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Terrorstes algériens: Un boom de productivité

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  • Terrorstes algériens: Un boom de productivité

    Suivre le cheminement cartésien et commencer par douter… en déconstruisant trois récits.
    Il y a d’abord le retour des certitudes des tenants du « Qui tue qui ? », nous expliquant que - durant la décennie sanglante (1988/1998) - des militaires se déguisaient en « Afghans » pour massacrer la population afin de légitimer le renforcement de l’appareil sécuritaire et, par conséquent le pouvoir des généraux… N’en déplaise aux grands prêtres de ce récit parousique, aucune information factuelle avérée et vérifiée n’a jamais pu confirmer ces résurgences de mauvaise conscience postcoloniale.

    Il y a ensuite les incantations dédiées au grand Mamamouchi « Al-Qaïda », menace globale et interplanétaire incarnant toute manifestation du « mal », avec - bien-sûr – une tentacule « maghrébine » étreignant le Maroc, la Tunisie et l’Algérie, voire l’ensemble de la zone sahélienne ; versus Sfeir, Basbous, Adler et autre affidés sinon affiliés du Département d’Etat américain.
    Enfin, il y a « la main de l’étranger », récit tout autant parano que les deux précédents, mais visiblement privilégié par les communicants du président Abdelaziz Bouteflika. Vieille lune d’évitement permettant de glisser sous le tapis les miettes du chômage, celles du détournement des rentes pétrolière et gazière, celles de l’absence de formation et de perspective pour une jeunesse qui fait continue à faire l’aller/retour entre le mur et la mosquée.
    Comme le grand René Descartes, essayons de procéder selon l’ordre des raisons.

    Boutef’ dopé

    Le double attentat du 11 avril dernier (contre le siège du gouvernement et contre un commissariat de police de banlieue) a illustré un changement de tactique. Fini les massacres de civils pour cibler à nouveau les appareils d’Etat et des symboles du pouvoir. La raison essentielle à cette réorientation tactique semble s’expliquer par une baisse substantielle d’effectif des jihadistes. L’armée algérienne a porté des coups sévères aux groupes du GSPC opérant en Kabylie et dans le Grand Sud. Les grands maquis sont plus difficiles d’accès et finissent par manquer d’approvisionnements de toutes sortes. Séduits par les sirènes de la « concorde civile » de Boutef’, nombre d’activistes ont déposé les armes, du moins ceux qui pouvaient envisager et négocier leur reddition. Condamnés à une fuite en avant à la Bonnie and Clyde, les irréductibles ont tôt fait de regagner les villes et quelques refuges à l’abri des mosquées encore sanctuarisées. Un phénomène générationnel et l’arrivée de très jeunes gens influencés par la scène irakienne et ses modes opératoires expliquent aussi cette nouvelle mode. Le kamikaze de l’attentat contre la caserne de Dellys (Boumerdès) n’avait que 15 ans. Il s’est vraisemblablement fait embobiner par un imam de la mosquée d’Apreuval à Kouba, connue des services de sécurité - algériens et étrangers – comme un foyer salafiste ayant perduré après la fin de la décennie sanglante. Plus classique et récurrente, la troisième raison touche aux facteurs endogènes d’absence de perspectives pour une jeunesse à la dérive, de mal développement et d’enfermement d’une société qui n’arrive pas à ramollir le « magma » dont parlait feu le Président Boudiaf, avec son lot de corruption et de déglingue sociale.
    Enfin, et sans retomber dans le « Qui tue qui ? », il est patent que les attentats refleurissent comme autant de symptômes dès que s’affole une quelconque machinerie de succession au sein de l’appareil sécuritaire. Comme le précisait dernièrement Bakchich, le général Smaïn Lamari nous a quittés prématurément. La santé du ministre de l’Intérieur laisse augurer une autre succession tandis que le président Bouteflika lui-même exprime quelque fatigue régulière. Atteint d’un cancer de l’estomac l’obligeant à de fréquents séjours à l’étranger (à l’Hôpital cantonal de Genève, notamment) le président subirait, selon plusieurs sources très informées, des séances de dopage avant chaque sortie publique annonciatrice de retraites de plus en plus longues… Il est clair que, dans ce contexte, les successeurs potentiels se bousculent déjà au portillon, certains n’hésitant pas – toujours selon les mêmes sources – à rappeler leurs capacités de bienfaisance et de nuisance en abaissant, ou au contraire, en durcissant la garde.
    Comme pour l’éternelle Russie de la Guerre froide à nos jours, le suivi de la scène algérienne requiert des capacités scientifiques excédant grandement les moyens de plus en plus réduits du journalisme moderne. Et les Algérianologues – de plus en plus rares – parce que finissant par représenter un investissement disproportionné, le rappellent avec pertinence : l’émergence de l’ex-FIS et de ses sous-produits morbides (à la fin des années 80) avaient été favorisée par la nomenklatura algérienne elle-même, permettant aux partisans du président Chadli de régler leurs comptes aux gardiens du temple boumédièniste. Si l’enclume est retombée sur les pieds des apprentis sorciers, il n’en reste pas moins vrai que la tentation demeure d’instrumentaliser les jihadistes afin d’influencer – peu ou prou – une reconfiguration d’un pouvoir algérien toujours des plus problématiques.

  • #2
    poste en moin la source.

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    • #3
      Pardon, Source: bakchich.fr

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