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Les kamikazes sont nés du marasme social

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  • Les kamikazes sont nés du marasme social

    LE CHEF DE L’ETAT L’A AFFIRMÉ, HIER, DEVANT LES WALIS
    «Les kamikazes sont nés du marasme social»

    24 Octobre 2007 - L'Expression

    La politique de l’emploi pointée du doigt

    Une batterie de mesures et des recommandations en faveur de la jeunesse. Attendons les faits sur le terrain.

    68% des jeunes Algériens estiment que leur avenir est flou. 33% sont convaincus qu’ils ont plus de chances de trouver un travail à l’étranger. 70% attestent de l’échec de la stratégie de l’Etat dans la lutte contre le chômage. 58,2% ne pratiquent aucune activité sportive. Uniquement 10% activent dans des associations sportives. Ce ne sont pas là des statistiques puisées d’un rapport établi par une ONG internationale hostile à l’Algérie. Ce tableau noir a été brossé par les autorités algériennes.
    Le ministre de la Jeunesse et des Sports, Hachemi Djiar, a informé le président de la République avant d’exposer ces donnes à l’occasion de la conférence gouvernement-walis, que «les chiffres ne traduisent aucunement l’échec de la politique de développement engagée par le pays depuis l’année 1999». Mais le constat est là.
    Le jeune algérien est désespéré et pourtant, comme l’a souligné le président de la République lors de son discours: «L’Etat a consenti beaucoup d’efforts pour la construction d’un environnement favorable au développement de la jeunesse et à son insertion socioprofessionnelle cette dernière décennie.»
    Comment interpréter donc cet échec «déclaré» de la démarche des pouvoirs publics. Le président Bouteflika parle sans équivoque de «crise» qui doit être traitée avec courage et lucidité. Le mal est si profond qu’il risque sérieusement de compromettre l’avenir du pays. Dans son discours, le premier magistrat du pays fait principalement allusion à deux phénomènes: les kamikazes et les harragas. «Ces phénomènes doivent susciter des réflexions, des analyses et surtout une action concertée.»
    Sans aucun doute, il voit un lien direct entre ces deux phénomènes et le marasme social de la jeunesse algérienne. «Il est impératif, ajoute-t-il, de mettre nos jeunes à l’abri de l’instrumentalisation à des fins criminelles, de les dissuader de la recherche désespérée des visas pour l’étranger.» Les 2004 harragas recensés et les kamikazes d’Alger, Lakhdaria, Batna et Dellys pourraient «devenir bien plus nombreux si l’on n’y prenait sérieusement garde».
    Pour la première fois depuis la recrudescence de la violence en Algérie et l’apparition des attentats kamikazes, le premier magistrat du pays reconnaît solennellement, que l’origine est à chercher, notamment dans la manière dont sont gérées les affaires de la nation. Les sondages effectués sur les attentes de la jeunesse confirment ce constat illustratif de la déconnexion de la relation entre les jeunes et l’action des pouvoirs publics. L’urgence est dans le rétablissement de «cette connexion»
    Autrement dit, dans «l’adoption de nouvelles approches dans la prise en charge des doléances de la jeunesse». Le premier chapitre qu’il est impératif de prendre en charge, est celui de l’emploi.
    Un point pris en charge par l’atelier numéro3. Dans son rapport lu par le wali de Tipaza, il est fait état des «carences enregistrées dans les politiques engagées depuis 8 ans», notamment au niveau des différents programmes de soutien à la création des petites et moyennes entreprises. Selon les résultats d’une enquête menée par le département concerné, 68% des jeunes interrogés déclarent qu’ils n’ont pas bénéficié d’une aide de l’Etat. Le rapport cite, entre autres, l’emploi salarié d’initiative locale, le dispositif «Tup Himo», «Esil», l’indemnité des activités d’intérêt général «Iaig» et le contrat de préemploi. L’atelier numéro1 propose ainsi la création d’un fonds dédié à la microentreprise et à l’emploi des jeunes.
    Il sera régi par des règles souples qui favoriseraient l’esprit de partenariat à l’exemple de l’expérience latino américaine dénommée «crédito Palabro».
    L’Etat est prêt à tout pour regagner la confiance des jeunes. Dans ce sens, des instructions ont été données pour lever «immédiatement et sans réserves» toutes les contraintes à la mise en exploitation, sans délai, des cent locaux professionnels par commune.
    Le spectre des attentats kamikazes hante le gouvernement. C’est à ce propos, qu’il a été convenu de mettre en place «un programme de lutte contre les différents réseaux criminels de recrutement des jeunes, d’encadrement, d’incitation à l’intolérance, à la violence et au terrorisme».
    Première mesure suggérée est la création d’une haute institution théologique, à l’instar d’El Azhar pour orienter le discours religieux. Et l’assainissement des bibliothèques au niveau des mosquées et librairies privées, par le retrait d’ouvrages tendancieux d’origine douteuse.

