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Un best-seller: Le lobby israélien et politique US

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  • Un best-seller: Le lobby israélien et politique US

    Retenez le nom de ces deux universitaires américains. Ils font trembler le lobby israélien aux USA en écrivant un article et maintenant un livre: John J. Mearsheimer, Stephen M. Walt
    Pour lire les 27 pages de l'introduction en français aller sur le site des Edt° La Découverte
    Stephen Walt / John Mearsheimer
    (taper La Découverte et le nom des deux auteurs sur un moteur de recherche).

    1) Un avis d'un trés fin et honnête connaisseur de la société israélienne.

    LE MONDE 9 oct 2007 Sylvain Cypel
    Israël met-il Washington sous pression ?

    L'ouvrage des professeurs John Mearsheimer et Stephen Walt est une version développée d'un long article rédigé en 2005, lequel avait entraîné une aigre polémique aux Etats-Unis. Cette fois, l'accueil du livre n'y a entraîné que peu de réactions outragées. Et c'est un succès de librairie.

    2) L'avis de La République des Lettres.

    Le lobby pro-israélien et la politique étrangère américaine porte sur un sujet profondément tabou aux Etats-Unis, celui de l'influence des groupes de pression israéliens sur la politique étrangère américaine au Proche-Orient et dans les pays arabes. Il est l'oeuvre de deux éminents universitaires américains: John J. Mearsheimer, professeur émérite de Sciences Politiques à l'université de Chicago (auteur entre autres de The Tragedy of Great Power Politics) et Stephen M. Walt, directeur des études et professeur émérite de Relations internationales à la Kennedy School of Government d'Harvard (auteur lui de Taming American Power: The Global Response to US Primacy).
    Les deux politologues démontrent dans ce livre précis et bien documenté qu'Israël a été le pays au monde qui a le plus bénéficié de l'aide économique, militaire et diplomatique américaine depuis la seconde guerre mondiale. L'État hébreu a systématiquement et largement été favorisé, soutenu et défendu par l'Oncle Sam, même sur des questions sensibles comme par exemple le développement illégal de l'arme nucléaire, la colonisation des territoires palestiniens ou la violation des Droits de l'Homme. De fait, depuis 1972, les États-Unis ont mis leur veto à 42 résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU critiquant la politique israélienne, y compris lorsqu'il s'agissait de crimes contre l'humanité ou de crimes de guerre, sans compter les nombreuses autres résolutions affaiblies afin d'éviter la mise en accusation d'Israël, qui de toutes façons multiplie les infractions au Droit international sans être jamais inquiété. Et chaque année, Israël, pays industriel pourtant désormais aussi riche que l'Espagne, continue de recevoir à lui seul plus d'un cinquième de l'aide économique étrangère des États-Unis (soit environ 500 dollars par an et par Israélien), à laquelle il faut ajouter une très importante fourniture d'armes et d'assistance militaire, le Pentagone et Tsahal collaborant étroitement. Plus radicalement, les auteurs affirment entre autres que George W. Bush est entré en guerre contre l'Irak de Saddam Hussein à la demande d'Ariel Sharon et de ses affidés au Pentagone tels Paul Wolfowitz, même si ce n'est pas l'unique facteur, et qu'Al-Qaïda est à l'origine une émanation conjointe des services secrets israélo-américains. De même pour les conflits comme la récente guerre au Liban ou les menaces de guerre nucléaire avec l'Iran qui, sous couvert de lutte contre le terrorisme islamique, sont les résultats de la désastreuse politique commune entre israéliens et américains. Enfin les deux chercheurs n'hésitent pas à dénoncer pour leur partialité en faveur d'Israël les grands médias américains, qu'ils soient journaux ou télévisions de tous bords politiques.
    Adoptant un point de vue résolument réaliste, Stephen Walt et John Mearsheimer estiment que l'Etat juif est plus un fardeau qu'un atout stratégique pour les Etats-Unis car la protection zélée de Washington, qui va jusqu'à compromettre la sécurité de l'ensemble des pays occidentaux, est extrêmement dangereuse, politiquement contre-productive, et stratégiquement néfaste tout autant à l'intérêt national américain qu'à celui d'Israël et à la paix dans le monde. (Entre parenthèses, il serait intéressant de connaître sur ce sujet l'avis du très atlantiste et très pro-israélien Nicolas Sarkozy, nouveau "caniche" européen de George W. Bush, et de son ministre des affaires étrangères Bernard Kouchner, qui viennent tout juste d'aligner sans aucun complexe la politique étrangère de la France précisément sur celle de l'administration Bush.)
