L’auteur d’ Al Atlal est né en 1898 au Caire et mourut en 1953. Issu d’une famille de littéraires, Ibrahim Naji opta pour la médecine. Les recueils de poèmes d’Ibrahim Naji ont été traduits en anglais dès 1934. Al Atlal fait partie des vingt plus grandes chansons d’amour de la poésie arabe. C’est en 1966 qu’elle fut interprétée pour la première fois sur une composition de Ryad Essoumbati.
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Ya fouaadi, la tassal ayna el haoua
Kana sar’han min khayalin fahaoua
Is’kini ouachrab aâla atlatlihi
Ouaroui aânni ‘talam eddamoue raoua
Kayfa dhak el ‘houbbou amsa khabaran
oua ‘hadithan min a’hadithi el djaoua
Ô mon cœur, ne demandes pas où est passé l’amour
Il n’était qu’un château de mirages et s’en est allé
Sers-moi et bois en souvenir de ses ruines
Et racontes-moi tant que mes larmes couleront
Comment cet amour est devenu une légende
Et mots (exemplaires) de l’amour passionnel
Lastou ansaak oua ‘akad aghraytani
Bifamin ‘aadhbi el mounadati ra’ki’k
Oua yadin tamtaddou na’houi ka yadine
Min khilal el maoudji mouddate li ghari’k
Oua bari’koun yadhmaou essari lahou
Ayna fi ‘aynayka dhayyaka el bari’k
Je ne pourrais t’oublier car tu m’as séduite
Par ta bouche aux appels doux et élégants
Et d’une main qui se tendait vers moi telle la main
tendue à un naufragé à travers les vagues
Et un éclair qui mettrait le voyageur solitaire en confiance
Y a-t-il semblable à cet éclair venant de tes yeux ?
Ya ‘habiban zourtou yaouman aykahou
‘taira ecchaou’ki oughanni alami
Lak ibtaou el moudilli el mouniïmi
Oua tadjanni el ‘kadiri el mou’htakimi
Oua ‘hanain laka yakoui adhlouiï
Oua athaouani djamaratoun fi dami
Ô mon amour, j’ai un jour visité le nid
De l’oiseau du désir ardent pour lui chanter ma douleur
Tu as la nonchalance de l’amoureux généreux
Et la cruauté du puissant qui trône
Pourtant ma tendresse pour toi me brûle les côtes
Et les secondes sont comme des braises dans mon sang
Aâ’tini ‘hourryati oua’tli’k yadayya
Innani aâtaytou ma astab’kaytou chay’a
Ah min ‘kaydika adma maâssami
Lima oub’kih ouama ab’ka aâllaya
Ma a’htifadhi bi ‘ouhoudine lam tasounha
Oua illa ma al asrou oua addounnya ladaya
Donnes-moi ma liberté et lâches mes mains
J’ai tout donné et il ne me reste plus rien
Ah ! par ton emprise mon poignet saigne
Pourquoi ne pas l’épargner et rester comme je suis
Il ne me reste plus qu’à garder (en souvenir)
mes promesses que tu n’as pas respectées
Sinon le monde ne serait pour moi qu’une prison
Ayna min aâyni ‘habiboun sa’hiroun
Fihi ‘izzoun oua djalaloun oua ‘hayae
Ouathi’kou el khoutouati yamchi malakan
Dhalimou el ‘housni chahiyyou el kibriyae
‘aâbi’kou essi’hri ka anfasse errouba
Sahimou ettarfi ka ahlam el massa
Ya-t-il pareil à mes yeux que mon amoureux qui envoute
En lui il y a grandeur majesté et pudeur
Il marche comme un ange d’un pas assuré
Injuste envers la bonté et s’inclinant devant les arrogants
Aux parfums ensorcelants comme les essences des fruits
Aux yeux charmeurs tels les rêves du soir
Ayna minni majlissoun anta bihi
Fitnatoun tammat sanaane oua sana
Oua ana ‘houbboun oua ‘kalboun haimoune
Oua farachoune ‘hayroune minka dana
Oua min echhaou’ki rassouloun baynana
Oua nadimoun ‘kaddama el kassa lana
De quelle partie en moi tu régentes
La discorde qui va d’étincelle en étincelle
Et moi qui ne suis qu’amour errant
