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Etude : "Les Berbères algériens, marocains..."

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  • Etude : "Les Berbères algériens, marocains..."

    Le Berbère Algérien, en particulier, sur lequel on s'est plu à fonder des espérances, s'arabise de plus en plus. Il fait cause commune avec ses anciens oppresseurs, qui furent aussi ses précepteurs. Musulman il est, musulman il restera : c'est tout dire. L'infiltration arabe a eu sur lui une telle action dissolvante, qu'il a perdu, partout où il s'est arabisé, non seulement l'amour, mais l'idée même de la Patrie; idée sacrée qui a fait sa force et a été son palladieum pendant ses vingt-quatre siècles de luttes acharnées contre les peuples envahisseurs. Toutefois, l'amour de la terre natale a été remplacé chez lui par le fanatisme, obstacle que nous ne pourrons ni tourner ni franchir.

    Les Berbères marocains, au milieu desquels les Arabes sont noyés, sont restés jusqu'ici franchement berbères, c'est-à-dire très attachés au sol, à la région qui les a vus naître.
    Leur patriotisme, il est vrai, n'embrasse pas tout le Maroc; il est essentiellement provincial; il ne va pas au-delà des frontières que la nature ou la victoire a assignées à chacune de leurs divisions territoriales. L'homme de génie qui saurait en un seul faisceau toutes ces forces berbères, qui s'ignorent et se neutralisent les unes les autres, créerait, aux portes de l'Europe, un empire puissant, dont l'épée pèserait lourdement dans la balance des Nations.

    Les destinées politiques des Berbères marocains, leurs tendances intellectuelles et leurs évolutions sociales sont à peine connues par de maigres renseignements, épars dans des chroniques d'une sècheresse désespérante, chroniques rédigées par leurs ennemis avec une mauvaise foi et une ignorance manifestes. Ce qu'ils furent jadis, je n'ai pas à le rechercher. De nos jours, ils forment une race à part, intelligente, industrieuse, et d'un génie bien plus pratique que celui des Arabes. On attribue volontiers aux étrangers, venus en conquérants, ce qui s'est fait de grand et de beau dans toute la Berbèrie, sans songer que, dès le début de l'occupation carthaginoise, les pays de race berbère étaient couverts de villes populeuses, prodigieusement riches, dans lesquelles l'élément étranger entrait pour peu de chose. Sans soute les Tyriens apprirent aux Berbères orientaux, quiles commuiquèrent à leurs frères de l'Ouest, quelques-unes de leurs industries de luxe : la fabrication du verre, l'art de tisser des étoffes précisieuses, l'écriture alphabétique; mais les Berbères possédaient, bien avant cette première invasion, une certaine civilisation qui les rendait peu infèrieurs aux négociants phéniciens. Les villes détruites, dont on m'a signalé les importantes ruines au coeur même de la province des Braber, sont peut-être antèrieures aux époques Carthaginoises et Romaines. Les habitants du pays les appellent Ruines de Nemroà, terme significatif donnant à entendre qu'elles sont contemporaines des plus vieux monuments du globe.


    Auguste Mouliéras.

    Extrait de l'ouvrage "Le Maroc inconnu" : 22 ans d'explorations dans cette contrée mystèrieuse, de 1872 à 1893.
    "...Ils sont les meilleurs guerriers du monde. Ils possèdent surtout une qualité maîtresse: le mépris absolu du danger, et une merveilleuse faculté innée d'exploitation du terrain...

    P. Dumas
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