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Mohamed Harbi:Mémoires politiques, tome I : 1945-1962

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  • Mohamed Harbi:Mémoires politiques, tome I : 1945-1962

    Un temoignage de Mohammed Harbi sur l ete 1962. A must pour tout ame qui veut comprendre la crise qui dechire le pays Algerie, un pays qui a perdu tout repere pouvant le guidant vers un avenir de paix.

    Mohamed Harbi, Une vie debout. Mémoires politiques, tome I : 1945-1962, éditions La Découverte, « Cahiers libres », Paris, 2001.

    Envoyé par copier/coller
    L’implosion du FLN donne le signal des luttes de l’été 62, la course au pouvoir entraîne l’Algérie au bord de la guerre civile. L’embrasement est évité de justesse mais l’armée des frontières, baptisée ALN, a gagné la partie. Elle tient désormais les clés du pouvoir ; c’est elle qui fait et défait les hommes, qui distribue les postes, en un mot qui décide de l’avenir de l’Algérie.
    Lu-legh-d d'aq-vayli, d-ragh d'aq-vayli, a-d'em-tegh d'aq-vayli.

  • #2
    Très bon livre d'un temoin de l'histoire car bien placé pour en parler, il a approché tous ceux qui ont marqué la Revolution de 1954.
    Les libertés ne se donnent pas, elles se prennent

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    • #3
      il etait aussi conseiller de BENBELLA
      Gone with the Wind.........

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      • #4
        Envoyé par mmis_ttaq-vaylit
        Un temoignage de Mohammed Harbi sur l ete 1962. A must pour tout ame qui veut comprendre la crise qui dechire le pays Algerie, un pays qui a perdu tout repere pouvant le guidant vers un avenir de paix.
        J'ai vécu cette période intense de l'Histoire de l'Algérie... et j'ai à l'occasion rencontré ce monsieur...

        Je dois ajouter, ce qui échappe à beaucoup que pour mieux comprendre... même Mohamed Harbi, qu'il faut d'abord lire le livre de Ferhat Abbas: Autopsie d'une guerre ... et déjà dans ses mémoire (au GPRA) il prévoyait le devenir des dirigeant et surtout des colonel et commandants de l'Armée des frontières.

        Il les voyait comme les chefs de guerre afghans.... et cela dans les années cinquante!
        L'homme parle sans réféchir...Le miroir réfléchit sans parler!

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        • #5
          Tiliwine

          Voici l'extrait d'une interview accordé au Quotidien d'Oran en 2001 :

          - Q.O.: A propos du FLN, quel est le sens de cette boutade de Abane Ramdane qui disait: "La ligne du FLN, vous la connaîtrez quand vous en sortirez" ? La reprendrais-tu à ton compte ?
          - M.H.: Non, cette boutade voulait dire que l'on était dans une situation politique dans laquelle on naviguait à vue. Tout venait d'en haut (il rigole). Les divisions prenaient des tournants, faisaient des zigzags, il fallait toujours les suivre...

          - Q.O.: Quelle était la ligne politique du FLN ?
          - M.H.: Il y avait une ligne, que d'ailleurs le FLN a observée avec beaucoup de rigueur, c'était l'exigence d'un Etat indépendant. Il a pu faire des zigzags sur pas mal de questions, mais sur cette idée, il n'a jamais varié. Je dirai même qu'il était prêt à sacrifier des générations entières pour parvenir à cette fin !

          - Q.O.: Je me rappelle qu'à l'époque de l'indépendance, les gens disaient que le FLN gérait les affaires de l'Etat mais ne faisait aucun travail militant sur le terrain.
          - M.H.: Le FLN, c'est un mouvement de résistance, et en tant que tel, il avait un but qui était l'indépendance. Mais sur toutes les questions qui ont surgi à l'indépendance, les gens avaient des idées divergentes qui s'entrechoquaient et la décantation ne pouvait se faire qu'au travers de crises derrière un groupe d'aînés. Les gens se querellaient sur tout, sur les objectifs, sur les moyens de les atteindre, et donc la décantation a été extrêmement douloureuse. Le système autoritaire a certes fait beaucoup de dégâts en Algérie, et en même temps je me demande jusqu'à aujourd'hui si l'on pouvait éviter cette formule autoritaire pour rassembler les Algériens.

