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Russie et Etats-Unis divergent sur le bouclier antimissile et l'Iran

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  • Russie et Etats-Unis divergent sur le bouclier antimissile et l'Iran

    A l'issue de discussions qui n'ont pu dégager de compromis, la Russie a exhorté vendredi les Etats-Unis à renoncer à leur projet de bouclier antimissile en Europe de l'Est.

    La secrétaire d'Etat américaine Condoleezza Rice et le secrétaire à la Défense Robert Gates ont néanmoins déclaré, à l'issue de discussions avec leurs homologues russes, qu'ils continueraient de s'efforcer de trouver un accord sur le projet de bouclier, source de tensions russo-américaines.

    Les deux parties ont aussi affiché leur désaccord sur le programme nucléaire iranien. Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a estimé que des sanctions unilatérales entravaient la recherche d'une solution, mais Rice a répondu que Washington maintiendrait des sanctions financières.

    Les Américains ont dit être porteurs de propositions concernant la défense antimissile, avec notamment la possibilité pour les Russes d'inspecter des éléments du bouclier en Europe et aux Etats-Unis.

    Mais Lavrov, lors d'une conférence de presse tenue avec le ministre russe de la Défense, Anatoly Serdioukov, Rice et Gates, a déclaré que des problèmes subsistaient et qu'il faudrait encore travailler sur les propositions.

    "Nous pensons que pour rendre plus efficace le travail commun des experts russes et américains, le projet de déploiement de la troisième région de positionnement (de la défense antimissile) doit être bloqué", a dit Lavrov.

    Il a aussi dénoncé la politique américaine d'imposition à l'Iran de sanctions allant plus loin que celles approuvées par les Nations unies ainsi que le refus de Washington d'exclure une intervention militaire.

    "Nous pensons qu'un travail collectif serait plus efficace s'il n'y avait pas d'initiatives parallèles pour imposer des sanctions à l'Iran, sans parler des appels périodiques au recours à la force contre l'Iran", a dit le chef de la diplomatie russe.

    "De telles actions bilatérales contredisent nos efforts collectifs et les rendent moins efficaces."

    DENONCIATION DU TRAITE DES FORCES NUCLEAIRES?

    Rice a défendu la politique iranienne des Etats-Unis. "Le but de l'exercice est de convaincre l'Iran (...) de suspendre ses capacités d'enrichissement" de l'uranium, a-t-elle plaidé.

    Avant les discussions avec leurs homologues russes, Rice et Gates avaient rencontré le président Vladimir Poutine qui leur a dit que la Russie pourrait dénoncer le Traité des forces nucléaires (TFN) de 1987 sur les missiles de portée intermédiaire s'il n'est pas étendu à d'autres pays.

    La Russie a déjà annoncé son intention de suspendre l'application d'un autre accord remontant à la Guerre froide, le traité des Forces conventionnelles en Europe (FCE), en raison de désaccords avec l'Otan.

    Poutine, qui a rencontré Rice et Gates dans sa résidence, non loin de Moscou, a déclaré que d'autres pays devraient se joindre au TFN.

    "Si nous ne réussissons pas à atteindre cet objectif (...) il sera difficile pour nous de rester dans le cadre du traité, dans une situation où d'autres pays développent de tels systèmes d'armement, et parmi eux des pays de notre proche voisinage".

    Le TFN interdit à la Russie et aux Etats-Unis de déployer des missiles à moyenne portée.

    La Russie fait valoir que cela l'empêche de se protéger efficacement sur ses frontières orientale et méridionale contre des pays dont l'arsenal s'étend, notamment l'Iran, l'Inde et le Pakistan.

    Simon Saradjian, un analyste moscovite indépendant, note que la menace de retrait du traité va aussi mettre Moscou en position de force dans ses discussions stratégiques avec les Etats-Unis.

    "A court terme, il s'agit d'une monnaie d'échange dans les négociations plus larges sur le contrôle des armements, notamment sur la question d'étendre le traité Start et sur l'avenir du traité FCE", estime-t-il.

    "A moyen terme, la Russie aimerait disposer d'outils plus adéquats dans son arsenal de dissuasion de ses voisins qui, à la différence de la Russie, ont les mains libres pour acquérir des missiles conventionnels à moyenne portée".

    Le traité Start sur les armes nucléaires stratégiques expire en 2009. Washington a fait part de son intention de ne pas le renouveler et Moscou s'interroge sur ce qui le remplacera.

    source : le monde
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