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    par Kamel Daoud (quotidien d'Oran)

    FLN : né dans le maquis, le vieux parti se partage dans les APC, se conteste de l'intérieur, s'oppose à lui-même, se gouverne selon les vents. Il est sorti vivant de son combat contre la France. Il a rajeuni en faisant le mort. Il est revenu en ne partant jamais. Il peut remplacer l'Algérie qui n'arrive pas à le remplacer. C'est le parti qui compte le plus de martyrs, le plus d'anciens moudjahidine, le plus de dissidents. Son atout électoral ? Ses candidats sont déjà des élus contrairement aux autres partis qui ne possèdent que des candidats.

    RND : né avec des moustaches selon ses détracteurs, il semble mourir avec. C'est un parti officiel dont l'Algérie officielle ne sait plus quoi faire depuis 1999. Sans mission depuis la fin de mission politique de l'islamisme en arme, il vit de rester à l'endroit même où on lui a demandé de s'asseoir et d'attendre le repas. C'est le parti qui compte le moins de martyrs, le moins d'anciens moudjahidine, le moins de dissidents mais le plus de DEC, le plus de gardes communaux, le plus de chefs de Daïra. Selon ses adhérents, il a sauvé l'Algérie lorsque le FLN s'est sauvé et peut encore servir pour remplir les salles, soutenir le président de la République et illustrer le pluralisme endogène. Son atout électoral ? Son expérience pré-natale et sa flexibilité idéologique entre l'antiterrorisme et la réconciliation. Ses candidats ne sont pas tous des élus mais ne sont pas tous des perdants.

    Le MSP : né dans une mosquée, gonflé dans le dos du FIS et capté dans le cadre de l'islamisme institutionnel, ce parti est déjà au Paradis : il ne fait rien, parle de tout, cultive des gazons, aime Dieu et Bouteflika et se prélasse dans l'éternité. Démarrant sur l'islamisme, il est devenu musulman et s'en contente dans le cadre de l'Etat. Les Algériens n'y voient plus une alternative et lui ne voit pas en quoi c'est un problème. Entre le MSP et Nahnah, la mort semble avoir atteint plus profondément le parti que son fondateur. Fervent d'un islamisme nationaliste, il fait peu illusion sur le constat de son islamisme domestiqué. Ses candidats ne sont plus la volonté de Dieu mais la volonté de l'Administration terrestre. Son atout électoral ? La synthèse voulue paisible entre la barbe et la cravate et le système des quotas de vraisemblabilité.

    RCD, PT, FFS...etc : Nés ensembles, ils meurent chacun dans son coin. Les Algériens aiment les entendre mais pas les croire. Les regarder mais pas les suivre. N'ayant pas pris les armes ni en 54, ni dans les années 90, ils n'arrivent pas à avoir le bon passé ni le meilleur avenir dans le pays de la tradition par les armes. Sensibles aux rapports de force, ne respectant que les grosses voitures ou l'argent, et soupçonneux envers l'intellectualisme qui ne s'appuie ni sur le pétrole, ni sur la légitimité révolutionnaire ; les Algériens les considèrent comme des minorités sonores, ridiculement manipulables, pollués par des proximités supposées avec l'Occident impie. Le procès est injuste mais on ne fait pas de la politique avec de la justice. Leur atout électoral ? L'obligation technicolor de présenter un multipartisme coloré sur la scène internationale. Leurs candidats sont des candidats à l'usure.
    Mieux vaut un cauchemar qui finit qu’un rêve inaccessible qui ne finit pas…
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