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    VOIR DE LOIN

    Il faisait froid dans mon village. Il y avait presque personne dehors. Le vent sifflait bruyamment dans les ruelles désertées et frappait pleinement ma face, que j’essayais de protéger avec mon cache-nez marron. Les frênes et mêmes les figuiers allaient de gauche à droite, composant une mélodie affreuse et mélancolique. C’est comme si ils pleuvaient l’instant où les villageois venaient, pendant l’été, s’abriter du soleil brûlant, sous son ombre.

    Ne pouvant pas supporter le froid atroce et l’absence humaine, je me hâtai vers mon domicile, sis auprès de la seule mosquée qui se trouvait au centre de l’agglomération. Mes orteils et mes doigts étaient gelés, me décourageant d’avancer. Je bravai involontairement le chemin délaissé à cause de ce climat glacial et ce tourbillon de neige. Même pas dix minutes, je fus à la maison, auprès d’un âtre. J’assis à califourchon sur une chaise, orientant mes pieds vers les braises. Mes doigts commencèrent se revivifier. Ouf ! Je fus soulagé. Mais hélas, ça n’avait pas duré trop longtemps. Car même ici le silence régnait. Aucun membre de la famille n’y était. Je voulais briser ce calme imposé. J’eus l’idée d’allumer le téléviseur, mais je me rappelai que le courant d’électricité ait été coupé. On le coupe habituellement dans ces circonstances par crainte des dégâts, provoqués par le vent. On en eut bien raison, mais moi, je me sentais seul. J’eus peur d’affronter mes pensées noires, qui me hantaient dans des situations pareilles. Je n’aimai pas me souvenir de mon cauchemar, ou bien de mon rêve bafoué. Tout ce que je voulais c’était de ne pas quitter ma sérénité que j’avais rencontré dans mon village, loin de la boite de Pandore des citadins. Sans succès, je me trouvai prestement entrain de naufrager dans un océan de monstres. Il y avait personne pour me sauver. Alors, je décidai de le faire moi-même. Je regardais attentivement autour de moi afin d’apercevoir une île de quiétude. Mes yeux se baguenaudèrent dans la chambre et vaticinèrent une issue. C’était la fenêtre qui éclairait la pièce. « Pourquoi pas ? N’est-il pas elle qui éloigne le noir de mon endroit ? Et pourquoi ne fait-elle pas tel à moi ? Qui ne tente rien n’aura rien » pensai-je.

    Je m’approchai de la lumière. Et quelle était ma surprise ! Quelle belle vue. Je contemplai l’un des meilleurs tableaux que le Peintre de la nature ait pu dessiné. Une montagne fière, toute couverte de neige, me fascina. Tout autour d’elle était blanc. Son arrière plan bleu était, dans quelque endroits, parsemé par des nuages gris. Les rayons solaires et la blancheur de neige se marièrent et donnèrent naissance à un eden. Je restais bouche bée devant ce mirifique panorama. Je remerciai Dieu. Je Lui eus dit : « Merci de m’avoir donner cette occasion de considérer ce mont majestueux. Merci pour la chance que Tu m’as offerte, celle de naître dans ce beau village, car sinon, je ne pourrai pas apprécier cette œuvre paradisiaque. Merci également de m’ouvrir l’esprit pour que je puisse chasser les pensées diaboliques, de tout à l’heure, de mon cerveau. Merci de m’inculquer que le cœur ne ressent que ce que lui transmet le cerveau. Merci de m’avoir accorder une autre chance afin de retrouver ma quiétude. »

    Si j’étais à la cime de cette montagne fabuleuse, je ne verrais rien de son charme. Cependant, je me préoccuperais que du froid y dominant. Je ne pourrais pas admirer les reflets édéniques car je ne me concentrais que sur la gelée de mes orteils et de mes doigts que je ne cessais pas de souffler. Je ne profiterais pas de respirer l’air pur et énergique, mais je passerais tout mon temps à couvrir mon nez, mes joues et les parties inférieures de mes oreilles à l’aide de mon écharpe.

    En fait la vie est ainsi. On se sent malheureux car on ne s’intéresse qu’à l’effet du froid. On oublie de priser un paradis terrestre, qui n’est que cette montagne magnifique.

    Combien de fois, je me plaignais des journées, crues pénibles, que je considère plus tard parmi mes meilleurs souvenirs. Pourquoi n’ai-je pas su leur vraie valeur quand je les ai vécues ? Tout simplement car je ne voyais que de près et non de loin afin de constater que j’ai de la chance de faire parti de l’une des beauté du Tout-Puissant.

    De ce jour-là, j’ai décidé de faire apprendre à mon cœur d’envoyer ses yeux de voir de loin, afin qu’il quitte à jamais la mélancolie qui l’habitait depuis des années.
    De ce jour-là, j’ai décidé de mépriser les mauvais moments et d’apprécier les bons.
    De ce jour-là, j’ai décidé d’aimer la vie et de ne rien regretter d’elle.
    De ce jour-là, j’ai décidé d’aimer ceux qui me haïssent, ceux qui me blessent et ceux qui me poignardent dans le dos. J’ai décidé de continuer d’aimer ceux qui ignorent à quel point je les aime.

    Smail ABID
    Le 30 décembre 2004
    Un jour de bonheur.
    "le point de vue le plus simple est toujours le meilleur"
    Charly Chapling

  • #2
    salam bercus

    Voir de loin avec la proximièté du coeur..
    Splendide

    fado
    On ne voit bien qu'avec le coeur , l'essentiel estinvisible pour les yeux ...
    * Le petit prince *

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    • #3
      salut
      la philanthropie voir avec le coeur ce que la nature nous revele .

