Thierry Fabre, directeur du pôle Euromed à la Maison méditerranéenne des sciences de l'homme d'Aix-en-Provence et rédacteur en chef de la revue La pensée de midi.
Le projet d'Union de la Méditerranée si cher au président français risque de ne pas voir le jour. Pour le moment ce n'est certes qu'un projet, il pourra le rester toujours. Un expert euro-méditerranéen explique.
Thierry Fabre estime, dans un entretien publié par l'Agence France Presse (AFP) que sur le plan historique, la lecture que fait Nicolas Sarkozy du passé colonial de la France et l'Europe pourrait alimenter le ressentiment et renforcer les incompréhensions de la part des pays du Sud de la Méditerranée qui ont subi la conquête coloniale.
C'est déjà un premier blocage. Un autre réside dans la profonde contradiction entre la façon de concevoir une architecture politico-stratégique telle qu'une Union de la Méditerranée et la proximité affichée avec les Etats-Unis et Israël qui ne veulent absolument pas entendre parler de la construction d'un tel ensemble dans la région. L'expert souligne que George W. Bush et Ariel Sharon, comme son successeur Ehoud Olmert, se sont comportés en incendiaires en Méditerranée orientale. par ailleurs, ajoute-t-il, sur la Turquie, qui pourrait être un acteur central en Méditerranée, les positions extrêmement fermes de N. Sarkozy contre l'entrée dans l'Union européenne ne vont pas conforter ses projets.
Il y a aussi le fait qu' "au moment où de grandes déclarations sont faites sur la création d'une Union de la Méditerranée, un ministère de l'Immigration et de l'identité nationale est créé", objecte Thierry Fabre. "C'est une Europe citadelle, pétrifiée par la peur que semble accréditer la posture de Nicolas Sarkozy". Que peut bien signifier une Union de la Méditerranée dans ces conditions ? s'interroge l'expert. "Que chacun reste chez soi et tout ira pour le mieux ?" Les réalités démographiques des années à venir ne seront pas celles-là, le brassage de population va se faire croissant, notamment en raison du vieillissement de la population en Europe. Il faut l'anticiper.
Cela ne veut pas dire que le projet ne soit pas utile. au contraire juge l'expert, pour qui "la Méditerranée est aujourd'hui, une des régions où se joue la question de la guerre et de la paix dans le monde, nécessite une initiative forte. Cependant, nuance-t-il, "il ne faut pas succomber au chant des sirènes qui a toutes les chances de sonner faux au vu des choix politiques, stratégiques, humains et culturels sur lesquels repose ce projet en trompe-l’œil.
Le projet d'Union de la Méditerranée si cher au président français risque de ne pas voir le jour. Pour le moment ce n'est certes qu'un projet, il pourra le rester toujours. Un expert euro-méditerranéen explique.
Thierry Fabre estime, dans un entretien publié par l'Agence France Presse (AFP) que sur le plan historique, la lecture que fait Nicolas Sarkozy du passé colonial de la France et l'Europe pourrait alimenter le ressentiment et renforcer les incompréhensions de la part des pays du Sud de la Méditerranée qui ont subi la conquête coloniale.
C'est déjà un premier blocage. Un autre réside dans la profonde contradiction entre la façon de concevoir une architecture politico-stratégique telle qu'une Union de la Méditerranée et la proximité affichée avec les Etats-Unis et Israël qui ne veulent absolument pas entendre parler de la construction d'un tel ensemble dans la région. L'expert souligne que George W. Bush et Ariel Sharon, comme son successeur Ehoud Olmert, se sont comportés en incendiaires en Méditerranée orientale. par ailleurs, ajoute-t-il, sur la Turquie, qui pourrait être un acteur central en Méditerranée, les positions extrêmement fermes de N. Sarkozy contre l'entrée dans l'Union européenne ne vont pas conforter ses projets.
Il y a aussi le fait qu' "au moment où de grandes déclarations sont faites sur la création d'une Union de la Méditerranée, un ministère de l'Immigration et de l'identité nationale est créé", objecte Thierry Fabre. "C'est une Europe citadelle, pétrifiée par la peur que semble accréditer la posture de Nicolas Sarkozy". Que peut bien signifier une Union de la Méditerranée dans ces conditions ? s'interroge l'expert. "Que chacun reste chez soi et tout ira pour le mieux ?" Les réalités démographiques des années à venir ne seront pas celles-là, le brassage de population va se faire croissant, notamment en raison du vieillissement de la population en Europe. Il faut l'anticiper.
Cela ne veut pas dire que le projet ne soit pas utile. au contraire juge l'expert, pour qui "la Méditerranée est aujourd'hui, une des régions où se joue la question de la guerre et de la paix dans le monde, nécessite une initiative forte. Cependant, nuance-t-il, "il ne faut pas succomber au chant des sirènes qui a toutes les chances de sonner faux au vu des choix politiques, stratégiques, humains et culturels sur lesquels repose ce projet en trompe-l’œil.
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