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L’Afrique malade de son or

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  • L’Afrique malade de son or

    Un livre-enquête de Gilles Labarthe dénonce le commerce opaque de l’or en Afrique et en particulier les dégâts environnementaux et sanitaires que provoquent les gisements aurifères sur les populations locales. Rencontre.

    Le film «Blood Diamond» en janvier 2007 fustigeait le sanglant trafic de diamants en Sierra Leone. Aujourd’hui, c’est une enquête choc, «L’Or africain» du journaliste suisse Gilles Labarthe qui épingle le désastre engendré par l’extraction de l’or sur le continent africain

    Quels sont les principaux enseignements que l’on peut tirer de votre enquête ?

    Le commerce de l’or génère d’énormes profits pour les multinationales. Les trois plus importantes, l’Anglogold (Afrique du Sud), la Barrick Gold (Canada) et la Newmont Mining (Etats-Unis) dégagent d’importants bénéfices grâce à la main d’œuvre très bon marché et grâce aux cours très élevé de l’or. Mais ce business provoque également de graves dégâts sur la santé des locaux et sur l’environnement des sites. On a constaté une hausse importante de diverses pathologies à cause du cyanure et du mercure utilisés pour détacher les paillettes d’or de la roche. Ces produits se déversent dans les nappes phréatiques et provoquent des maux comme la cécité, des paralysies. Par exemple dans deux villages de Sadiola, un important site minier au Mali, 4 femmes sur 5 font des fausses couches.

    Comment stopper les dégâts provoqués par l’extraction de l’or ?

    On pourrait déjà faire payer aux entreprises le coût de la dépollution évalué à 16 milliards de dollars, ce qui rendrait les bénéfices beaucoup moins importants. La question du respect des normes édictées est fondamentale. Le Conseil de sécurité de l’ONU travaille à l’élaboration d’une charte semblable à celle déjà en vigueur pour les diamants. Mais le commerce de l’or est très opaque et il existe de nombreux intermédiaires entre l’extraction et la vente, ce qui rend la traçabilité du produit complexe.

    Avez-vous connu des difficultés ?

    Il est assez délicat de réaliser ce type de travail car les autorités ne donnent pas beaucoup d’informations. Il arrive même que les Etats ne possèdent plus les contrats qui autorisent les multinationales à exploiter leurs ressources. J’ai passé beaucoup de temps à interroger les filières en Suisse et en France, principaux pays où est commercialisé l’or et où se trouvent les banques qui financent ce business mondial. Sur le terrain, j’ai passé du temps avec les villageois, les responsables d’ONG et aussi dans les halls des grands hôtels, antichambre du marché noir de l’or.

    source : le figaro
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