Une couche tourmentée qui se rapproche de toi
Du désir ardent un messager s’est mis entre nous
Un compagnon de boisson (commensal) nous tendit le verre
Hal raâ el houbbou soukara mithlana
Kam banayna min khayalin ‘haoulana
Oua machayna fi ‘tari’kine mou’kmirine
Tathibou el far’hatou fihi ‘kablana
Oua dha’hikna dhi’hkata tiflayni maâne
Oua aâdaouna fa sabi’kna dhillana
A-t-il vécu l’amour dans l’ivresse comme nous
Combien de mirages avons-nous construit autour de nous
Nous avons marché sur le chemin éclairé par la lune
Où la joie nous précédait
et nous avons ri ensemble comme deux enfants
Avons couru et dépassions nos ombres
Oua antabahna baâda ma zala erra’hi’k
Oua afa’kna layta anna la noufi’k
Ya’kdhatoun ta’hat bi a’hlami il kara
Oua taoualla ellayl oua ellailou sadi’k
Oua idha ennourou nadhiroun taali’oun
Oua idha el fadjrou mou’tilloun kal’hari’k
Oua idha eddounia kama naârifouha
Oua idha al a’hbabou kouloun fi tari’k
Et nous nous sommes ressaisis quand le nectar fut épuisé
Et nous nous sommes réveillés ah si l’on pouvait ne pas se réveiller
Un réveil qui nous a sortis du rêve de la somnolence
Et la nuit s’empara de nous et la nuit est un compagnon
Alors la lumière éclatante se leva
Alors l’aurore apparut comme un feu
Alors la vie suivit son cours
Alors chaque ami prit son chemin
Ayouha essahorou taghfou
Tadhkourou el ‘ahda oua tas’hou
Oua idha ma iltaama djour’hou
Djadda bi etidhkari djour’hou
Fa taâllam kayfa tansa
Oua taâllam kayfa tam’hou
Eh toi le noctambule qui s’assoupit
Tu marmonnes ta promesse et te réveilles
Si une plaie se ferme
Le souvenir en fera revivre la blessure
Alors apprends à oublier
et apprends à effacer
Ya ‘habibi koullou chayïn bi’kadha
Ma bi aydina khouli’kna touaâssae
Roubbama tadjma’ouna a’kdarouna
Dhata yaoumin baâda ma aâzza elli’ka
Fa idha ankara khillou khillahou
Oua tala’kayna li’kaa el ghouraba
Oua madha koullou chayiin ila ghayatihi
La ta’koul chiina fa inna el ‘hadha chaa
Ô mon amour toute chose est liée au destin
Nous n’y pouvons rien et avons été créés faibles
Peut-être que nos destins nous réuniront
Un jour après la langueur
Si d’aventure les amoureux se renieront l’un l’autre
Et nous nous rencontrerions comme des étrangers
Et toute chose suivra son cours
Ne dis pas que nous l’avons voulu ce n’est que le destin qui en a décidé
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Ya fouaadi, la tassal ayna el haoua
Kana sar’han min khayalin fahaoua
Is’kini ouachrab aâla atlatlihi
Ouaroui aânni ‘talam eddamoue raoua
Kayfa dhak el ‘houbbou amsa khabaran
oua ‘hadithan min a’hadithi el djaoua
Ô mon cœur, ne demandes pas où est passé l’amour
Il n’était qu’un château de mirages et s’en est allé
Sers-moi et bois en souvenir de ses ruines
Et racontes-moi tant que mes larmes couleront
Comment cet amour est devenu une légende
Et mots (exemplaires) de l’amour passionnel
Lastou ansaak oua ‘akad aghraytani
Bifamin ‘aadhbi el mounadati ra’ki’k
Oua yadin tamtaddou na’houi ka yadine
Min khilal el maoudji mouddate li ghari’k
Oua bari’koun yadhmaou essari lahou
Ayna fi ‘aynayka dhayyaka el bari’k
Je ne pourrais t’oublier car tu m’as séduite
Par ta bouche aux appels doux et élégants
Et d’une main qui se tendait vers moi telle la main
tendue à un naufragé à travers les vagues
Et un éclair qui mettrait le voyageur solitaire en confiance
Y a-t-il semblable à cet éclair venant de tes yeux ?
