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Handicap International à El Tarf

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    Soutien et assistance aux victimes des Mines antipersonnel

    Des membres de Handicap International (HI), l’ONG indépendante créée en 1992, qui milite contre la fabrication et l’usage des mines antipersonnel mais aussi pour la prise en charge de leurs victimes dont la liste s’allonge toutes les trente minutes, surtout chez les enfants, étaient, mercredi et jeudi, à El Tarf pour rencontrer les victimes des lignes Challe et Morice, de sinistre mémoire.
    Venant de Tébessa et de Souk Ahras, les membres de la délégation accompagnés des représentants de différents ministères ont rencontré des acteurs locaux pour la mise en œuvre d’un programme soutenu par la coopération canadienne en Algérie. Il s’agit du projet « Soutien et renforcement des associations de personnes handicapées des zones minées à l’assistance aux victimes de mines ». Il est piloté par Handicap International et entre dans le cadre de la mise en œuvre de la Convention d’Ottawa (1997) qui, à propos, doit son existence à la mobilisation de plusieurs millions de citoyens autour de la campagne lancée par cette ONG et récompensée en cela par un prix Nobel de la paix. Rappelons que l’Algérie a ratifié la Convention en 2000. Le projet en question vise à mettre en relation les victimes et les associations de victimes réunies dans une plateforme de travail avec les structures décentralisées des services avec lesquels HI a déjà noué des relations. Il s’agit de la santé, de l’action sociale, de l’éducation et de la formation professionnelle. Les financements alloués au projet sont destinés à renforcer les associations pour mettre en place des capacités de plaidoyer et de services adaptés. L’ONG se propose également d’entreprendre une action d’identification des zones infestées et d’élaborer des cartes actualisées, car pour Mme Salima Rebbah qui conduit la délégation de Handicap International, « il ne faut pas se suffire des cartes remises samedi dernier par la France, car dans beaucoup de régions, les mines se sont déplacées sous l’effet de l’érosion ou des glissements de terrain ». L’ONG internationale qui a rencontré les associations et les acteurs locaux mercredi à l’Institut du tourisme a également plaidé pour des actions d’éducation et de prévention dans les écoles, particulièrement dans les zones rurales, celles qui sont à proximité de ces anciennes lignes également électrifiées. Les représentants des pouvoirs locaux, présents à la rencontre, doivent être sensibilisés à la mise en œuvre de la Convention d’Ottawa, a encore ajouté la militante de HI, car il faut également une approche sociale du handicap, une approche respectueuse de l’intégrité et de la dignité de la personne. Le projet a été lancé le 1er octobre. Il concerne les zones minées de Tébessa, Souk-Ahras, El Tarf, Béchar, Naâma, auxquelles il faut ajouter celles touchées récemment par le terrorisme comme Jijel et Relizane. Depuis son indépendance, l’Algérie a détruit 8 millions de mines antipersonnel sur les 11 millions semées par l’armée française. Ici à El Tarf, chacun se souvient du long, pénible et laborieux travail des soldats du 1er bataillon de l’ANP, spécialement affecté à cette mission ou encore de ces explosions dans les maquis lorsqu’ils étaient la proie des feux de forêt. La partie orientale de la wilaya, d’Oum Teboul à Ben Mhidi (qu’on avait par ailleurs baptisée Morice pour marquer ce fait d’armes) était à l’époque coloniale un no man’s land traversé par une large bande (les lignes Morice et Challe) qui s’étiraient sur 120 km du cap Segleb à la forêt des Beni Salah. A El Tarf, elles ont fait des centaines de victimes après la fin de la guerre de libération. En fait, on ne connaît pas le chiffre avec exactitude et c’est pour cette raison que l’une des actions prioritaires qui a été retenue est la mise en œuvre d’un recensement des victimes tuées ou mutilées par ces anciennes lignes. Anciennes lignes, car il y a en effet de nouvelles lignes Challe et Morice à Aïn El Assel et qu’on a tenu à faire visiter à la délégation de HI et ses accompagnateurs. Elle date de 1997. Lubie d’un responsable en mal de reconnaissance, c’est une sorte de mémorial grand comme deux terrains de foot, toujours fermé, qui n’est ni entretenu ni gardé et dans lequel on a reproduit une pâle copie des authentiques lignes. Pas même le barbelé d’origine encore trouvable dans les maquis. Il a quand même coûté, à l’époque, 14 milliards de centimes. Pour l’instant, et c’est de notoriété publique, les principaux bénéficiaires de cette réalisation pour la mémoire collective sont les dizaines d’entrepreneurs qui ont fait les travaux seulement en quelques semaines et bien sûr leurs commanditaires. Là, par contre, si ça explosait, ça ferait certainement du bien quelque part.

    Slim Sadki
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