          - Q.O.: Pourquoi cette forme d'autorité est-elle propre aux dirigeants arabes et africains ?
          - M.H.: Je ne crois pas que ce soit propre aux Arabes et aux Africains. On la retrouve chez les Asiatiques, chez les Russes, chez tout ce qui n'est pas ce que l'on appelle le monde occidental, qui a eu une trajectoire politique dans laquelle le problème des libertés individuelles vis-à-vis de l'Etat s'est posé très tôt. Tandis que chez nous, le problème de la liberté s'est posé vis-à-vis de l'étranger, et donc la place de l'individu et de l'opinion personnelle a été très limitée dès le départ, pour ne pas dire réfrénée...

          - Q.O.: Durant la période de la révolution algérienne, il y a eu des malentendus, des intrigues, des divergences et des règlements de compte entre les militants et les dirigeants politiques. Même toi, on te surveillait...
          - M.H.: Le problème de la lutte politique algérienne, c'est que l'on a voulu un unanimisme dès le départ. "Tous comme un seul homme". Mais en même temps, "chacun avec ses idées", et chacun se battait contre l'autre pour imposer les siennes. Tout cela c'est parce qu'on a rassemblé les gens d'une manière autoritaire. On aurait très bien pu alors prendre une autre voie. J'ai indiqué, au début du livre, que mes hésitations concernant la prise de responsabilités dans le FLN, c'était le fait que je pensais qu'une union des différents partis acceptant la lutte armée était une meilleure voie qu'un parti avec une direction qui contraint les autres à la suivre où qu'elle aille.

          - Q.O.: A cette époque, ils étaient tous d'accord pour l'indépendance de l'Algérie. Mais en même temps les civils et les militaires avaient des divergences et des conflits de personnes.
          - M.H.: Non, pas simplement. Il ne faut jamais séparer de manière rigoureuse le problème des personnes de celui des buts, parce que les gens ne s'expriment peut-être pas clairement mais ils ont des buts sociaux, des buts économiques... Le drame en Algérie, c'est que ces divergences auraient pu être posées dès le départ et on se serait entendu sur le plus petit dénominateur commun. Cela aurait été mieux que de faire ce qui a été fait et se retrouver aujourd'hui face aux problèmes que l'on a évités hier.

          - Q.O.: Ces divergences, ces malentendus, ces règlements de compte qui se sont produits ont continué à l'époque de la révolution algérienne et jusqu'à aujourd'hui.
          - M.H.: Il n'y a pas de société sans conflits. Les sociétés sont structurées sur la base d'intérêts plus ou moins dits ou non dits, et si on veut l'harmonie on aboutit à la jungle. C'est ce qui est arrivé à notre pays. Si on avait reconnu dès le départ les différences, et qu'à partir des différences on avait créé l'unité, au lieu de dire: "il y a l'unité", et d'écraser les différences, on aurait sûrement obtenu d'autres résultats.

          - Q.O.: Comment expliques-tu que certains dirigeants politiques, les gens de l'opposition, les islamistes, les intellectuels, quand ils sont au pouvoir, ils cassent du sucre sur les Européens; mais dès qu'ils ne sont plus au pouvoir, ils courent après ces mêmes pays européens.
          - M.H.: Cela tient aux espaces de liberté... Quand ils sont dans l'opposition, les hommes n'arrivent pas à s'aménager des espaces de liberté, et dès qu'ils sont au pouvoir, ils ne les autorisent pas pour les autres. D'ailleurs, l'une des choses les plus dures à avaler quand on voit des gens qui sont par exemple très anti-occidentaux... quand ils se réfugient dans des pays occidentaux, ils ont le droit de garder un langage anti-occidental. Mais dans les cénacles qu'ils fréquentent, ils s'expriment d'une tout autre manière; on a des échos qui sont parfois très démoralisants (très négatifs sur leur pays).

          - Q.O.: Quand tu vas en Algérie, te sens-tu libre ?
          - M.H.: Je marche librement là où je vais. En général, je ne m'aventure sur un terrain que si j'ai la certitude de m'y aventurer sans problèmes.

          - Q.O.: Comment vois-tu l'Algérie par rapport à l'époque coloniale ?
          - M.H.: Disons que c'est un pays qui, pendant l'époque coloniale, avait des repères et avait des espérances. Et là, il a perdu ses repères et ses espérances

          - Q.O.: D'où cela vient-il ?
          - M.H.: Je pense que cela vient du fait que, dès le départ, on n'a pas su définir la situation sociale et les réalités du pays. Aujourd'hui, on se bat en fait pour redéfinir la communauté politique, et je n'ai pas l'impression que, compte tenu de ce que sont les factions algériennes, on ait une idée des priorités permettant de la construire.

