Annonce

Réduire
Aucune annonce.

Les poseurs de bombes de 1995 tentent de blanchir Rachid Ramda

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • Les poseurs de bombes de 1995 tentent de blanchir Rachid Ramda

    Deux des poseurs de bombes des attentats islamistes meurtriers de 1995 en France ont tenté mercredi de blanchir Rachid Ramda, accusé en cour d'assises à Paris d'avoir financé depuis Londres ces actions.

    L'Algérien Boualem Bensaïd, qui purge une peine de réclusion à perpétuité, a refusé de venir témoigner devant la cour, en expliquant dans un courrier lu à l'audience qu'il ne connaissait pas Rachid Ramda.

    "Lors de mon dernier procès, j'ai déjà répondu par la négative quant à la connaissance de celui que vous êtes en train de juger. Je n'ai rien de plus à dire", a écrit Boualem Bensaïd dans une lettre datée du 8 octobre, ajoutant qu'il jugeait donc inutile d'engager des "frais" pour le faire venir.Le président de la cour a expliqué qu'il l'avait néanmoins fait transférer en prévision de l'audience de la centrale de Lannemezan, dans les Pyrénées, vers la région parisienne mais que le condamné avait réitéré sa position dans une nouvelle lettre cette semaine. Le magistrat, avec l'accord de la défense comme de l'accusation, a décidé de renoncer à son audition.

    Smaïn Aït Ali Belkacem, également condamné à perpétuité pour les attentats, est en revanche venu déposer devant la cour, menotté et encadré de trois gendarmes.

    "Vous êtes en train de juger un innocent. A ma connaissance, il n'a rien à voir avec ce qui s'est passé en France", a-t-il déclaré d'emblée. Le président a alors lu une de ses dépositions faite en 2000 à la police, où il expliquait que le groupe de poseurs de bombe agissait avec l'aide financière des "frères de Grande-Bretagne", auxquels il avait lui-même téléphoné.

    Il mentionnait alors un dénommé "Ilyes", un pseudonyme sous lequel les enquêteurs voient Rachid Ramda. Ali Belkacem a alors expliqué qu'il avait fait ces dépositions sous la contrainte et que les policiers avaient menacé de mort sa famille en Algérie.

    BELKACEM PIEGE

    "J'ai jamais contacté l'Angleterre. Si vraiment j'avais téléphoné, on aurait trouvé le numéro sur moi", a-t-il dit.

    L'avocat général Delphine Dewailly a alors piégé le témoin : "vous connaissiez tous les membres du réseau du GIA ?" - "Non" - "Alors comment pouvez-vous dire que Ramda est innocent ?". Hésitant, Ali Belkacem a répondu, bredouillant : "euh, parce que dans mon programme il y était pas".

    Dans ce procès qui doit s'achever le 26 octobre, l'accusation n'a pas vraiment besoin de ces témoins car elle dispose d'éléments matériels contre Rachid Ramda, 38 ans, extradé de Grande-Bretagne en décembre 2005 après dix ans de procédure.

    Fait non contesté, il animait à Londres le bulletin "Al Ansar", organe officieux du GIA, par lequel les attentats ont été revendiqués. De nombreux documents ont été saisis chez lui à Londres, dont des ordres écrits du GIA et le texte d'un ultimatum envoyé le 27 août 1995 au président Chirac, auquel le GIA demandait de se convertir à l'islam.

    L'empreinte digitale de Ramda figure sur un bordereau de virement Western Union de 5.000 livres sterling (38.000 FF de l'époque), envoyé à Boualem Bensaïd.

    Rachid Ramda encourt la perpétuité pour "complicité d'assassinats en relation avec une entreprise terroriste" concernant les attaques des stations du RER Saint-Michel (huit morts, 150 blessés le 25 juillet 1995), du métro Maison-Blanche (18 blessés le 6 octobre 1995), faits imputés à Boualem Bensaïd.

    Il doit aussi répondre de l'attentat du RER Musée-d'Orsay (26 blessés le 17 octobre 1995), où Belkacem a, au passage, reconnu une nouvelle fois sa participation à cette audience.

    Les sept attentats ou tentatives, revendiqués par le Groupe islamique armé algérien (GIA), commis entre juillet et octobre 1995, ont fait au total dix morts, dont l'imam algérien modéré Abdelbaki Sahraoui et son secrétaire, assassinés au début de la campagne. L'audience se poursuit jeudi avec l'audition de la famille de Ramda.

    Par Reuters
Chargement...
X