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Le Japon décourage les investisseurs étrangers

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  • Le Japon décourage les investisseurs étrangers

    IL Y A au moins une promesse que le flamboyant Junichiro Koizumi n'est pas parvenu à tenir : celle faite lorsqu'il était premier ministre en 2003 de doubler d'ici à la fin 2008 le stock d'investissements étrangers directs (IDE) au Japon. Selon la Cnuced, l'agence onusienne qui étudie le commerce et le développement, le flux d'IDE au Japon a été négatif en 2006, une première depuis 1989. Autrement dit, les investisseurs étrangers ont diminué leur présence dans le pays.

    Ce piteux résultat va à l'encontre des évolutions observées dans les économies « développées » et de l'objectif claironné par Tokyo d'ouvrir l'économie nippone aux capitaux étrangers. Il est temps : les IDE représentent 2,5 % du PIB du Japon, contre 38 % de celui de l'Union européenne. « Japan is back ! », martelait l'an dernier devant un parterre d'investisseurs européens le président du Jetro, l'organisme chargé de vanter l'attractivité de son pays, lors du congrès annuel Europlace. Le Jetro, administration d'élite, se bat contre l'isolationnisme grandissant des milieux d'affaires et du gouvernement nippons. Ce dernier multiplie les signes inquiétants.

    Contrôle renforcé sur les investissements

    Ainsi, la loi sur les fusions triangulaires, qui permet les fusions-acquisitions entre groupes japonais et étrangers grâce à des échanges d'actions, a bien été adoptée après des années de tergiversations. Mais le texte est harnaché dans des décrets d'application si décourageants qu'il sera sans doute de peu d'effet. Autre exemple : depuis septembre, le Meti (ministère de l'Industrie) a renforcé les contrôles sur tout investissement concernant 137 secteurs jugés stratégiques. Cette attitude confine parfois à la chicanerie : de nouvelles règles des services d'immigration forcent les détenteurs d'un visa permanent à faire de longues queues avec les touristes dans les aéroports, alors qu'ils bénéficiaient, jusqu'à présent, des files japonaises. Cette dernière mesure, qui touche directement les hommes d'affaires implantés de longue date, a provoqué un tollé dans leur communauté.

    Le désamour est particulièrement visible dans la finance, où les hedge funds font leur valises pour Singapour les uns après les autres. Quant aux médias locaux, ils suivent comme un seul homme. Hier sauveur de Nissan, Carlos Ghosn est aujourd'hui couvert de critiques, pas seulement liées aux performances du constructeur japonais. Et à la télévision, le feuilleton de l'année a été « Hagetaka », l'histoire d'affreux spéculateurs étrangers qui tentent de s'emparer d'une petite entreprise familiale. Heureusement, celle-ci résiste vaillamment à l'envahisseur... « C'est triste, cette nostalgie qui baigne l'économie, ce rêve d'avoir été une grande puissance... », se lamente le directeur Asie-Pacifique d'une célèbre marque de vêtements de surf.

    source : le figaro
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