          - Q.O.: N'as-tu pas l'impression qu'aujourd'hui en Algérie, les hommes politiques, les intellectuels, les gens en général s'expriment plus librement ?
          - M.H.: Je ne suis pas sûr que les gens s'expriment d'une manière libre. Les gens s'expriment dans tous les sens avec, disons, beaucoup d'acharnement, mais je trouve qu'il y a en Algérie un phénomène que l'on retrouve un peu aux Etats-Unis: il y a beaucoup de prêcheurs et beaucoup de sermonneurs. Et là, c'est la preuve que le sentiment religieux atteint même les idéologies séculières. Chacun pense qu'il est porteur d'une vérité exclusive...

          - Q.O.: Quel regard portes-tu sur le Président Bouteflika ?
          - M.H.: Un regard extrêmement distant. Je pense qu'il avait quelques projets, mais la situation dont il a hérité est une situation extrêmement chaotique dont il ne maîtrise pas tous les éléments, et je pense que lui-même a un style de gouvernement qui rend les choses encore plus difficiles.

          - Q.O.: Dirais-tu qu'il n'a pas encore trouvé sa ligne ?
          - M.H.: Il est très personnel. Ce n'est pas simplement parce qu'il n'a pas trouvé sa ligne. Il a une façon de faire qui ne facilite pas les alliances et les regroupements.

          - Q.O.: On dit qu'il est caractériel.
          - M.H.: Caractériel, je ne sais pas, parce qu'il sait aussi faire le dos rond, il l'a fait pendant longtemps. Pendant les 14 ans où il a été dans l'opposition, il ne s'est jamais exprimé sur les problèmes de son pays.

          - Q.O.: Tous les dirigeants qui ont été à la tête du pays, ils sont un peu comme lui, non ?
          - M.H.: Je crois qu'il y a un trait commun que l'on retrouve dans toute la classe dirigeante algérienne. C'est la paranoïa du pouvoir. Et cette paranoïa est une véritable hypothèque quand il s'agit de traiter tous les problèmes de la société.

          - Q.O.: Souhaites-tu dire quelque chose de particulier sur l'Algérie ?
          - M.H.: Si j'ai quelque chose à dire à mes compatriotes, c'est qu'il faut absolument qu'ils sortent du système des factions. Il faut qu'ils acceptent que des opinions personnelles puissent s'exprimer tout à fait librement, que l'on n'oblige pas les individus à s'identifier à la collectivité ou bien à disparaître. Et il faut surtout qu'ils renoncent à la croyance que l'on peut posséder la vérité absolue. C'est une idée fondamentale.

          - Q.O.: Qu'est-ce qui est important à tes yeux dans la vie ?
          - M.H.: Ce qui est important à mes yeux à mon âge, c'est transmettre sans acrimonie, sans régler de comptes. Transmettre une expérience, faire connaître ce qu'a été le pays, ce qu'on est soi-même. Sortir du nationalisme et regarder autour de soi l'environnement maghrébin. Aucun pays du Maghreb n'a, à mes yeux, de solution pour régler à lui tout seul les problèmes qu'il doit affronter. Il faut qu'ils se regardent, qu'ils discutent et qu'ils marchent ensemble.

          - Q.O.: Le bonheur, c'est quoi pour toi ?
          - M.H.: Ah ! Le bonheur, c'est un idéal. Moi, mon bonheur, j'aurais aimé être en Algérie et pouvoir vivre comme l'ensemble des gens, sans grands conflits, tout en partant de l'idée que le conflit est un moteur et non point une hypothèque.