Ya ‘habiban zourtou yaouman aykahou
‘taira ecchaou’ki oughanni alami
Lak ibtaou el moudilli el mouniïmi
Oua tadjanni el ‘kadiri el mou’htakimi
Oua ‘hanain laka yakoui adhlouiï
Oua athaouani djamaratoun fi dami
Ô mon amour, j’ai un jour visité le nid
De l’oiseau du désir ardent pour lui chanter ma douleur
Tu as la nonchalance de l’amoureux généreux
Et la cruauté du puissant qui trône
Pourtant ma tendresse pour toi me brûle les côtes
Et les secondes sont comme des braises dans mon sang
Aâ’tini ‘hourryati oua’tli’k yadayya
Innani aâtaytou ma astab’kaytou chay’a
Ah min ‘kaydika adma maâssami
Lima oub’kih ouama ab’ka aâllaya
Ma a’htifadhi bi ‘ouhoudine lam tasounha
Oua illa ma al asrou oua addounnya ladaya
Donnes-moi ma liberté et lâches mes mains
J’ai tout donné et il ne me reste plus rien
Ah ! par ton emprise mon poignet saigne
Pourquoi ne pas l’épargner et rester comme je suis
Il ne me reste plus qu’à garder (en souvenir)
mes promesses que tu n’as pas respectées
Sinon le monde ne serait pour moi qu’une prison
Ayna min aâyni ‘habiboun sa’hiroun
Fihi ‘izzoun oua djalaloun oua ‘hayae
Ouathi’kou el khoutouati yamchi malakan
Dhalimou el ‘housni chahiyyou el kibriyae
‘aâbi’kou essi’hri ka anfasse errouba
Sahimou ettarfi ka ahlam el massa
Ya-t-il pareil à mes yeux que mon amoureux qui envoute
En lui il y a grandeur majesté et pudeur
Il marche comme un ange d’un pas assuré
Injuste envers la bonté et s’inclinant devant les arrogants
Aux parfums ensorcelants comme les essences des fruits
Aux yeux charmeurs tels les rêves du soir
Ayna minni majlissoun anta bihi
Fitnatoun tammat sanaane oua sana
Oua ana ‘houbboun oua ‘kalboun haimoune
Oua farachoune ‘hayroune minka dana
Oua min echhaou’ki rassouloun baynana
Oua nadimoun ‘kaddama el kassa lana
De quelle partie en moi tu régentes
La discorde qui va d’étincelle en étincelle
Et moi qui ne suis qu’amour errant
Une couche tourmentée qui se rapproche de toi
Du désir ardent un messager s’est mis entre nous
Un compagnon de boisson (commensal) nous tendit le verre
Hal raâ el houbbou soukara mithlana
Kam banayna min khayalin ‘haoulana
Oua machayna fi ‘tari’kine mou’kmirine
Tathibou el far’hatou fihi ‘kablana
Oua dha’hikna dhi’hkata tiflayni maâne
Oua aâdaouna fa sabi’kna dhillana
A-t-il vécu l’amour dans l’ivresse comme nous
Combien de mirages avons-nous construit autour de nous
Nous avons marché sur le chemin éclairé par la lune
Où la joie nous précédait
et nous avons ri ensemble comme deux enfants
Avons couru et dépassions nos ombres
Oua antabahna baâda ma zala erra’hi’k
Oua afa’kna layta anna la noufi’k
Ya’kdhatoun ta’hat bi a’hlami il kara
Oua taoualla ellayl oua ellailou sadi’k
Oua idha ennourou nadhiroun taali’oun
Oua idha el fadjrou mou’tilloun kal’hari’k
Oua idha eddounia kama naârifouha
Oua idha al a’hbabou kouloun fi tari’k
Et nous nous sommes ressaisis quand le nectar fut épuisé
Et nous nous sommes réveillés ah si l’on pouvait ne pas se réveiller
Un réveil qui nous a sortis du rêve de la somnolence
Et la nuit s’empara de nous et la nuit est un compagnon
Alors la lumière éclatante se leva
Alors l’aurore apparut comme un feu
Alors la vie suivit son cours
Alors chaque ami prit son chemin
Ayouha essahorou taghfou
Tadhkourou el ‘ahda oua tas’hou
Oua idha ma iltaama djour’hou
Djadda bi etidhkari djour’hou
Fa taâllam kayfa tansa
Oua taâllam kayfa tam’hou
Eh toi le noctambule qui s’assoupit
Tu marmonnes ta promesse et te réveilles
Si une plaie se ferme
Le souvenir en fera revivre la blessure
Alors apprends à oublier
et apprends à effacer
Ya ‘habibi koullou chayïn bi’kadha
Ma bi aydina khouli’kna touaâssae
Roubbama tadjma’ouna a’kdarouna
Dhata yaoumin baâda ma aâzza elli’ka
Fa idha ankara khillou khillahou
Oua tala’kayna li’kaa el ghouraba
Oua madha koullou chayiin ila ghayatihi
La ta’koul chiina fa inna el ‘hadha chaa
Ô mon amour toute chose est liée au destin
Nous n’y pouvons rien et avons été créés faibles
Peut-être que nos destins nous réuniront
Un jour après la langueur
Si d’aventure les amoureux se renieront l’un l’autre
Et nous nous rencontrerions comme des étrangers
Et toute chose suivra son cours
Ne dis pas que nous l’avons voulu ce n’est que le destin qui en a décidé
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