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Chakib Khelil en France pour les contrats de gaz

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  • Chakib Khelil en France pour les contrats de gaz

    La visite officielle de deux jours qu’effectuera en France le ministre de l’Énergie et des Mines, M. Chakib Khelil, à partir d’aujourd’hui, sera peut-être déterminante pour la suite des débats franco-algériens, particulièrement sur le terrain économique autour duquel la prochaine visite du président de la République française Nicolas Sarkozy est censée apporter des réponses concrètes aux attentes de l’Algérie. Chakib Khelil, invité du ministre français de l’Écologie, du Développement et de l’Aménagement durable, M. Jean-Louis Borloo, aura, en effet, démontré qu’il peut largement déborder sur les questions énergétiques, pour être un interlocuteur de choix des Français, pas seulement sur la question du gaz et du pétrole. Autrement dit, c’est “l’homme de la situation”, pour un pays, qui fait, à l’instar du reste de l’Europe occidentale, de la question de la sécurisation des approvisionnements en énergie un souci majeur.

    La France officielle ne s’en cache d’ailleurs pas et c’est en ce sens que le secrétaire d’État français au Commerce extérieur, M. Hervé Novelli, a lancé des messages clairs aux Algériens lors de sa récente visite dans l’ouest du pays. On ne serait pas loin de la vérité si on disait que l’avenir énergétique de l’Hexagone passe par l’Algérie. L’insistance avec laquelle les Français courtisent l’Algérie est à inscrire dans le contexte global de ce qu’on appelle aujourd’hui la guerre de l’énergie. Et si les pays de l’Europe donnent cette impression de faire front commun avec la mise en place de mécanismes institutionnels, c’est en rangs dispersés que la France, l’Espagne, l’Italie, l’Allemagne… ont engagé les premières batailles. “Des négociations sont en cours entre Sonatrach et GDF pour la reconduction des accords gaziers qui expirent en 2013”, a révélé Hervé Novelli qui a visité la zone industrielle d’Arzew. Le ministre français ne manquait pas d’évoquer la participation de Gaz de France au projet de Medgaz et la volonté des groupes gaziers et pétroliers français d’investir davantage en Algérie, en amont et en aval. Dans cette veine, la politique du “chacun pour soi” qui prévaut en Europe n’est pas toujours indemne d’une véritable concurrence que se livrent dans le domaine énergétique les pays membres.

    Le projet de la Commission européenne d’introduire des restrictions sur son marché aux groupes énergétiques étrangers comme Sonatrach, est révélateur de cet esprit de compétition. Allant à rebrousse poil des positions espagnoles sur la question, M. Novelli ne déclarait-il pas que “la France est opposée à ces restrictions et la Commission européenne va se contenter simplement d’une recommandation”. Et c’est peut-être dans ce contexte qu’il y a lieu d’inscrire la volonté du nouveau président français d’établir une relation d’exception avec l’Algérie. Pragmatique, Nicolas Sarkozy, comme il le déclarait, va traduire ce partenariat en actes concrets. Mais, il semble bien que l’envergure de ces actes reste tributaire des dividendes que la France peut en tirer. Et il y a de fortes chances que l’équation qui met en jeu le savoir-faire nucléaire français et le gaz algérien soit au centre des discussions que Chakib Khelil aura avec les responsables français au cours de sa visite de deux jours qui portera du reste officiellement “sur la coopération entre la France et l’Algérie dans le domaine de l’énergie”. Mais pas seulement, serons-nous tentés de dire, quand on sait aujourd’hui l’importance qu’aura prise le ministre de l’Énergie et des Mines dans la reconfiguration économique algérienne.

    Les Français doivent le convaincre avec force arguments — outre ceux qu’ils font valoir dans le domaine du nucléaire — de l’avantage que l’Algérie peut tirer d’un rapprochement entre Sonatrach et des sociétés françaises comme gaz de France, Suez ou Total. L’Algérie attend pour ainsi dire des propositions sérieuses. N’est-ce pas qu’en juillet dernier quand Sarkozy a souhaité une coopération énergétique étroite entre les deux pays, Chakib Khelil déclarait que les groupes énergétiques français n’avaient pas fait de propositions de nature à intéresser Sonatrach. En clair, l’Algérie n’est pas pressée de conclure ce rapprochement. Confortée par sa position dans le domaine énergétique que lui confère particulièrement cette hantise de l’Europe de voir ses approvisionnements contrôlés par une Opep du gaz. L’éventualité de la création d’un cartel du gaz a semé la panique en Europe par crainte d’une dépendance énergétique envers Alger et Moscou.

    source : Liberté
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