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EADSgate, Matignon était au courant.

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  • EADSgate, Matignon était au courant.

    Dans ce Watergate à la française qui se profile et dont nous, contribuables, nous allons payer les frais, Matignon savait la situation. Voir l'article...

    EADS : Lagardère avait informé Matignon et Bercy
    LE MONDE | 12.10.07

    Que savait exactement l'Etat, au début de l'année 2006, de la vente pour 600 millions d'euros d'une partie des actions EADS détenues par le groupe Lagardère à la Caisse des dépôts et consignations (CDC), vente qui représente une perte de 200 millions à ce jour ? Un memo confidentiel daté du 21 février 2006, adressé par Lagardère à Matignon, décrit dans le détail l'opération qui sera lancée en avril 2006. Il cite parmi les acquéreurs potentiels la CDC.

    L'existence de ce memo a été révélée, jeudi 11 octobre, par la ministre de l'économie, Christine Lagarde, à l'occasion de la publication du rapport de l'inspection des finances sur l'action des services de Bercy au moment de l'affaire. Or, selon nos informations, si le ministère en a eu connaissance, ce memo a été adressé préalablement au cabinet du premier ministre de l'époque, Dominique de Villepin. Ce dernier a pourtant déclaré, mercredi 10 octobre, n'avoir "jamais été saisi" du dossier de rachat des actions EADS par la CDC. Dans son entourage, on indique aujourd'hui que Matignon n'avait pas vocation à contrôler les prises de participation de la CDC.

    Le memo de trois pages estampillé "confidentiel" est intitulé "monétisation de 50% de la participation de Lagardère dans EADS". L'opération de cession des titres, conduite par la banque Ixis (ancienne filiale de la CDC), y est décrite dans ses détails. "Il s'agirait d'une opération en gré à gré rendue possible par l'intérêt porté par un groupe d'investisseurs pour l'acquisition durable de blocs d'actions EADS, spécifie le document, ce groupe comprendrait différents établissements financiers institutionnels français qui gèrent des portefeuilles d'actifs financiers à long terme dont la CDC".

    Jeudi, le rapport de l'Inspection générale des finances a blanchi les services de Bercy dans l'affaire des délits d'initiés présumés au sein d'EADS, mais il laisse entrevoir de sérieuses failles dans la défense de Thierry Breton, l'ancien ministre de l'économie, sur ce dossier.

    Le 13 juin 2006, Airbus, filiale d'EADS, avait officialisé des retards dans les livraisons de l'A380, provoquant, le lendemain, un plongeon de près de 27 % du cours de Bourse du groupe. L'Autorité des marchés financiers (AMF), dans une note préliminaire, soupçonne l'existence de "délits d'initiés massifs" : peu de temps avant cette annonce, de nombreux dirigeants d'EADS ont exercé leurs stock-options, tandis que les deux principaux actionnaires privés, l'allemand DaimlerChrysler et le français Lagardère (par ailleurs actionnaire du Monde) ont réduit significativement leur participation.

    Pour l'Inspection des finances, les pouvoirs publics n'ont pas couvert ces agissements. Bien que l'Etat soit actionnaire d'EADS à hauteur de 15%, l'enquête stipule qu'"à aucun moment (…), les services [de Bercy] n'ont eu d'informations sur des difficultés concernant l'A380". "L'Etat n'était pas plus informé que le public et le marché de ces déboires. (…) les services de Bercy ont été irréprochables", a indiqué Mme Lagarde, jeudi lors d'une audition devant la commission des finances du Sénat.

    Le rapport revient sur cette fameuse note du 20 janvier 2006 dans laquelle l'Agence des participations de l'Etat (APE) conseille à l'Etat une cession de titres EADS car le cours "atteint actuellement ses plus hauts niveaux historiques", avec "la perspective d'un retournement de cycle anticipé à partir de 2008-2009". Selon l'inspection des finances, "cette note paraît conforme à la mission de l'APE" et "ne comporte aucune indication faisant apparaître que l'APE disposait d'informations qui auraient dû être portées à la connaissance du marché". "Irréprochables", les services de Bercy l'auraient aussi été dans leurs relations avec la CDC. L'Inspection des finances n'a pas trouvé une trace écrite d'une quelconque instruction de l'Etat à l'institution publique, ni d'aucune autorisation formelle.

    Chez Lagardère, on s'estime "très satisfait" du rapport de l'inspection des finances. "Des éléments portés à charge contre nous par l'article du Figaro fondé sur la note de l'AMF sont contredits dans ce rapport", y affirme-t-on. Notamment, "il n'est aucunement fait mention des difficultés de l'A380 dans la note de l'APE." Pour le groupe Lagardère "la vérité commence à transparaître. C'est la démonstration qu'il n'y a pas eu de délits d'initiés de notre part."
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