    Achira MAMMERI

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  • #2
    LES ENFANTS
    La nouvelle bombe humaine

    24 Octobre 2007 - L'Expression

    Les adolescents âgés de 15 à 18 ans représentent le cinquième des kamikazes.

    Apparemment, les réseaux terroristes misent de plus en plus sur les enfants pour commettre leurs attentats kamikazes. Selon Robert Pape, politologue à l’université de Chicago et directeur du projet de Chicago sur «le terrorisme par le suicide», les adolescents âgés de 15 à 18 ans «représentent environ un cinquième des kamikazes». Dans un entretien accordé au site du département d’Etat américain, US-Info, M.Pape a souligné que le nombre des enfants victimes d’attentats terroristes a augmenté de plus de 80% en 2006 par rapport à 2005. S’appuyant sur les statistiques obtenues par le Centre national antiterroriste des Etats-Unis, le politologue a déclaré: «On a dénombré plus de 1800 enfants tués ou blessés dans les attentats terroristes en 2006.» Ce qui pourrait appuyer ce constat, ce sont les attentats kamikazes qui ont été commis en Algérie. Le fait qu’un adolescent puisse servir de bombe humaine, a été démontré dans l’attentat ayant ciblé, au début du mois de septembre dernier, la caserne des gardes-côtes de Dellys. Le jeune kamikaze, Nabil Belkacemi, n’avait en effet que quinze ans, lors de l’attentat suicide. Quelques jours après cet attentat qui a fait 30 morts, les services de police de la commune de Thénia, dans la wilaya de Boumerdès, avaient fait état de l’arrestation de pas moins de 13 mineurs, dont l’âge oscille entre 12 et 16 ans, en possession de CD contenant des prêches appelant au djihad. D’autres procédés sont également exploités afin de réussir les «opérations de charme» à l’intention des jeunes des quartiers populaires. Les sites Internet faisant l’apologie du terrorisme font le plein. Pour faire plus impression sur les mineurs, les réseaux terroristes mettent en ligne les faits d’armes des djihadistes, notamment en Algérie. Le même procédé est utilisé sur les téléphones portables. Les terroristes ont même proposé sur Internet des vidéos à télécharger sur portable, et dans lesquelles figurent des attentats commis contre les convois militaires. Selon les experts, le recours des réseaux terroristes aux enfants pour commettre leurs ignobles actes, est perçu comme une méthode des plus efficaces assurant la «réussite» de l’attentat. Ce phénomène risque de perdurer et de se propager comme une tâche d’huile, notamment avec la régression des conditions de vie dans les pays souffrant des affres du terrorisme.
    En définitive, en ciblant les couches les plus démunies de la société, les adeptes du terrorisme international entendent s’enraciner de plus en plus. L’amélioration des conditions socioéconomiques de la population constitue l’issue certaine de ce casse-tête. D’autant plus que la totalité des pays de la planète sont menacés par les attaques terroristes. Un volet à prendre minutieusement en considération.

    Hakim KATEB

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