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La flotte mondiale débordée par la demande

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  • La flotte mondiale débordée par la demande

    Avec ces tensions sur le marché, les bateaux poubelles ont de beaux jours devant eux.
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    Les prix du fret flambent face à l'incapacité de la flotte mondiale d'absorber un trafic maritime en pleine explosion.

    « C'EST PIRE que jamais : ce qui coûtait 60 dollars pour le transport d'une tonne de riz l'année dernière dépasse désormais les 115 dollars. » Ce courtier parisien en céréales ne sait plus à quel saint se vouer : « mes deux principaux fournisseurs thaïlandais de riz ne prennent plus de commande jusqu'à fin décembre ! » Motif, un début de pénurie sur le riz doublé d'un goulot d'étranglement sur le transport maritime.

    Pratiquement tous les exportateurs sont à la même enseigne. L'indice Baltic Dry Index (BDI), indicateur qui intègre les prix du fret sur 24 routes mondiales pour le transport en vrac de matières sèches (minéraux et végétaux) a franchi il y a quinze jours le cap historique des 10 500 points. Et il est sur le point de toucher le seuil des 11 000 points, soit un bond de 150 % depuis le début de l'année.

    L'insuffisance de l'offre de transport se double d'une congestion des ports. En particulier ceux d'Australie, qui est le premier producteur mondial de charbon de chauffage. Les infrastructures ferroviaires et portuaires du pays sont débordées. À Newcastle, premier port mondial pour le charbon « 37 cargos attendent pour charger 3,4 millions de tonnes de charbon » prévenait hier le port sur son site Internet. Une file de minéraliers s'étire à l'entrée des bassins, immobilisant bateaux et équipages pendant plus de quinze jours avant de charger. Le record a été atteint en avril avec plus de 70 navires au mouillage pendant un mois !

    L'insatiable appétit chinois

    La flotte mondiale est à la traîne derrière l'insatiable appétit chinois. Alors qu'il y a quelques années l'empire du Milieu achetait 5 millions de tonnes de minerai de fer, il en importe aujourd'hui près de 80 millions. Dopé par cette demande chinoise, le premier groupe minier mondial, l'australien BHP Billiton, vient d'afficher des chiffres de production records : + 7 % sur un an pour la production de minerai de fer et + 23 % pour le cuivre.

    À l'augmentation des quantités transportées s'ajoute l'allongement des trajets. Après l'anéantissement de la moisson de blé en Australie victime d'une sécheresse catastrophique, le Bangladesh a acheté du blé américain pour la première fois depuis 1999. D'où une augmentation du nombre de miles parcourus par tonne transportée : + 6 % cette année contre une augmentation régulière de 2,5 % en moyenne par an.

    Pour pallier l'insuffisance de l'offre de cargos traditionnels les exportateurs de matières premières se sont rabattus sur les porte-conteneurs. Le coût du fret est certes plus élevé, mais au moins le véhicule est propre et les embarquements sont réguliers. Sauf que les compagnies maritimes ne sont pas très accueillantes. « Elles préfèrent donner la priorité à des chargements légers et à forte valeur ajoutée tels que les écrans plats, plutôt que des matières premières pondéreuses » soupire notre courtier en riz. Du coup elles appliquent de fortes majorations de prix en fonction du poids.

    Boom des méthaniers

    Mais surtout « les compagnies de Singapour, qui règnent sur le commerce asiatique réservent leurs conteneurs à leurs clients chinois », poursuit le courtier. Les producteurs de riz thaïs risquent de devoir attendre que les compagnies maritimes augmentent leurs investissements. Ce qu'elles font d'ailleurs. Résultat, le numéro un mondial de la construction navale, le coréen Hyundai Heavy Industrie, a vu son carnet de commandes tripler depuis le début de l'année. Il affiche complet pour les quatre prochaines années...

    Les exportateurs ne sont pas pour autant rassurés. Car « les chantiers navals s'intéressent de moins en moins aux cargos traditionnels et préfèrent construire des vaisseaux à forte valeur ajoutée comme les méthaniers », indique un professionnel du secteur. Le prix du fret n'est donc pas prêt de baisser.

    GEORGES QUIOC.
    25 octobre 2007. Le Figaro
    Si vous ne trouvez pas une prière qui vous convienne, inventez-la.” Saint Augustin

  • #2
    Voilà une limite physique au commerce mondial ! Cela soignera t il ce monde de la maladie du "pot de yaourt" ?

    Les kilomètres parcourus principalement en camion pour la fabrication d’un pot de yaourt en Europe : de l’achat des matières premières jusqu’au consommateur.

    (source Wupperthal Institute)

    De la fraise au consommateur : Histoire d’un pot de yaourt en 9000 Kms …

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