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      • #4
        merci pour la lecture mes amis.
        "le point de vue le plus simple est toujours le meilleur"
        Charly Chapling

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        • #5
          Bonjour Becus, Fado, Zeus,

          Je te remercie pour ton texte. J'ai bien aimée le choix de ton titre qui résume parfaitement le contenu. "voir de loin" Il y a quelques maladresses dans le texte mais ton récit est riche de contenu et de sens. Il m'a beaucoup plut et m'a fait pensé à un conte philosphique. C'etait aussi un merveilleux voyage vers l'autre rive et là, il est impossible d'y résister.

          Belle journée à tous

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          • #6
            Merci à toi morjane;
            j'ai consulté ton site. ça m'a vraiment fait du bien et j'ai bien rêvé aussi. j'ai lu ton poème "A l'aube de mes pas". j'ai bien aimé le combat de cette feuille.
            "le point de vue le plus simple est toujours le meilleur"
            Charly Chapling

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            • #7
              Bonjour Bercus,

              Je te remercie. Pour à l'aube de mes pas, oui c'était presque un récit plus qu'un poème. J'aimais le mouvement que peut faire une feuille voir sa lente descente puis rapide ascension porté par le vent et sa fin plus rapide prévu.
              La nature possède de multiples splendeurs et il suffit seulement de regarder et de contempler ces merveilles que l'on nous offre là devant nos yeux.

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              • #8
                à bercus

                ton joli texte me rappelle un ecrivain que j'aime bien "mouloud feraoun". j'ai connu "bercus" dans la rubrique "grand débat -autonomie de la kabylie-", et à travers ses interventions j'ai appris à le connaitre ( enfin je l'espère) mais ce que vous avez ecris là bercus confirme l'idée que j'ai pu fonder sur vous.
                vous savez mes amis ce que j'adore de plus, ce sont deux bonnes choses : la lecture et l'écriture. mais pour ecrire mieux, je commençais à bien lire en moi. c'est facile de dire "je suis heureuse" mais pas aussi évident de l'exprimer en mots. quand on trouve les mots qui decrivent parfaitement nos sentiments alors on se sent absolument libre... et le bonheur, comme bercus en fait bien allusion, s'identifie dans tant de choses qui nous entourent, suffit de bien regarder et savoir lire la vie autour de nous... comme nous le fait bien comprendre paulo coelho: savoir lire les signes de l'âme du monde.....
                moi, je suis du genre qui retrouve son "paisible" dans des choses simples: un jour mon âme se sentais tant épuiser par un tas de soucis quotidiens, alors mes pieds me conduisirent vers la nature, et tout prés du labo, j'ai pris place sur le trottoire, et mon regard tomba sur une herbe sèche... une tige toute jaune qui faisait tjrs face au léger vent qui la basculait dans tous les sens, un moment de méditation a suffit pour me purger de tt souci. et je suis rentrer chez moi, le coeur bien et plein d'amour. certains trouvent ça poétique ou alors philosophique, mais non ! en tt cas moi, j'ai pas besoin de faire des km de trajets pour passer de meilleurs moments en vacances... assise sur une chaise ou par-terre, face au joli grand arbre de mon jardin avec un beau livre entre les mains ou un stylo... descendre au jardin avec mes neveus et nieces pour courire ensembles derrière un pauvre papillon ou jouer à cache-cache, leur raconter une jolie histoire et lire dans leurs regards l'impressionisme de leur innocence .... toutes ces chose simples me sont plus cheres que tout....
                ahhhhhh les amis, si seulement vous saviez à quel point la vie est simple et belle

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                • #9
                  Message privé à Illicienne

                  comme t'as choisi l'option de ne pas recevoir des messages privé, j'ai pensé à te l'envoyer par ici. j'espère bien que ça ne va pas te déranger:
                  "j'ai le plaisir à vous écrire Illicienne. Je veux seulement de vous dire merci pour la lecture de mon texte. Egalement, je veux connaître l'idée que tu t'es faite de moi.
                  merci encore une fois
                  @ bientôt et bonne journée"
                  "le point de vue le plus simple est toujours le meilleur"
                  Charly Chapling

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                  • #10
                    ton texte m'a parlé bercus car souvent je déplore le manque d'opportunites pour la citadine que je suis de contempler l'oeuvre de dieu....merci, j'ai pu rêver un peu...
                    morjane, tu as un site, quelle est l'adresse?
                    Toujours ouverts, toujours veillants les yeux de mon âme.

                    Dionysios Solomos

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                    • #11
                      salut amarimaa;
                      je suis très ravi de savoir que mon texte fait rêver les gens. ca m'encourage. merci.
                      pour ce qui est de la ville, certes la nature lui manque, mais elle détient aussi d'autres beautés de Dieu. exemple: tu peux te méditer par Internet, que le village, hélas, ne possede pas pour le moment

                      pourt le site de morjane, t'as qu'à voir son profil et cliquer sur " voir son site". c'est un bon site à lire
                      bonne journée
                      "le point de vue le plus simple est toujours le meilleur"
                      Charly Chapling

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                      • #12
                        merci!!!!!!!!!!!!!
                        Toujours ouverts, toujours veillants les yeux de mon âme.

                        Dionysios Solomos

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