          - Q.O.: Qu'est-ce qui t'empêche d'y aller et d'y vivre, surtout que tu es né dans une très belle région ?
          - M.H.: Intellectuellement, on ne respire pas bien en Algérie. On étouffe, il n'y a pas d'oxygène...
          Dernière modification par zwina, 14 octobre 2007, 23h14.
          Les libertés ne se donnent pas, elles se prennent

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          • #6
            - Q.O.: Souhaites-tu dire quelque chose de particulier sur l'Algérie ?
            - M.H.: Si j'ai quelque chose à dire à mes compatriotes, c'est qu'il faut absolument qu'ils sortent du système des factions. Il faut qu'ils acceptent que des opinions personnelles puissent s'exprimer tout à fait librement, que l'on n'oblige pas les individus à s'identifier à la collectivité ou bien à disparaître. Et il faut surtout qu'ils renoncent à la croyance que l'on peut posséder la vérité absolue. C'est une idée fondamentale....

            je pense que le mal de l'algerie a eu tt le loisir d'etre identifié , des milliers d'ouvrages, des centaines de specialistes .. mais la solution ?? d'où ce message que monsieur Harbi adresse a ses compatriotes que sont nous , et qui devrait à mon sens etre adressé à ceux qui s"adonnent à la politique ds ce pays , à ceux qui n'ont pu s'entendre ni en 62, ni en 91 ,et poussé le peuple à payer la facture de leur discorde
            en verité ...en verité... je vous le dis .. si un grain de blé tombe en terre et ne meurt pas ,il restera seul , mais s'il meurt ,il donnera beaucoup de fruits . evangile

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            • #7
              Quoique j'ai beaucoup de respect pour cet homme politique

              qui fait des analyses interessantes sur la situation du pays

              analyses que nous connaissons tous ici au pays

              mais 40 années apres l'independance
              aurait il pensé la meme chose en 1962
              je ne pense pas

              il etait aussi parti prenante des conflits de l'epoque

              maintenant, ils ont tous changé leur opinion
              et c normal
              ils sont plus agés, plus mures et plus responsables qu'avant

              mais ceux qui soutirent continuellement du pognon de la cagnotte : petrole

              n'ecoutent aucune analyse politique ou autre

              ignorants ; intellectuellement et politiquement
              ils ne regardent pas plus loin que leurs orteils
              leur richesse personnelle passe avant tout

              mais au fonds ils n'ont aucune vie digne de ce nom

              ils ne savent meme pas qui tourne autour de l'autre
              le soleil ou la terre

              croyez moi je ne les envie pas personnellement
              mais je ne les supporte pas politiquement
              ils creusent le tombeau de l'Algerie
              Gone with the Wind.........

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              • #8
                Mohamed harbi et Boumediene

                Harbi, Boumediène et la Torture !

                Pour illustrer ce « souci » Mme Boumediène citera un document des archives nationales, des « Directives à l’armée », signé en février 1962 par l’état-major général et dans lequel l’EMG indiquait souhaiter voir concrétisée, en plus de « l’indépendance du peuple », l’indépendance économique de l’Algérie, via un « programme économique » qui donne une place privilégiée à la nationalisation des richesses du pays, notamment les hydrocarbures… « Bien avant, déclare-t-elle, les énoncés du même type compris dans la charte de Tripoli que Ben Bella a fait sienne et fait voter comme programme à l’Assemblée. » L’allusion est, on ne peut plus directe, au soutien qu’avait apporté Mohamed Harbi à la démarche de Ben Bella. Mme Boumediène finira par lâcher le « reproche historique ». « Vous étiez, monsieur Harbi, directeur du Soir, et vous avez fait le panégyrique du pouvoir de Ben Bella à l’époque (…), oubliant que les députés étaient arrêtés à l’Assemblée nationale, des dérives qui ne vous touchaient pas. » La réaction de M. Harbi viendra dix minutes plus tard, à froid : « La révolution passive est un concept sociologique qui a été utilisé par nombre de révolutions, cela signifie qu’il y a une intense mobilisation populaire, sans que cela soit accompagné d’une quelconque influence sur les dirigeants de la révolution », répond Harbi en première séquence. Seconde séquence où l’histoire se découvre parfois nue. Je n’ai jamais été directeur du Soir, mais directeur de Révolution Africaine, et devant deux témoins, membres du Comité central (CC) du FLN présents ici, je vous dis que j’ai été le seul à poser la question de la répression et de la torture au CC, Boumediène m’avait répondu, et cela me gêne un peu de parler de quelqu’un pour qui nous avons du respect, même quand nous avons des divergences frontales avec lui. « Donnez-moi un autre moyen d’avoir des renseignements. » « Nous avons tort de ne pas avoir rendu publique notre opinion sur la question, ça c’est un tort », achève de répondre sous les applaudissements Mohamed Harbi.
                El watan juin 2007
                Les libertés ne se donnent pas, elles se prennent

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