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Contestations sociales, spectre de l’abstention et fuite de la matière grise

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    Contestations sociales, spectre de l’abstention et fuite de la matière grise
    La vraie rentrée commence

    Par : Amine Allami
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    Après avoir réussi relativement à passer un mois de Ramadhan, qui s’annonçait difficile tant sur le plan social que sécuritaire, le gouvernement devra gérer la vraie rentrée sociale surtout lorsqu’on sait que les syndicats autonomes ne comptent pas rester les bras croisés après l’annonce de la nouvelle grille des salaires dont l’entrée en vigueur est prévue pour janvier 2008.
    Mais au-delà de l’équation sécuritaire qui n’est pas encore réglée même si les services de sécurité ont porté ces deux derniers mois de sérieux coups de boutoir aux groupes terroristes écumant les maquis, notamment en Kabylie et à l’est du pays, ce sont les répliques de la crise politique née des législatives du 17 mai dernier que le pouvoir est appelé à affronter, surtout que les municipales du 29 novembre prochain ne risquent pas d’emballer la grande masse des Algériens qui demeurent principalement préoccupés par la dégradation du niveau de vie. Si le fort taux de l’abstention a déstabilisé la classe politique nationale, pouvoir et opposition, rien ne dit à moins de deux mois des municipales que les électeurs vont aller en masse vers les urnes. Certes, l’Algérie a payé l’essentiel de sa dette extérieure, ce qui la renforce davantage sur le plan de la solvabilité et qui lui permet aussi, par voie de conséquence, d’accélérer la mise en œuvre du plan de relance économique décidé par le président de la République. Mais l’absence d’une stratégie économique fiable, basée sur la relance de l’outil de production et l’encouragement de l’entreprise privée, continue de plomber le discours officiel surtout lorsqu’on sait que face au diktat des spéculateurs et des parasites, l’État poursuit une sorte de politique de l’autruche en évitant d’attaquer de front les véritables problèmes, préférant puiser dans l’argent du Trésor pour contenter un front social dont les besoins sont de plus en plus grands et dont la satisfaction ne peut indéfiniment dépendre du seul ressort de l’État. C’est la raison pour laquelle il apparaît clairement la nécessité d’engager maintenant de véritables projets de sortie de crise économique et sociale en utilisant à bon escient l’argent des hydrocarbures.
    Le ministre de l’Intérieur avait répondu à une question posée par un journaliste sur l’origine des émeutes, qui ont éclaté un peu partout à travers le territoire national afin de revendiquer un minimum de conditions de vie, que l’État ne dégagera pas d’argent s’il n’y a pas de projets fiables. Bien entendu, il ne s’agira plus de dépenser parce que les caisses sont pleines mais Yazid Zerhouni voulait signifier que l’Algérie avait besoin d’idées et de bonne volonté pour reconstruire ce qui a été démoli par le terrorisme durant plus de quinze ans et bâtir les infrastructures vitales pour assurer les besoins des futures générations. Si ce principe a guidé tous ceux qui ont milité pour l’amendement de la loi sur les hydrocarbures, en présentant les changements introduits comme une sorte de garantie de l’avenir de l’Algérie, quand bien même les modifications apportées n’ont pas été du goût de certaines grandes puissances dans le monde, il n’en reste pas moins que la problématique du développement du pays n’a pas changé. Quel type d’économie veut-on adopter ? La stratégie industrielle tend à sauver le secteur public en effaçant encore une fois les dettes de plus de 400 entreprises. Soit. Mais cela ne devrait pas empêcher l’émergence d’un secteur industriel privé concurrentiel, créateur d’emplois et de richesses. Mais l’environnement économique demeure la “discriminatoire” à l’égard du privé national puisque les facilités offertes aux investisseurs étrangers, qui dans la majorité des cas n’ont d’investisseurs que le nom, et qui ne sont intéressés que par la vente de leurs produits, ne le sont pas aux entrepreneurs nationaux. Sur ce plan bien précis, le président Bouteflika a lui-même dénoncé cet “acharnement” des entreprises étrangères à écouler leurs marchandises dans un pays devenu solvable, sans pour autant permettre aux Algériens d’acquérir le savoir-faire afin d’entamer le développement technologie qui nous manque cruellement.
    Et le plus paradoxal dans cette situation de “grande prospérité financière”, c’est au moment où des étrangers viennent ramasser le pactole en postulant dans la réalisation de projets en Algérie que des centaines de jeunes tentent l’aventure en risquant leur vie en traversant la Méditerranée dans des embarcations de fortune. S’il est vrai que le phénomène de l’émigration clandestine est à mettre sur le compte des effets pervers de la mondialisation, il n’en demeure pas moins que le dossier des harragas, qui vient après tant d’années de reniement, de bénéficier d’un débat national, pose en lui-même la question du développement et de la prospérité partagés. Le départ en masse des pilotes d’Air Algérie vers des compagnies aériennes du Moyen-Orient en est un exemple de plus, de trop, de cette incapacité des pouvoirs publics à garder la matière grise nationale en lui offrant les conditions appropriées de réussite chez elle.

    Amine Allami

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