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Les capitaux étrangers ont fui massivement les Etats-Unis en août

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  • Les capitaux étrangers ont fui massivement les Etats-Unis en août

    Aux Etats-Unis, la fuite des capitaux a été massive, en août, au plus fort de la crise sur le marché du crédit hypothécaire américain (subprime mortgage). Selon les statistiques du Trésor américain publiées mardi 16 octobre, le pays a enregistré un déficit record de la balance de ses capitaux à long terme, de 69,3 milliards de dollars, après un excédent de 19,5 milliards en juillet.

    Des chiffres très éloignés des prévisions qui donnaient un excédent... de 60 milliards de dollars, ce qui aurait largement suffi à couvrir le déficit commercial du mois d'août de 57,6 milliards de dollars.

    Pour la première fois depuis août 1998, où les turbulences avaient conduit à la faillite du fonds spéculatif (hedge funds)LTCM, les flux sont négatifs. La fuite des capitaux excède même celle de mars 1990 où, après la crise des caisses d'épargne aux Etats-Unis, des chiffres record de vente d'actifs financiers avaient été enregistrés (21,2 milliards de dollars).

    Sur un an, à fin août, la balance des capitaux à long terme reste excédentaire de 785,6 milliards de dollars, contre 952,1 milliards de dollars un an auparavant. Si l'on ajoute les titres à court terme, la balance a été déficitaire en août de 163 milliards de dollars - un record aussi - après un excédent de 94,3 milliards en juillet. Sur un an, elle est excédentaire de 671,3 milliards, contre 1 175,8 milliards un an avant.

    En août, les investisseurs étrangers ont vendu un montant record de titres à long terme américains à 34,9 milliards de dollars en août (contre des achats de 25 milliards en juillet), tandis que les Américains ont acheté environ 34,5 milliards de dollars de titres à long terme à l'étranger (contre 5,5 milliards le mois précédent).

    "PAS UNE TENDANCE"

    Toutes les catégories de titres ont subi des retraits. Pour le second mois consécutif, les étrangers ont vendu des bons du Trésor : 2,6 milliards de dollars, après 9,4 milliards en juillet. Le désinvestissement des pays asiatiques - des ventes de 52 milliards de dollars, contre 6 milliards d'achats en juillet - a été en partie compensé par l'Europe, qui a acheté pour 39,6 milliards de bons du Trésor.

    Le Japon est resté le principal détenteur de titres américains en août (585,6 milliards de dollars), mais il a diminué ses avoirs de 4 %. La Chine, second acheteur d'emprunts d'Etat américains, avec 400,2 milliards, a diminué sa part de 2,2 %. Troisième investisseur, le Royaume-Uni (avec 244 milliards) a quant à lui augmenté sa part de 15,8 %. Les pays exportateurs de pétrole n'ont, eux, pas modifié leur part entre juillet et août.

    Selon les statistiques du Trésor, les marchés d'actions américains ont été les plus touchés par la fuite des capitaux. Les investisseurs ont vendu 40,6 milliards de dollars d'actions, alors qu'ils avaient acheté 13 milliards de dollars en moyenne tous les mois depuis un an.

    "Les précédents records étaient déjà des épisodes de stress, en septembre 2001 après les attentats contre le World Trade Center (- 11,5 milliards) et en septembre 1998 (- 10,5 milliards). Dans le premier cas, le rebond avait été rapide, mais il avait été plus lent et hésitant après la crise LTCM", note Bruno Cavalier, économiste chez Oddo.

    "Un mois ne fait pas une tendance", rappellent les économistes d'ING, mais ils soulignent que l'on n'attend pas un réinvestissement massif des pays asiatiques, et surtout de la Chine. Il faudra aussi attendre les données des mois suivants - celles de septembre seront publiées le 16 novembre - pour savoir si le désengagement des pays asiatiques est uniquement dû à une réaction épidermique face à la crise. La baisse du dollar pourrait en effet avoir joué un rôle dans la décision des investisseurs, par crainte de voir leurs actifs se déprécier.

    Le scénario d'un exode temporaire des capitaux qui n'entraverait donc pas la capacité des Etats-Unis à financer leur déficit commercial semblait être privilégié par les intervenants sur le dollar, même si le patron de la Réserve fédérale américaine, Ben Bernanke, a pronostiqué, mardi, une aggravation de la crise immobilière.

    Le billet vert ne s'est pas effondré mardi. Apparemment toujours coincé dans l'attente de la réunion du G7, il a même pris 0,23 % sur la journée à 1,4172 dollar pour un euro.

    Cécile Prudhomme (Le Monde)
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