    Le soutien indéfectible et irraisonné des États-Unis à Israël ne peut s'expliquer ni par des intérêts stratégiques communs ni par des impératifs moraux, estiment les deux auteurs. Arguments, chiffres et documents incontestables à l'appui, ils démontrent clairement qu'un puissant lobby pro-israélien -- représenté notamment par l'America Israel Public Affairs Committee (AIPAC, 100.000 membres actifs), quelques autres organisations juives de droite et d'influents cercles de réflexion comme entre autres la Brooking Institution -- exerce une influence considérable dans tous les secteurs, de l'administration aux médias en passant par l'université, et travaille activement à l'orientation de la politique étrangère américaine. Ce lobby est soutenu par les nombreux néoconservateurs et chrétiens évangéliques fondamentalistes -- tels ceux de Chrétiens Unis pour Israël (pour qui la "renaissance" d'Israël s'inscrit dans un dessein biblique) -- tous fervents sionistes largement représentés dans l'administration Bush. Mearsheimer et Walt estiment in fine que, s'il n'en allait de la sacro-sainte sécurité de la Jérusalem juive, l'Amérique de George W. Bush ne serait aujourd'hui pas autant exposée aux menaces terroristes venant de Syrie, d'Irak, d'Iran et de la plupart des pays islamistes, voire simplement arabo-musulmans. "Israël n'a pas le poids stratégique que les États-Unis mettent en avant. Israël a pu avoir un poids stratégique pendant la guerre froide, mais il est devenu un handicap grandissant maintenant que celle-ci est terminée", écrivent-ils, ajoutant que "Le soutien inconditionnel à Israël a renforcé l'antiaméricanisme dans le monde, a contribué à alimenter le problème de terrorisme pour les États-Unis, et a affaibli les liens avec des alliés en Europe, au Proche-Orient et en Asie". En conclusion, ils prônent un changement radical de politique envers Israël.
    La thèse de Stephen Walt et John Mearsheimer ne présente guère d'éléments nouveaux pour les observateurs de la politique étrangère américaine, la réalité des chiffres et des actes étant difficile à nier. Elle n'a cependant pas échappé à une violente vague de réactions hostiles et de commentaires haineux dans les médias, sans parler des "punitions" (Stephen Walt a par exemple été "démissionné" de son poste de doyen). La polémique tient sans doute au fait qu'il ne s'agit pas d'un simple pamphlet anti-israélien mais d'un très sérieux essai politique rédigé par des intellectuels américains réputés et de plus responsables d'études sur ces questions dans des universités prestigieuses. L'article à l'origine du livre, prévu initialement pour être publié par la revue américaine Atlantic Monthly qui l'avait commandé en 2002, a été refusé par toutes les revues américaines lorsqu'elles ont pris connaissance du propos. Il a pu être publié quelques jours en mars 2006 sur le site web de la Fac de Droit d'Harvard mais a été précipitamment retiré sous la pression des donateurs et sponsors de l'université. C'est la London Review of Books, vénérable revue littéraire et intellectuelle britannique lue par l'intelligentsia libérale éclairée, qui a finalement eu le courage de publier l'article en version abrégée au printemps 2006, provoquant un énorme tollé. Pas un éditorialiste américain, du Los Angeles Times au Washington Post en passant par le New York Times ou The New Republic, sans parler du virulent Daniel Pipes qui diffuse dans tous les médias néo-conservateurs sa propagande sioniste, qui n'ait pris position, le plus souvent pour condamner l'essai de façon méprisante et accuser les deux auteurs d'antisémitisme quant ce n'est pas de pure et simple démence. Certains ont été jusqu'à parler d'un nouveau Protocole des sages de Sion, en référence au célèbre faux antisémite. La plupart des commentaires de la presse ne portaient généralement pas sur les questions soulevées par l'article mais sur les "intentions" de Stephen Walt et John Mearsheimer. Globalement, le ton de la presse a été celui donné par Eliot Cohen dans le Washington Post: "Si, par antisémitisme, on entend des croyances hostiles irrationnelles et obsessionnelles sur les Juifs; si on les accuse de manque de loyauté, de subversion et de trahison, d'avoir des pouvoirs occultes et de participer à des tractations secrètes pour manipuler les institutions et les autorités gouvernementales; si quelqu'un liste systématiquement tout ce qu'il y a d'injuste, de laid et de faux chez les Juifs pris individuellement ou collectivement et en même temps exclut systématiquement toute information à leur décharge, alors oui, cet article est antisémite". Le mois dernier encore, alors qu'ils devaient parler devant le Chicago Global Affairs Council, la réunion avec Walt et Mearsheimer a été annulée au dernier moment pour "protéger l'institution". Certains critiques courageux comme David Remnick dans The New Yorker ont toutefois jugé qu'il n'y avait pas lieu de crier à l'anti-sémitisme et qu'un débat sur le sujet était nécessaire, même s'il est très improbable qu'un tel débat ait lieu pendant l'actuelle campagne pour l'élection présidentielle américaine.
    Dernière modification par Zoubir8, 25 octobre 2007, 17h55. Motif: ajout d'un lien pour l'intro

