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Une nouvelle plante pourrait bien faire son entrée dans la biodiversité marocaine: la jatropha curcas. Les fruits de cette euphorbiacée sont non comestibles, mais peuvent produire de l’huile à moteur, une fois transformés. Le projet de plantation est actuellement à l’étude chez l’Office chérifien des phosphates (OCP). Les boutures sont en observation dans les serres de l’Office. Selon El Hadi Kendili, directeur Qualité, Sécurité et Environnement, il est «encore trop tôt pour fixer la date de l’implantation de la jatropha dans le sol marocain». «Il faut vérifier comment elle se comporte avec notre climat, et c’est assez long», explique-t-il. «La prochaine étape sera celle de la création de zones pilotes».
Il faut dire que l’OCP a le pouce vert depuis un bon moment déjà: il a déjà planté plus de 3 millions d’arbres depuis 1999. C’est qu’en plus des opérations «plantation» dans les villes de Casablanca et de Safi, l’Office a le devoir de réhabiliter le terrain des mines, une fois leur exploitation achevée. L’arganier a d’ailleurs souvent été utilisé comme élément de reforestation.
La jatropha curcas, ou pourghère, est originaire du Brésil. C’est une plante à fleurs, d’une hauteur d’environ cinq mètres. Elle était utilisée dans la médecine traditionnelle et l’alimentation du bétail. Aujourd’hui, l’huile, une fois extraite de sa graine, est utilisée comme biocarburant. Le secret de la jatropha, c’est qu’elle est très facile à cultiver. En fait, elle adore les sols arides et impropres aux autres cultures. Impossible donc d’en arriver à une situation semblable à celle de la Malaisie, où 87% des forêts ont été remplacées par des plantations de palmiers, pour la production d’huile de palme.
La production de la jatropha peut grimper jusqu’à 1.900 litres par hectare par an. Elle ne requiert ni labourage, ni ensemencement, et sa durée de vie est d’environ 40 ans.
Tandis que l’Inde s’apprêterait justement à planter 40 millions d’hectares, trois Mercedes alimentées par du diesel de jatropha ont déjà parcouru 30.000 kilomètres. Le projet est soutenu par Daimler Chrysler et par l’Association allemande pour l’investissement et le développement.
Ce qui fait la force de la jatropha, c’est aussi le fait que ses fruits sont non comestibles. Les biocarburants font aujourd’hui l’objet d’une polémique mondiale, car ils font directement concurrence à l’agriculture alimentaire. Au Mexique, par exemple, le prix du maïs - ingrédient de base de la traditionnelle tortilla - a flambé suite à l’exportation massive d’éthanol vers les États-Unis. Selon les recherches de l’OCP, la jatropha pourrait même servir aux fermiers, comme clôture contre les animaux errants. «Contrairement à l’arganier, elle n’est pas du tout broutée par les animaux», soutient Kendili. En plus de la production du carburant, son huile peut servir à l’éclairage ou à la fabrication de savon. Histoire à suivre…
Marie-Hélène GIGUÈRE (L'economiste)
Il faut dire que l’OCP a le pouce vert depuis un bon moment déjà: il a déjà planté plus de 3 millions d’arbres depuis 1999. C’est qu’en plus des opérations «plantation» dans les villes de Casablanca et de Safi, l’Office a le devoir de réhabiliter le terrain des mines, une fois leur exploitation achevée. L’arganier a d’ailleurs souvent été utilisé comme élément de reforestation.
La jatropha curcas, ou pourghère, est originaire du Brésil. C’est une plante à fleurs, d’une hauteur d’environ cinq mètres. Elle était utilisée dans la médecine traditionnelle et l’alimentation du bétail. Aujourd’hui, l’huile, une fois extraite de sa graine, est utilisée comme biocarburant. Le secret de la jatropha, c’est qu’elle est très facile à cultiver. En fait, elle adore les sols arides et impropres aux autres cultures. Impossible donc d’en arriver à une situation semblable à celle de la Malaisie, où 87% des forêts ont été remplacées par des plantations de palmiers, pour la production d’huile de palme.
La production de la jatropha peut grimper jusqu’à 1.900 litres par hectare par an. Elle ne requiert ni labourage, ni ensemencement, et sa durée de vie est d’environ 40 ans.
Tandis que l’Inde s’apprêterait justement à planter 40 millions d’hectares, trois Mercedes alimentées par du diesel de jatropha ont déjà parcouru 30.000 kilomètres. Le projet est soutenu par Daimler Chrysler et par l’Association allemande pour l’investissement et le développement.
Ce qui fait la force de la jatropha, c’est aussi le fait que ses fruits sont non comestibles. Les biocarburants font aujourd’hui l’objet d’une polémique mondiale, car ils font directement concurrence à l’agriculture alimentaire. Au Mexique, par exemple, le prix du maïs - ingrédient de base de la traditionnelle tortilla - a flambé suite à l’exportation massive d’éthanol vers les États-Unis. Selon les recherches de l’OCP, la jatropha pourrait même servir aux fermiers, comme clôture contre les animaux errants. «Contrairement à l’arganier, elle n’est pas du tout broutée par les animaux», soutient Kendili. En plus de la production du carburant, son huile peut servir à l’éclairage ou à la fabrication de savon. Histoire à suivre…
Marie-Hélène GIGUÈRE (L'economiste)
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