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La flambée mondiale du prix des matières premières

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  • La flambée mondiale du prix des matières premières

    Pétrole, blé, or, café... il semble que quel que soit le secteur vers lequel se tourne un investisseur en matières premières, les prix s'envolent. Les 19 et 20 septembre, le pétrole a atteint le record de 84 dollars (59 euros) le baril et l'or a grimpé à 747 dollars (525 euros), à son plus haut niveau depuis janvier 1980. L'indice sur les matières premières iShares Barclay, Standard & Poor's, Goldman Sachs (GSG) a gagné 14 % en glissement mensuel, soit le triple des gains du marché boursier. Les analystes estiment que la chute de la valeur du dollar américain ainsi qu'une offre limitée sur de nombreux marchés de matières premières ont alimenté cet élan des prix. Et avec un soupçon d'écume spéculative ajouté à cela, la plupart des prix des matières premières sont encore susceptibles de monter.

    Robert Baker, co-manager du fonds Oppenheimer Commodity Strategic Total Return, explique :"Si le dollar chute, le prix des matières premières doit augmenter simplement pour que la valeur relative reste la même".

    Conditions climatiques et autres défis


    Sur de nombreux marchés, les stocks n'ont pas suffi face à une demande croissante. En effet, "la pénurie d'offre se fait fortement sentir dans le secteur des matières premières", ont noté des analystes de chez Barclays Capital (BCS) dans un rapport daté du 20 septembre. En outre, à l'avenir, les inventaires pourraient encore diminuer. Le pétrole atteindrait une moyenne de 77 dollars (54,1 euros) l'année prochaine ; le cuivre pourrait se vendre aux environs de 8.000 dollars (5.625 euros) la tonne, et l'or avoisinerait les 700 dollars (492 euros), toujours d'après Barclays Capital.

    Parmi les difficultés d'ordre climatique, le blé a souffert de sécheresses consécutives dans des pays producteurs importants comme l'Australie, amenant les stocks à leur niveau le plus bas depuis 30 ans. Quant aux prix du café, ils grimpent en raison de conditions climatiques opposées : il est probable que la pluie au Brésil va voir diminuer les récoltes.
    Mais le secteur du pétrole et des minerais est lui aussi dans une passe difficile : les vieux champs pétroliers au Moyen-Orient et en Amérique latine produisent plus lentement que prévu, et les productions ne répondent plus assez rapidement aux demandes. Des grèves et des retards de production menacent l'approvisionnement en métaux ordinaires comme le cuivre et le nickel.

    "La pire inflation des matières premières depuis des années"

    La flambée des prix a également touché les actions d'entreprises qui dépendent des matières premières, spécialement dans l'industrie alimentaire. ConAgra Foods (CAG), General Mills (GIS), et Del Monte (DLM) ont déjà écoulé leurs stocks depuis la mi-septembre puisque les directions n'apportaient aucune limite dans l'augmentation des prix. Le 20 septembre, le directeur en chef de ConAgra, Gary Rodki, déclarait à un analyste que cette inflation "crevait le plafond" pour certaines des plus importantes productions de sa société. "Nous assistons à l'une des plus graves inflations de matières premières depuis de nombreuses années", a ainsi déclaré le directeur financier de Heinz, Arthur Winkleblack après les derniers résultats trimestriels de sa société.

    Les diminutions du taux d'intérêt par la Réserve fédérale ont aussi participé à la hausse des prix des matières premières, puisque les diminutions de taux rendent la récession moins probable, soutenant par conséquent la demande en matières premières. De plus, les réductions ont encouragé les investisseurs en devises à écouler davantage de dollars. De nombreux producteurs non américains de marchandises continuant de fixer les prix de leurs exportations en dollars, la monnaie plus faible les pousse à demander des prix plus élevés.
    Dans le domaine de l'énergie, il est désormais évident que la récente flambée du prix du pétrole a été alimentée par des spéculations à court terme. "Mais dans les prochains mois, celui-ci va probablement diminuer puisque la demande américaine en essence diminue habituellement avec la fin de l'été et que les météorologues prévoient un hiver doux", déclare Tim Parker, analyste en énergie pour le fonds mutuel T. Rowe Price (TROW) à Baltimore.

    L'or, toujours un favori

    Mais l'incapacité des producteurs mondiaux à trouver de nouvelles sources pétrolières bon marché explique que l'époque où un baril coûtait 20 dollars (14 euros) ou 30 dollars (21,1 euros) soit révolue. "Vous ne pouvez plus regarder l'avenir avec la certitude qu'il y aura toujours du pétrole, déclare Parker. Même l'époque où le baril de pétrole était à 50 dollars (35,20 euros) ou 60 dollars (42,2 euros) est bien loin."

    Et c'est l'or qui a le plus bénéficié de ce déclin du dollar. Longtemps considéré comme un havre protégé dans les périodes de tourmentes, le métal précieux a pris de la valeur du fait de la crainte des investisseurs quant à l'instabilité liée aux crédits subprime. Les investisseurs asiatiques et européens qui ont été touchés par ce problème ont transféré certains de leurs actifs vers la sécurité de l'or, selon Frank Holmes, directeur des investissements dans le fonds mutuel U.S. Global Investors. "Dans ce domaine, les choses se sont bien améliorées depuis la crise financière d'août", déclare-t-il, au sujet de l'argent se dirigeant vers les fonds or ainsi que la flambée des prix du métal jaune. Les actions de producteurs d'or comme Barrick Resources (ABX) et Newmont (NEM) en ont aussi bénéficié.

    La période de boom va-t-elle continuer ? De tous les investisseurs, ceux du secteur des matières premières sont ceux qui doivent prendre conscience de la rapidité des changements possibles. Le plus gros risque des investisseurs en matières premières est que l'économie américaine s'effondre, entraînant le monde dans une récession considérable. Mais le ralentissement américain n'aura probablement pas un effet aussi dramatique qu'autrefois. La majorité de la hausse de la demande en matières premières provient d'Asie et du Moyen-Orient. D'après T. Rowe Price, analyste chez Parker, "il faut maintenant penser à l'échelle mondiale".

    Par BusinessWeek
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