Annonce

Réduire
Aucune annonce.

Palestine: il enterre deux fois son fils.

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • Palestine: il enterre deux fois son fils.

    Un article terrible sur les massacres israéliens d'enfants palestiniens.

    Le premier d’entre eux a été enterré deux fois. Abdallah A-Zac a identifié la moitié du corps de son fils Mahmoud à la morgue de l’hôpital Shifa de Gaza, d’après la ceinture et les chaussettes qu’il portait. C’était peu avant le précédent nouvel an. Le lendemain, quand l’armée israélienne a achevé avec « succès » l’opération « Jardin fermé » - laissant derrière elle 22 tués et un quartier en ruines – et qu’elle est sortie de Sajayah, à Gaza, le père endeuillé a trouvé les autres restes du corps de son fils et les a apportés pour un second enterrement."



    "Depuis Mohamed A-Zac, de Sajayah, un enfant de 14 ans qui a été enterré deux fois, à chaque fois la moitié d’un corps, en passant par Boushra Bargis abattue dans sa chambre d’une balle dans la tête tandis qu’elle se préparait pour un examen, jusqu’à Mahmoud Al-Krinawi, 10 ans, tué dans un figuier. 92 enfants tués. Rapport annuel.

    Cela aura été une année calme, relativement. Seulement 457 Palestiniens tués et dix Israéliens – selon l’organisation B’Tselem – y compris ceux qui ont été tués par des roquettes Qassam. Moins de tués que la plupart des années précédentes, mais cela aura été une année terrible : 92 enfants palestiniens tués (aucun enfant israélien n’a, par chance, été tué par les Palestiniens, malgré tous les Qassam). Un cinquième des Palestiniens tués sont des enfants et des adolescents – une proportion dont il n’y avait quasiment pas eu d’exemple. L’an 5767. Presque une centaine d’enfants qui jouaient encore au nouvel an [juif] passé et qui n’auront pas atteint ce nouvel an-ci.

    Un an, près de 8.000 kilomètres à bord de la petite Rover blindée du journal, sans compter les centaines de kilomètres parcourus à bord du taxi, une vieille Mercedes jaune, de Mounir et Said, nos chauffeurs dévoués à Gaza. Nous avons vu comment l’occupation célébrait en silence son 40e anniversaire. Quarante. Personne ne pourra plus dire qu’il s’agit d’un fait temporaire, passager. Israël, c’est l’occupation ; l’occupation, c’est Israël. Nous sommes partis sur la trace de combattants, en Cisjordanie et à Gaza, semaine après semaine, essayant de rendre compte des méfaits des soldats de l’armée israélienne, des garde-frontière, des interrogateurs de la Sécurité générale et des gens de l’Administration civile, la grande et puissante armée d’occupation qui laisse derrière elle la mort et des destructions terribles, cette année comme chaque année, depuis 40 ans.

    Et cette année aura été l’année des enfants tués. Nous ne nous sommes pas rendus chez tous, seulement chez une partie d’entre eux, maisons endeuillées de parents qui pleurent amèrement leurs enfants qui étaient montés dans le figuier de la cour de la maison, qui étaient assis sur le banc dans la rue, qui préparaient dans leur chambre à coucher leur examen de fin d’études, qui étaient sur le chemin de l’école ou qui dormaient dans la sécurité imaginaire du giron maternel.

    Une minorité d’entre eux lançaient aussi des pierres sur une jeep blindée ou touchaient à une clôture interdite. Sur tous, on a ouvert le feu à balles réelles, pour partie de manière délibérée et en visant, les fauchant dans leur jeune âge. De Mohamed (A-Zac) à Mahmoud (Al-Krinawi), depuis l’enfant enterré deux fois à Gaza jusqu’à l’enfant enterré en Israël dont nous avons parlé la semaine dernière – histoires des enfants de 5767.

    Le premier d’entre eux a été enterré deux fois. Abdallah A-Zac a identifié la moitié du corps de son fils Mahmoud à la morgue de l’hôpital Shifa de Gaza, d’après la ceinture et les chaussettes qu’il portait. C’était peu avant le précédent nouvel an. Le lendemain, quand l’armée israélienne a achevé avec « succès » l’opération « Jardin fermé » - laissant derrière elle 22 tués et un quartier en ruines – et qu’elle est sortie de Sajayah, à Gaza, le père endeuillé a trouvé les autres restes du corps de son fils et les a apportés pour un second enterrement."

    Gidéon Lévy Ha Aretz
Chargement...
X