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Mohammed VI vu par son cousin Moulay Hicham

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  • Mohammed VI vu par son cousin Moulay Hicham

    Il a critiqué la gestion du royaume chérifien

    La monarchie alaouite est passée ces dernières années d’une dictature basée sur la répression sous Hassan II à une dictature institutionnelle à visage plus humain, s’appuyant sur les partis politiques depuis l’accession de Mohammed VI au trône sans que cela améliore la situation du peuple marocain.

    Dans trois sorties médiatiques différentes, celui que les Marocains surnomment le “prince rouge” a mis à nu les carences du royaume en décortiquant son fonctionnement depuis l’ère Hassan II à celle de Mohammed VI. Réputé pour sa critique virulente, le prince Hicham affirmera dans une contribution au quotidien madrilène El-Païs, sous le titre “Élections marocaines : le début de l’explication”, que le très bas taux de participation aux dernières élections législatives marocaines constitue un message pour une nécessaire démocratisation du pays. Il ajoutera que que ce scrutin “constitue un tournant et met les fondements d’un débat pour un indispensable consensus autour d’objectifs et règles de jeux impliquant toutes les parties, afin de déclencher une discussion au sujet de la démocratie superficielle actuelle avec ses perspectives limitées pour la continuité et la possibilité de pouvoir convaincre. Et pour des raisons liées à l’histoire et à la culture des Marocains, et au grand bonheur du Maroc, le débat se déroule dans de bonnes conditions”. Il ne manquera pas d’émettre le souhait que la situation évolue vers “une démocratie réelle”. Revenant sur l’important taux d’abstention, il dira que ceux qui n’ont pas voté ne sont pas nécessairement des “opposants à la royauté”, mais “les abstentions et les bulletins nuls constituent un message à un régime étalant quelques signes de démocratie, alors que sa gestion du pouvoir demeure dictatoriale”. Le cousin du monarque Mohammed VI estimera que les élections du 7 septembre dernier “ont baissé le rideau sur une période d’essais et ont rendu un verdict définitif à ce sujet”. En dépit de cela, il reconnaîtra néanmoins que le scrutin “s’est déroulé dans la transparence, bien qu’il y ait eu dénonciation de cas de corruption et d’achat de voix, et a abouti à une carte politique ne cadrant pas d’une manière ou d’une autre avec la réalité du pays”. Par ailleurs, Moulay Hicham Ben Abdallah reviendra sur les derniers développements vécus par le Maroc depuis la disparition du roi Hassan II.

    À ce sujet, il indiquera que “le Maroc est passé d’une dictature basée sur la répression à une dictature institutionnelle, à laquelle les partis politiques, anciens et nouveaux, ont donné une image de justice et de développement légaux”. Toutefois, le prince précisera que cette “nouvelle forme ne pourra pas répondre aux attentes d’une démocratisation véritable, ni à celle d’une intégration des courants islamistes”. Dans ce cadre, il rappellera que “sous Hassan II, le régime s’appuyait sur le dialogue avec la classe politique, tout en accordant une grande importance au contact avec l’élite, alors que Mohammed VI a concentré le pouvoir de décision au sein de la classe des technocrates et des oligarchies, ignorant la classe politique”. Moulay Hicham est d’abord intervenu sur la chaîne Al Jazeera en anglais, avant de faire une conférence à l’université américaine de Stanford, où il donne des cours, pour ensuite clore par un article dans le quotidien espagnol El-Païs.

    K. ABDELKAMEL(Liberté)
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