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L'Algérie est sur une pente glissante

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  • L'Algérie est sur une pente glissante

    Mokri du MSP a déclaré : “Il ne reste plus rien de l’alliance présidentielle”. Y avait-il quelque chose dans l’alliance pour qu’il en restât ? Rappel : à l’avènement de Bouteflika, celui-ci voulait réconcilier “la jupe de Khalida et le qamis de Abassi Madani”. L’enjeu en valait la peine et nous dispensait de combat. Tous derrière lui. Et commençait l’épopée de “la réconciliation nationale” en Algérie. Ni programmes ni pactes entre partis, tous accrochés au programme du Président. La réconciliation pour tous et tous pour la réconciliation. Le reste, l’aspect accessoire, devait suivre naturellement, dans l’atmosphère conviviale de ces retrouvailles, une fois “la paix revenue” ; nous devions jouir des fruits des réformes de la justice, de l’État, de l’école, de l’économie. La majorité de la première Assemblée nationale de la réconciliation comptait pas moins de sept formations politiques, dont certaines ont aujourd’hui disparu et d’autres presque. Quand le nouveau régime fut suffisamment assis, il se délesta des partis d’appoint, et le gouvernement continua sa course avec un attelage à trois. Malgré les déperditions, Mokri trouvait qu’il restait toujours quelque chose de l’alliance. Les trois parti coalisés n’était pas alliés entre eux, mais alliés chacun de son côté à une entreprise politique qui les dépasse individuellement : le projet d’une alliance réelle, idéologique, politique et stratégique, celle-là, l’alliance entre les clans rentiers et l’islamisme conquérant, celle qui n’a pas réussi à s’imposer en décembre 1991-janvier 1992, l’alliance FIS-FLN.

    Pour commencer sa mise en place, il fallait d’abord remettre le RND à sa juste place, celle de second couteau. Le chantage de l’enquête parlementaire sur la fraude électorale devait servir de bouclier de Damoclès contre quelque velléité de fronde du parti de Bensalah. Le MSP, fidèle à sa stratégie d’entrisme, n’a de choix que celui de faire l’islamiste de circonstance. D’alliance entre les trois formations, il n’en reste rien, parce qu’il n’y avait rien, rien d’autre que le programme de jonction islamo-conservatrice. Le refus de l’islamisme de composer avec le conservatisme, plus que la régression des libertés et le retour au discours unique, la panne de la réforme de la justice, la persévérance dans une école militante, le fiasco économique, la crise sociale et les scandales financiers et fonciers, a conduit le régime à l’impasse. L’islamisme veut le pouvoir total ou la chaos, il s’exprime par le radicalisme de Ali Benhadj et l’obstination sanguinaire du GSPC. La crise interne au FLN, de rumeurs de départ de Belkhadem et de l’impuissance du pouvoir à opposer une solution au phénomène des kamikazes et celui des harragas en sont les signes. Habib Chawki, porte-parole inattendu de l’État, nous a livré le point de vue des régimes : pas de liberté politique et d’expression parce que “l’Algérie est sur une pente glissante”. Ce qui nous rappelle que l’alliance n’est pas finie, même si elle risque d’être momentanément sans objet. Les tenants du compromis historique ont peut-être fini par admettre que, même avec la réconciliation finale, “la fin de l’Histoire” n’a pas eu lieu, mais le système peut poursuivre sa dangereuse fuite en avant. Ce n’est pas les candidats “les moins pires” qui manquent.

    source : Liberté
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