Annonce

Réduire
Aucune annonce.

L'Inde doit libéraliser son économie pour vaincre la pauvreté

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • L'Inde doit libéraliser son économie pour vaincre la pauvreté

    ON S'ATTENDAIT à un hymne à l'« Inde qui brille ». Le verdict est plus nuancé. Le premier rapport sur l'économie indienne, publié hier par l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), met le doigt là où ça fait mal : la crise politique latente entre le gouvernement de centre gauche au pouvoir à Delhi et les communistes, qui le soutiennent de l'extérieur. Cette crise pourrait, à terme, freiner la croissance du pays. Même si, reconnaît l'OCDE, l'Inde est aujourd'hui devenue la troisième économie mondiale, derrière les États-Unis et la Chine.

    Selon l'Organisation internationale, en matière d'augmentation annuelle de son produit intérieur brut (PIB), Delhi peut tabler sur une vitesse de croisière de 8 %. « Si le gouvernement indien veut atteindre l'objectif qu'il s'est fixé, à savoir une croissance de 10 % par an à l'horizon 2011, il doit poursuivre sur la voie des réformes », relèvent les experts du Château de La Muette, en pointant du doigt le marché du travail, la fiscalité et l'environnement des entreprises.

    Selon eux, « seule une plus grande libéralisation sera en mesure d'accélérer la croissance » indienne et « d'enclencher le processus visant à sortir des millions d'Indiens de la pauvreté ». Le premier ministre Manmohan Singh, qui est aussi le père des réformes engagées dans les années 1990, est bien de cet avis.

    La confrontation avec les partis de gauche ne date pas d'hier. Elle a empêché Singh, dès son arrivée au pouvoir en mai 2004, de mettre en oeuvre la deuxième phase des réformes. Mais elle ne cesse de monter en puissance, alimentée, depuis quelques semaines, par l'accord en gestation sur le nucléaire civil avec les États-Unis. « Nous sommes arrivés à un point où le gouvernement a les mains liées. Il ne peut pas aller de l'avant avec ses réformes économiques, car il y va de sa survie », déplore un économiste à New Delhi.

    L'OCDE enfonce le clou : « Les réformes de marché entreprises dès le milieu des années 1980 ont tiré la croissance indienne vers le haut et ont aidé le pays à réduire sa pauvreté. Un tel succès doit encourager les hommes politiques, à Delhi, à poursuivre dans cette stratégie. » Il est urgent, entre autres, de réformer le marché du travail, d'améliorer les infrastructures, de garantir une bonne éducation.

    « Pour obtenir des revenus plus élevés, l'Inde a besoin d'un meilleur système d'éducation », note l'OCDE. Proposant « des initiatives pour faire en sorte que tous les enfants accomplissent huit années de scolarité ». Un voeu pieu quand on connaît la grande misère des écoles publiques indiennes. Les experts de l'OCDE ne peuvent pas ignorer que dans ce pays, la majorité des enfants ne vont pas à l'école et, que lorsqu'ils y vont, ils ne sont pas assurés d'y recevoir un enseignement propre à les propulser vers des métiers d'avenir. Quant à la suggestion de « verser des prestations en espèces aux pauvres sous réserve que leurs enfants continuent de fréquenter l'école », cela implique carrément une refonte en profondeur de la société indienne.

    source : le figaro
Chargement...
X