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La pomme de terre, les vaches et l’argent gaspillé

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  • La pomme de terre, les vaches et l’argent gaspillé


    L’importation improvisée plombe le gouvernement
    La pomme de terre, les vaches et l’argent gaspillé

    Par : Zahir Benmostepha


    [IMG]http://www.liberte-***********/apps/edition/images_editions/4583/84093.jpg[/IMG] Si dans la gestion de la crise de la pomme de terre créée par les spéculateurs, le ministre du Commerce aura finalement avoué que l’importation n’a pas réglé le problème et qu’il fallait aller vers l’encouragement de la production nationale, le recours, une nouvelle fois, à l’importation pour faire face à la crise du lait pose encore une fois la problématique de l’utilisation rationnelle, et à bon escient, de l’argent du pétrole. Car dans les deux cas, il y a lieu de faciliter l’investissement local afin de mettre fin à la dépendance alimentaire.
    Quand le ministre du Commerce, M. Djaâboub, abordant la folie des prix qui s’est emparée des fruits et légumes affirme que “l’autosuffisance demeure une chose possible et réalisable”, il n’y a peut-être pas lieu de trop ergoter sauf à méditer par exemple cette implacable logique qui veut qu’“en consacrant chaque année 50 000 hectares pour sa production et avec une productivité de 40 000 tonnes/hectare, nous pourrons produire plus de 2 millions de tonnes de pommes de terre”. Avec de telles quantités, selon le ministre, l’Algérie deviendra un pays autosuffisant et pourra même exporter la pomme de terre. Même raisonnement pour la filière lait. Ainsi, selon M. Djaâboub, l’Algérie importe chaque année environ 100 000 tonnes de poudre de lait pour un montant de 700 millions de dollars. Avec la hausse des prix de ce produit sur le marché international, le montant sera revu à la hausse et atteindra 1,3 milliard de dollars/an. La solution donc réside dans l’importation de 300 000 vaches laitières avec une productivité de 4 000 litres/vache/an, et en utilisant des techniques modernes dans ce domaine, l’Algérie pourra satisfaire ses besoins en lait dont la consommation annuelle est de 3,5 milliards litres.
    Finalement, pourquoi faire compliqué quand on peut faire simple ? 2 000 000 de tonnes de pommes de terre et 3,5 milliards de litres de lait, c’est chose faisable, il suffit d’y penser. Comme quoi aucun des gouvernements qui se sont succédé en Algérie n’avait pensé un instant que l’autosuffisance alimentaire était possible dans notre pays, ou du moins n’avait rien fait pour y parvenir. Reste à savoir si 300 000 vaches vont régler le problème du lait en Algérie. Il semble bien que la réalité est tout autre, même s’il est potentiellement vrai que les milliards de dollars du pétrole peuvent faire le bonheur des Algériens. Faudrait-il encore faire preuve d’une bonne dose de réalisme pour ne pas réduire la complexité du chemin qui mène à l’autosuffisance alimentaire à un simple schéma qui donne sur le papier, à toute stratégie qui s’épargne le détail, une image séduisante. N’est-ce pas que le gouvernement l’a appris à ses dépens quand il a cru dur comme fer qu’en important à coups de devises de la pomme de terre, il allait régler le problème de la flambée des prix. N’est-ce pas que sur le terrain, M. Djaâboub et ses pairs se sont souvenus de certains détails dont ils n’avaient pas tenu compte et qui se révélèrent déterminants dans la folie des prix. Ils se sont aperçus, par exemple, que les Algériens aiment la patate de bonne qualité, que le marché parallèle avait son grand mot à dire dans la distribution de cette tubercule, que de nombreux importateurs n’étaient pas ce qu’on peut appeler des “enfants de chœur” ou encore que l’exonération des taxes n’allait pas automatiquement se répercuter sur le prix au détail. Et donc, l’on vient à se poser des questions sur une stratégie qui semble réglée comme du papier à musique. Comme celle de savoir par exemple quels mécanismes le gouvernement va mettre en œuvre pour dégager 50 000 hectares pour la production, réaliser une productivité de 40 000 tonnes/hectare et enfin produire plus de 2 millions de tonnes de pommes de terre. Il est vrai que c’est du domaine du possible, mais il y a tellement de paramètres que le gouvernement ne maîtrise pas… tellement d’imprévus qui échappent encore à la vigilance de l’Exécutif.
    On en vient ainsi aux fameuses 300 000 vaches. Depuis plusieurs années, tous les gouvernements qui se sont succédé avaient réaffirmé leur souci d’assurer l’autosuffisance alimentaire, particulièrement dans le domaine laitier.
    Souvenons-nous, l’année 2005 a été décrétée par le ministère de l’Agriculture “année de la bataille du lait”. M. Barkat n’avait-il pas affirmé qu’elle sera gagnée d’ici 2006 ? Et on voudrait bien savoir ce que produisent les milliers de génisses importées par le soin d’opérateurs économiques. On croit savoir que bon nombre font le bonheur de nos voisins marocains et tunisiens. Alors qu’une bonne partie, pourtant à haut rendement laitier et du reste coûteuses, prend le chemin des abattoirs. C’est bien beau de ramener pour près de 60 milliards des vaches laitières. Mais alors si une telle décision a été prise, tout porte à croire que le problème qui s’est posé de tout temps au pays a été finalement réglé.
    On parle bien sûr de l’alimentation du bétail. Non seulement la qualité des fourrages se pose, mais aussi la quantité au vu des faibles rendements (mauvaise préparation du sol, variétés, sécheresse, etc.). Les spécialistes vous diront que le développement de l’élevage bovin est conditionné par l’amélioration des ressources fourragères. Or, l’aliment de bétail, c’est l’autre grand casse-tête de nos éleveurs. En effet, les prix deviennent quelquefois tellement insoutenables qu’ils obligent bon nombre d’éleveurs à mettre la clé sous le paillasson. En moyenne deux millions de quintaux de fourrage naturel sont disponibles chaque année. Les besoins sont de très loin beaucoup plus importants. La superficie cultivée en fourrage a nettement régressé au cours des quinze dernières années, saurons-nous des statistiques (2003) du ministère de l’Agriculture ; de plus de 0,5 million d’hectares vers les années 1990, elle est descendue à moins de 300 000 hectares en 2003. En plus de la faiblesse de la disponibilité, la qualité du fourrage laisse à désirer et constitue une contrainte de taille pour l’élevage bovin laitier. La majeure partie du fourrage (70%) est composée par des espèces céréalières (orge, avoine…). La luzerne, le trèfle d’Alexandrie et le sorgho n’occupent que très peu de surfaces. La faible pratique de l’ensilage contribue aussi à la médiocrité de la ration alimentaire du cheptel, nous disent les spécialistes. Point besoin de rentrer dans le détail, mais il est utile peut-être de s’interroger s’il n’y aura pas lieu d’importer et les vaches et leur alimentation. Et quel sera le prix de revient d’un litre de lait ? Si l’on se réfère aux spécialistes de la question, la filière lait reste déstructurée avec un taux de collecte frôlant les 10% de la production nationale et un taux d’intégration dans le processus de transformation, avoisinant les 5% seulement. Ces mêmes spécialistes relèvent l’insuffisance des politiques de soutien à l’élevage et au développement des cultures fourragères, l’insuffisance de la ressource en eau et du développement des périmètres irrigués. L’insuffisance de la politique des prix du lait induisant le désintéressement des éleveurs pour la production laitière. L’insuffisance dans la maîtrise de la conduite technique des élevages de manière intégrée. La longueur du cycle des sécheresses enregistrées ces dernières années. L’apparition de plusieurs cas de maladies contagieuses (tuberculose…), ce qui a conduit parfois à des abattages forcés. La faiblesse de la vulgarisation agricole. L’absence sur le terrain d’associations actives dans le domaine de l’élevage… avouons que cela fait beaucoup même pour 300 000 vaches.

