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Algérie : la France révèle l'implantation des mines antipersonnel posées pendant la g

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    Algérie : la France révèle l'implantation des mines antipersonnel posées pendant la guerre

    LEMONDE.FR | 22.10.07
    Le général Jean-Louis Georgelin, chef d'état-major des forces armées françaises, a officiellement remis à son homologue algérien, le général Ahmed Gaid Salah, samedi 20 octobre, la carte des mines antipersonnel posées par l'armée française entre 1956 et 1959, rapporte un communiqué de l'ambassade de France en Algérie.



    Cette décision, "qui était attendue par l'Algérie, marque la volonté des autorités françaises de progresser pour lever les obstacles hérités du passé et leur souhait de bâtir des relations de confiance avec l'Algérie". Le chef d'état-major français, qui a effectué une visite officielle de quatre jours à Alger, a également "réitéré à son homologue la disponibilité de l'armée française à approfondir la coopération militaire entre les deux pays".

    L'Algérie réclamait ces plans depuis l'indépendance du pays, en 1962. En novembre 2005, rappelait en janvier dernier El Watan, le président Abdelaziz Bouteflika avait ainsi "dénoncé le passé de la France coloniale, eu égard au nombre important 'de mines antipersonnel et de mines en général', qui ont été semées à travers le territoire national, regrettant par la même occasion 'le fait que la France n'ait pas daigné nous fournir la cartographie pouvant faciliter le déminage de ces régions'".

    TROIS MILLIONS DE MINES NON DÉSAMORCÉES


    Les champs de mines, installés entre 1956 et 1959 le long des 460 km de frontière avec la Tunisie, et des 700 km de frontière avec le Maroc, visaient alors à empêcher l'infiltration de combattants de l'Armée de libération nationale (ALN). Près de cinquante ans après, elles tuent encore régulièrement, "en particulier des enfants et des bergers", souligne El Watan, pour qui le nombre de victimes, depuis l'indépendance, s'établirait entre 3 000 et 40 000 morts, et 80 000 blessés.

    Les autorités algériennes estiment avoir désamorcé 8 millions de ces mines entre 1963 et 1988, et un peu plus de 218 000 depuis 2004. Mais 3 des 11 millions de mines antipersonnel dissimulées par l'armée française n'ont toujours pas été désamorcées.

    L'Expression relève que "cette démarche s'inscrit dans un cadre purement sécuritaire", au moment où la France "affiche une grande volonté de collaborer avec les services algériens pour faire face à la menace terroriste, aussi bien en Algérie que dans l'Hexagone". Les mines antipersonnel seraient en effet "l'une des principales sources de munitions pour les groupes armés. Les réseaux terroristes tentent d'extraire, à partir de ces mines, la matière explosive pour fabriquer ensuite des bombes artisanales". La Gendarmerie nationale a ainsi saisi, ces derniers mois, 108 000 mines antipersonnel ("modèle 1957") contenant chacune plus de 100 grammes de TNT.

    "REFUS DE REPENTANCE"


    La Liberté d'Algérie a une vision plus diplomatique de l'opération : "Le refus de la repentance de la part de l'ancienne puissance coloniale exigée par l'Algérie aura plané durant le court séjour de Sarkozy à Alger", au mois de juillet dernier. Le président français ayant déclaré qu'il n'était "pas venu pour s'excuser", rappelle le quotidien, "aucun des contentieux qui pendent entre Paris et Alger n'a été sérieusement abordé". Aujourd'hui, la remise des plans de mines antipersonnel, "aussi sensible que la récupération des archives coloniales ou encore la question des essais nucléaires français en Algérie", est "un début de réponse" au "sérieux contentieux" qui pèse encore entre les deux pays.


    Alors que Nicolas Sarkozy est attendu en décembre en visite officielle en Algérie, "cette décision de Paris reste encore plus significative quand on relève que la France de Sarkozy a cédé à une exigence algérienne que la France de Chirac a refusée", reconnaît également le quotidien, qui titre sur "La nouvelle lune de miel entre Alger et Paris", tout en soulignant qu'"assurer l'avenir énergétique de la France a un prix, Sarkozy ne peut l'ignorer".

    Jean Marc Manach
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