Annonce

Réduire
Aucune annonce.

France: Le scandale de l'EADSgate

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • France: Le scandale de l'EADSgate

    Tous les médias parlent des deux milliards qu'aurait empoché M Arnaud Lagardére (copain du chef de l'Etat) sur le dos des contribuables par le biais de la caisse des dépots et consignations. Il y a là un scandale qui monte, qui monte et qui est de la taille du Watergate. Espérons que les sommes détournées seront rendues à EADS et à l'Etat.

    La classe politique s'interroge sur le rôle de l'Etat dans l'affaire EADS


    LE MONDE | 05.10.07

    Le gouvernement aimerait bien rester à l'écart du scandale EADS. Quarante-huit heures après la révélation d'une note de l'Autorité des marchés financiers (AMF) - qui fait état de soupçons de délits d'initiés "massifs" de la part de plusieurs dirigeants du groupe aéronautique ainsi que de ses actionnaires privés -, le premier ministre a admis "des faits très graves" à la tribune du Sénat, jeudi 4 octobre. Mais François Fillon a écarté toute responsabilité de l'Etat. "Il va de soi que l'Etat ne s'est prêté en aucune façon à une manoeuvre supposée (...) sur la liquidation d'actions par des porteurs privés", a affirmé le premier ministre.



    Les soupçons de l'AMF portent sur l'exercice de stock-options par de nombreux cadres dirigeants, avant l'annonce de difficultés sur la chaîne de production de l'A380 et de l'effondrement du cours de Bourse, et sur la vente, au même moment, par le groupe Lagardère et l'actionnaire allemand DaimlerChrysler d'une partie de leur participation au capital d'EADS.

    L'Etat, qui détient pour sa part 15 % d'EADS, n'a pour sa part pas cédé d'actions, mais il a laissé Lagardère vendre 7,5 % du capital du constructeur aéronautique. Selon le premier ministre, l'Etat ne pouvait pas empêcher cette transaction en raison de la nature du "pacte d'actionnaires" adopté "sous une autre majorité", en l'occurrence la majorité socialiste de Lionel Jospin. Une intervention gouvernementale, lors de la réunion des actionnaires français ayant précédé la vente de ses titres par Lagardère, était donc impossible.

    M. Fillon a appelé à attendre les conclusions de la justice, rejetant la demande de commission d'enquête sur le rôle de l'Etat réclamée jeudi par François Hollande. "Si l'Etat savait et a laissé faire, s'il a laissé vendre les uns et acheter les autres, alors nous sommes en présence d'une affaire d'Etat", a estimé le premier secrétaire du Parti socialiste. "Ce qui relève de la justice, c'est le délit d'initiés, ce qui relève de la responsabilité politique, c'est d'avoir laissé faire", a-t-il affirmé.

    A défaut, la commission des finances du Sénat, présidée par Jean Arthuis (UDF), va procéder, dès vendredi, à une série d'auditions publiques. Le premier à s'expliquer sera Thierry Breton, ministre de l'économie à l'époque. Il sera entendu en même temps que son ancien directeur de cabinet à Bercy, Gilles Grapinet, et que Bruno Bézard, directeur de l'Agence des participations de l'Etat (APE).

    Le président de la commission de surveillance de la Caisse des dépôts et consignations (CDC), Michel Bouvard, et le directeur général de la CDC, Augustin de Romanet, seront entendus mercredi 10 octobre. La CDC, souvent considérée comme le "bras financier" de l'Etat, fait en effet figure de grand perdant dans l'affaire EADS, pour avoir racheté au prix fort début 2006 des actions EADS cédées par Lagardère.

    Ce rachat, qui a coûté, à ce jour, 126 millions d'euros à la CDC, a-t-il été fait à la demande de l'Etat, donc en violation de l'autonomie de gestion de l'institution ? Et même si l'ordre n'est pas venu de l'Etat, comment M. Breton, averti par l'APE de difficultés à venir pour EADS, a-t-il pu laisser faire un aussi mauvais investissement financier au groupe public ?

    "L'interrogation demeure sur qui a donné l'ordre à la CDC (...) de racheter les parts de Lagardère", a déclaré, jeudi, la députée (PS) de Paris, Annick Lepetit. Sur RTL, vendredi, Jean-Pierre Jouyet, secrétaire d'Etat aux affaires européennes, qui fut directeur du Trésor de 2000 à 2004, a déclaré : "Je ne vois pas en quoi la CDC avait à prendre des participations à ce moment-là. La CDC a fait une mauvaise affaire." Il a cependant volé au secours de M. Breton, en affirmant que l'Etat français "n'était pas au courant des difficultés de l'A380, d'après les informations qui sont en ma possession".

    Enfin, tandis que Philippe Marini, membre UMP de la commission des finances du Sénat, juge que l'Etat s'est montré "totalement schizophrène", Laurent Fabius a rappelé, vendredi matin sur LCI, que "la Caisse des dépôts n'est pas une épicerie privée".

    Christophe Jakubyszyn et Anne Michel
Chargement...
X