    Zahir Benmostepha


  • #2
    c'est un sujet recurant ds la presse cette question de souveraineté alimentaire , autosuffisance , ou securité , chacun la pense comme il veut .. le probleme je le repetre encore est que l'etat algerien n'a jamais eu son monsieur agriculture , la politique agricole ne se dessine pas par n'importe qui , apres la deuxieme guerre mondiale la france avec son agriculture dessimée a mis pres de 30 ans ave un ou deux hommes d'exception à la tete de son agriculture pour la voir non seumlment se relever mais devenir vers les années 70 la premiere puissance agricole de l'europe et premier exportateur mondial , ces deux hommes d'exception ne sont pas nos berkat qui fait de la politique sur le dos de l'agriculture ..il faut un homme d'une grande competence , et surtt d'une vue tres claire sur le long terme , vus le potentiel il est impossible qu'il perd son chalenge , mais certaines questions de bases doivent etre reglé politiquement , et c là que ça bloque , l'agriculture a été politisé depuis tj , le terre n'est plus un moyen de production c devenu un sujet de speculation politique , il faut liberer le foncier , que l'etat loue les terres du domaine publique selons des bails a moyen et long termes, qu'elle invesqtisse ds l'agriculture saharienne , qu'elle cree une entreprise d'envergure pour la mise en valeur ds le sahara ,et une autre de commercialisation des produits verts algeriens abvec des bureaux, a l'etranger , et des chaines de conditionnement en algerie ,tenue par des professionel etrangers vous verrez le resultat ds moins de 20 ans , la new zelande possede une entreprise plus riche que sonatrach qui ne ne vend que des fruits , surtt pomme et poire ds le monde entier et c une entreprise publique !!
    en verité ...en verité... je vous le dis .. si un grain de blé tombe en terre et ne meurt pas ,il restera seul , mais s'il meurt ,il donnera beaucoup de fruits . evangile

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    • #3
      @Jamaloup

      Bien sur c'est à l'Etat d'edicter les regles, soutenir des investissements d'agriculteurs, amenager certaines zones comme le Sahara , gerer le foncier, permettre un facile acces à la propriété fonciere, bonifier des prêts, louer des terres ( communales) , etc etc


      on peut s'inspirer de certains pays . L'Etat doit jouer son rôle de facilitateur sans aller jusqu'a l'entreprise publique agricole.



      entre parenthese , en effet j'ai vu que la zone ain oussera , djelfa etait sur une tres grosse nappe phreatique . C'est bien qu'on ait quelqu'un comme toi du metier dans ce forum sur de tels sujets

      http://www.mre.gov.dz/eau/ress_souter.htm

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      • #4
        40.000 t/ha !!!!!!!!!!!!!!!!!
        !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
        .
        .
        ''La pauvreté ne sera plus séditieuse, lorsque l'opulence ne sera plus oppressive''
        Napoléon III

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