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Le Monet vandalisé du Musée d'Orsay sera restauré

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  • Le Monet vandalisé du Musée d'Orsay sera restauré

    Alors que le tableau de Claude Monet, "Le Pont d'Argenteuil" , déchiré par un coup de poing, dans la nuit de samedi à dimanche, au Musée d'Orsay faisait, hier, l'objet de premières expertises, Serge Lemoine, le président de l'établissement parisien pouvait préciser l'étendue des dégâts : « Le tableau souffre d'une déchirure en T de 10 cm de longueur et 3 cm de hauteur, ainsi que d'un enfoncement. Heureusement, un panneau cloué au revers du châssis a permis d'atténuer l'effet du coup de poing. »

    Surtout, le responsable pouvait commencer à détailler les réparations à venir. En effet, si navrante soit-elle, « une déchirure n'est pas fatale » expliquait Pierre Curie, qui dirige la filière peintures du département restauration au Centre de recherche et restauration des musées de France.

    C'est justement sous la direction du C2RMF que les restaurateurs interviendront sur ce chef-d'oeuvre de 1874. Ils devraient d'abord coller une pièce au revers du tableau, puis reconstituer la structure de la toile. « Mais ils ne devraient quasiment pas avoir à reconstituer la touche picturale car le tableau n'a pas perdu de matière », ajoutait Serge Lemoine.

    Hier, le Musée d'Orsay ne pouvait pas encore annoncer la date du retour du Monet dans ses salles. On assurait cependant qu'une fois la restauration achevée, les visiteurs devraient retrouver Le Pont d'Argenteuil tel qu'ils l'appréciaient jusqu'alors. En effet, comme l'explique Pierre Curie, de telles restaurations « ne laissent aucune trace. Les spécialistes peuvent les voir mais pour le public, c'est invisible. » Le responsable du C2RMF tempérait : « Les oeuvres demeurent cependant fragilisées. »

    Si elles suscitent beaucoup d'émois, de telles dégradations demeurent plutôt rares. « Les accidents, notamment lors de manipulations, sont malheureusement plus fréquents », remarquait ainsi Pierre Curie. Et encore, il estimait que sur les « 200 ou 300 tableaux que l'on voit passer par an, on traite deux ou trois accidents ».

    Attaques spectaculaires

    L'outrage a néanmoins des précédents célèbres. Bien avant Le Pont d'Argenteuil, d'autres toiles mythiques ont été victimes d'attaques souvent spectaculaires. Ainsi, un jour de 1914, à la National Gallery de Londres, la suffragette Mary Richardson attaquait La Vénus au miroir de Vélasquez à coups de hachoir. À Amsterdam, au Rijksmuseum, La Ronde de nuit a multiplié les expériences fâcheuses : la pièce maîtresse de Rembrandt fut d'abord tailladée, pendant la Première Guerre mondiale, par un cordonnier, puis elle fut lacérée de douze coups de couteau par un universitaire en « mission divine » dans les années 1970, avant d'être aspergée d'acide par un trentenaire au chômage, au matin du 6 avril 1990.

    L'acide fut à nouveau l'arme employée à l'encontre de Danaé, encore une oeuvre de Rembrandt, au Musée de l'Ermitage, à Saint-Pétersbourg, par un Lituanien en colère. Et que dire de La Joconde ? Entre autres atteintes à son intégrité, Mona Lisa subit en 1956 un jet de pierre.

    Sans oublier, enfin, la jeune femme qui avait embrassé l'été dernier le blanc immaculé d'une toile de Cy Twombly pour y laisser la marque rouge de ses lèvres. Elle comparaît justement aujourd'hui pour « dégradation d'oeuvre d'art » devant le tribunal correctionnel d'Avignon.

    Par le Figaro

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