  • #2
    suite

    En brisant le tabou sur l'alliance israélo-américaine, les deux intellectuels ont pris le risque de voir briser leur carrière et leur réputation par les groupes de pression qu'ils dénoncent. Ils déplorent l'impossibilité de débattre des relations israélo-américaines, un aspect pourtant central des relations extérieures de la première puissance mondiale, sans se voir systématiquement affublé d'une casquette d'antisémite ou de juif renégat. "Nous ne développons pas une position extrémiste. Notre livre ne met pas en question le droit d'Israël à exister et ne dépeint pas les groupes pro-israéliens comme faisant partie d'une espèce de conspiration contrôlant la politique étrangère des Etats-Unis. Au contraire, il décrit ces groupes et ces individus -- des juifs et des non-juifs -- comme un groupe d'intérêt dont les activités ne sont pas très différentes du lobby des armes, du lobby agricole ou d'autres lobbies ethniques", se défendent-ils.

    04 septembre 2007

    Le sommaire
    Avant-propos

    - Introduction
    - Le lobby et la politique américaine au Moyen-Orient
    - Le mode opératoire du lobby - Pourquoi est-il si difficile d’évoquer le lobby pro-israélien ? - Plan du livre - Nos sources - Remarque sur nos sources -

    I / Les États-Unis, Israël et le lobby - 1. Le grand bienfaiteur - L’aide économique - L’assistance militaire - Protection diplomatique et soutien en temps de guerre - Conclusion - 2. Israël : atout ou handicap stratégique ? - Maîtriser l’ours russe - De la Guerre froide au 11 septembre - « Unis contre le terrorisme » : le nouvel argument - Affronter les États voyous - Un allié suspect - Conclusion - 3. Une justification morale fragile - Défendre l’opprimé - Aider une démocratie amie - Une compensation pour les crimes subis par le passé - « Israéliens vertueux » contre « arabes démoniaques » - Les mythes de Camp David - Soutenir Israël est la volonté de Dieu - Que veut le peuple américain ? - Conclusion - 4. Qu’est-ce que le lobby pro-israélien ? - Définition du lobby - Le rôle de la communauté juive américaine - L’union dans la diversité et la norme contre la dissension - Le lobby se droitise - Le rôle des néoconservateurs - Les sionistes chrétiens - Les origines de la force du lobby - L’influence (modeste) du pétrole - La question de la « double allégeance » - Conclusion - 5. Peser sur les choix politiques - Dominer le Capitole - Élire des présidents pro-israéliens - Mettre le gouvernement au pas - Conclusion - 6. Contrôler le discours public - Le média est le message - La pensée unique des think tanks - Surveiller l’université - Des procédés contestables - Le « nouvel antisémitisme » - Le spécialiste de l’intimidation - Conclusion -

    II / Le lobby en action - Introduction - L’agenda du lobby pro-israélien - Les États-Unis et Israël après le 11 septembre - 7. Le lobby contre les Palestiniens - Le lobby humilie Bush - « Plus ça change… » - L’unilatéralisme fait son entrée : exit la feuille de route - Arafat meurt et rien ne change - Rice se fait « powelliser » - Conclusion - 8. L’Irak et les rêves de transformation du Moyen-Orient - Israël et la guerre en Irak - Le lobby pro-israélien et la guerre en Irak - Vendre la guerre à une Amérique sceptique - Les rapports truqués des services de renseignement - La guerre en Irak a-t-elle été une guerre pour le pétrole ? - Les rêves de transformation régionale - Le rôle du lobby dans le projet de transformation du Moyen-Orient - Conclusion - 9. Objectif : Syrie - La menace syrienne - Israël et le plateau du Golan - Israël et la Syrie après le 11 septembre - Le lobby et Damas après le 11 septembre - Pourquoi Bush a-t-il hésité ? - Conclusion - 10. L’Iran dans le collimateur - Confrontation ou conciliation ? - L’administration Clinton et la politique de « double endiguement » - L’administration Bush et le changement de régime - Mobilisation en défense d’Israël - Les alternatives - La moins mauvaise des options - Conclusion - 11. Le lobby et la seconde guerre du Liban - La préparation de la guerre - Un « puissant dispositif de soutien » - Inconscience stratégique - Les intérêts américains menacés - La transgression du droit de la guerre - Le lobby en surchauffe - L’opinion publique américaine et le Liban - Obéir aux exigences américaines ? - Conclusion - Conclusion. Que faire ? - Quels sont les intérêts américains ? - Une autre stratégie : les avantages du « contrôle à distance » - Une nouvelle relation : traiter Israël comme un État normal - Mettre un terme au conflit israélo-palestinien - Que faire avec le lobby ? - Dernières remarques - Remerciements - Notes.
    Dernière modification par Zoubir8, 25 octobre 2007, 18h14.

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