférences autour du thème de la corruption, dont le dernier a été le colloque régional sur la délinquance économico- financière et le blanchiment d'argent.
Ce colloque organisé les 4 et 6 juin à Alger et regroupant 13 pays méditerranéens, a été coprésidé par les ministères français des Affaires Etrangères et de la Justice. Toujours à ce propos, des magistrats algériens ont séjourné en France afin de bénéficier de l'expérience de leurs collègues français en matière de prévention et de lutte contre la corruption et le blanchiment d'argent. Mais des résultats palpables, point.
L'Association algérienne de lutte contre la corruption affiliée à Transparency International, que dirige Djillali Hadjadj, n'est guère surprise du mauvais score enregistré par l'Algérie et le justifie par le fait que "la situation sociopolitique et économique catastrophique qui prévaut en Algérie, depuis plusieurs années déjà, n'a cessé de favoriser les conditions de l'explosion de la corruption - petite et grande - à tous les niveaux ".
" De la poudre aux yeux… uniquement pour lancer des messages "
" Tout est fait par le pouvoir en place pour que la généralisation de ce fléau se poursuive à grande échelle" ajoutant que "Ceux qui croyaient que derrière les discours officiels et autres déclarations où le chef de l'Exécutif et son ministre de la Justice évoquaient leur intention de lutter contre la corruption se cachait en fait une réelle volonté politique, en ont eu pour leur "naïveté" politique : tout cela était de la poudre aux yeux destinée aux partenaires internationaux et qui a surtout servi au plan interne à régler des comptes pour des luttes de pouvoir". Djillali Hadjadj revient sur les incohérences entre le discours et les actes et cite "l'exemple de l'agence gouvernementale contre la corruption qui n'est toujours pas mise en place en dépit de la promulgation d'un décret portant sa création". Autre exemple, "le processus de déclaration de patrimoine est éclaté et dispersé, sans mécanisme de suivi et de contrôle est surtout non effectif, le chef du gouvernement ne s'est pas soumis lui même à l'obligation de rendre publique sa propre déclaration de patrimoine".
Y a-t- il une réelle volonté politique de mettre fin à ce mal qui ronge la société et l'économie nationale ? Lors de sa visite effectuée les 9 et 10 septembre dernier à Alger, Elizabeth L. Dibble, sous-secrétaire adjointe principale pour les Finances Internationales et le Développement, au Bureau de l'économie de l'énergie et des affaires des Etats-Unis, a rencontré le chef du gouvernement et des ministres algériens afin de s'enquérir de l'évolution des "mœurs économiques" en Algérie. Dans un point de presse, Elizabeth L. Dibble a mis en avant ses "attentes" de l'économie algérienne afin de renforcer la coopération algéro-américaine insistant, par ailleurs, sur la "transparence" qui doit entourer la gestion des affaires publiques, notamment le processus de privatisation des entreprises algériennes. "L'Algérie a fait des progrès en matière de législation … Encore faut-il appliquer les lois ", a conclu Elizabeth L. Dibble.
Autant de déclarations qui amènent à penser qu'en matière de lutte contre la corruption, il y a encore bien loin de la coupe aux lèvres...
S.O
Dès 1981, l'Algérie a créé la Cour des Comptes, suivie en 1996 de la création de l'Observatoire national de lutte contre la corruption (ONLCC). Le 12 mars 2005 voit l'installation par le président de la République, de la Commission nationale sur la bonne gouvernance en Algérie (CNBG), puis l'adoption de la loi 03-01 du 20 02 2006 relative à la prévention et à la lutte contre la corruption.
Cette dernière loi, a donné lieu en décembre 2006 à la signature de trois décrets présidentiels dans le cadre de sa mise en application.
Sur le plan international, l'Algérie a été parmi les premiers pays africains à ratifier en 2004 la convention des Nations Unies contre la corruption, adoptée en 2003 ; au titre de la coopération interrégionale, elle a organisé des forums et conférences autour du thème de la corruption, dont le dernier a été le colloque régional sur la délinquance économico- financière et le blanchiment d'argent.
Ce colloque organisé les 4 et 6 juin à Alger et regroupant 13 pays méditerranéens, a été coprésidé par les ministères français des Affaires Etrangères et de la Justice. Toujours à ce propos, des magistrats algériens ont séjourné en France afin de bénéficier de l'expérience de leurs collègues français en matière de prévention et de lutte contre la corruption et le blanchiment d'argent. Mais des résultats palpables, point.
L'Association algérienne de lutte contre la corruption affiliée à Transparency International, que dirige Djillali Hadjadj, n'est guère surprise du mauvais score enregistré par l'Algérie et le justifie par le fait que "la situation sociopolitique et économique catastrophique qui prévaut en Algérie, depuis plusieurs années déjà, n'a cessé de favoriser les conditions de l'explosion de la corruption - petite et grande - à tous les niveaux ".
" De la poudre aux yeux… uniquement pour lancer des messages "
" Tout est fait par le pouvoir en place pour que la généralisation de ce fléau se poursuive à grande échelle" ajoutant que "Ceux qui croyaient que derrière les discours officiels et autres déclarations où le chef de l'Exécutif et son ministre de la Justice évoquaient leur intention de lutter contre la corruption se cachait en fait une réelle volonté politique, en ont eu pour leur "naïveté" politique : tout cela était de la poudre aux yeux destinée aux partenaires internationaux et qui a surtout servi au plan interne à régler des comptes pour des luttes de pouvoir". Djillali Hadjadj revient sur les incohérences entre le discours et les actes et cite "l'exemple de l'agence gouvernementale contre la corruption qui n'est toujours pas mise en place en dépit de la promulgation d'un décret portant sa création". Autre exemple, "le processus de déclaration de patrimoine est éclaté et dispersé, sans mécanisme de suivi et de contrôle est surtout non effectif, le chef du gouvernement ne s'est pas soumis lui même à l'obligation de rendre publique sa propre déclaration de patrimoine".
Y a-t- il une réelle volonté politique de mettre fin à ce mal qui ronge la société et l'économie nationale ? Lors de sa visite effectuée les 9 et 10 septembre dernier à Alger, Elizabeth L. Dibble, sous-secrétaire adjointe principale pour les Finances Internationales et le Développement, au Bureau de l'économie de l'énergie et des affaires des Etats-Unis, a rencontré le chef du gouvernement et des ministres algériens afin de s'enquérir de l'évolution des "mœurs économiques" en Algérie. Dans un point de presse, Elizabeth L. Dibble a mis en avant ses "attentes" de l'économie algérienne afin de renforcer la coopération algéro-américaine insistant, par ailleurs, sur la "transparence" qui doit entourer la gestion des affaires publiques, notamment le processus de privatisation des entreprises algériennes. "L'Algérie a fait des progrès en matière de législation … Encore faut-il appliquer les lois ", a conclu Elizabeth L. Dibble.
Autant de déclarations qui amènent à penser qu'en matière de lutte contre la corruption, il y a encore bien loin de la coupe aux lèvres...
S.O
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