Bonjour
Le Front de libération nationale tente vainement de donner une nouvelle image.
Abdelaziz Belkhadem appréhendait avec beaucoup de prudence les débats sur la loi de finances 2008 au Parlement, au vu des enjeux de cette conjoncture préélectorale. Mais ce dernier était loin de se douter que «le danger» viendrait de ses propres députés. Décidément, le Front de libération national tente de donner une nouvelle image, celle d’un parti qui favorise les débats d’idées.
Mais le timing est très mal choisi pour le chef du gouvernement, fragilisé aussi bien par une crise interne au sein da sa formation qu’un malaise social qui prend de plus en plus d’ampleur et qui risque de l’éjecter hors de l’appareil exécutif.
En effet, les députés FLN n’ont pas été tendres avec leur chef de file, hier. Messaoud Chihoub remet en cause les choix économiques du gouvernement et estime que le taux de croissance de 5%, enregistré ces trois dernières années, n’est pas le fruit «des réformes engagées sur le terrain». Essayer de convaincre le peuple du contraire «serait lui mentir», selon lui. Faisant un constat de l’état de l’économie nationale, le député atteste que «malheureusement, elle reste entièrement dépendante de la rente pétrolière». «Lorsque le prix du pétrole chute dans les Bourses, on se rendra compte que nous avons une économie qui ne produit pas, des réformes laissées à mi-chemin. En bref, on replongera dans la crise». A l’instar de plusieurs groupes parlementaires, le FLN estime que le projet de loi de finances reste inachevé en l’absence de la loi sur le règlement budgétaire, qui leur permet de contrôler les dépenses. Justement, sur ce dernier point, Chihoub fait savoir que le gouvernement transfait la Constitution, en empêchant le Parlement d’assurer pleinement sa mission de contrôle, notamment sur les comptes spéciaux et les différents fonds créés depuis 1999. El Islah, lui, invite le gouvernement à partir. «Si le gouvernement n’est pas en mesure de prendre en charge les problèmes des citoyens, qu’il démissionne», a lancé le député Grini Filali. «Jamais depuis une décennie, les Algériens n’avaient vécu une rentrée sociale si difficile en dépit de l’embellie financière réalisée grâce aux richesses naturelles.» La hausse des prix des produits de large consommation démontre, selon lui, «les limites du gouvernement». L’allié stratégique du FLN, le RND, a saisi l’opportunité des débats sur la loi de finances pour maintenir la pression sur le gouvernement Belkhadem. S’inspirant des orientations de M.Ahmed Ouyahia, secrétaire général du RND (avec qui ils ont eu des rencontres durant le mois de Ramadhan), ses députés ont fustigé l’Exécutif. Boutouiga Benhalima reproche au gouvernement le manque de visibilité et l’absence de rigueur et de transparence. Etayant ses propos, ce dernier aborde la question des privatisations qui traîne depuis dix ans. «Le gouvernement doit trancher. Soit il vend les entreprises déficitaires, soit il trace un plan de sauvetage leur permettant de renouer avec l’activité industrielle. Il n’est plus question de continuer à fermer des entités pendant six-sept ans sans aucune perspective», atteste-t-il. Mais ce qui semble intriguer le plus le RND, c’est l’absence de transparence dans la gestion du budget de l’Etat. Dans ce chapitre, le RND a invité les ministres, citant principalement ceux chargés des grands chantiers, comme le transport, les travaux publics, l’agriculture, à présenter leurs bilans financiers. «Qu’a-t-on fait des milliards de dollars octroyés dans le cadre des plans de développement?» C’est la principale question à laquelle les ministres seront appelés à répondre. Le député estime que la situation du pays n’a pas connu une grande amélioration, même si le budget de l’Etat est passé de 300 milliards de dinars en 2000 à 2300 milliards en 2007.
MM.Djamel Ould Abbès et Saïd Barkat, respectivement ministres de la Solidarité, et de l’Agriculture, ont été la cible de critiques des députés. L’on reproche au premier de politiser la solidarité nationale au profit «des intérêts partisans», et au second, l’échec de sa politique agricole, malgré les milliards injectés et dépensés depuis huit ans. Le Parti des travailleurs (PT) s’est interrogé sur l’absence du gouverneur de la Banque d’Algérie qui avait pour habitude de présenter un rapport avant l’ouverture des débats sur la loi de finances. Le PT a demandé des informations sur le sort des 50 milliards de dollars investis par l’Algérie dans les banques américaines au moment où le pays de celle-ci connaît une véritable crise économique.
L'Expression
Le Front de libération nationale tente vainement de donner une nouvelle image.
Abdelaziz Belkhadem appréhendait avec beaucoup de prudence les débats sur la loi de finances 2008 au Parlement, au vu des enjeux de cette conjoncture préélectorale. Mais ce dernier était loin de se douter que «le danger» viendrait de ses propres députés. Décidément, le Front de libération national tente de donner une nouvelle image, celle d’un parti qui favorise les débats d’idées.
Mais le timing est très mal choisi pour le chef du gouvernement, fragilisé aussi bien par une crise interne au sein da sa formation qu’un malaise social qui prend de plus en plus d’ampleur et qui risque de l’éjecter hors de l’appareil exécutif.
En effet, les députés FLN n’ont pas été tendres avec leur chef de file, hier. Messaoud Chihoub remet en cause les choix économiques du gouvernement et estime que le taux de croissance de 5%, enregistré ces trois dernières années, n’est pas le fruit «des réformes engagées sur le terrain». Essayer de convaincre le peuple du contraire «serait lui mentir», selon lui. Faisant un constat de l’état de l’économie nationale, le député atteste que «malheureusement, elle reste entièrement dépendante de la rente pétrolière». «Lorsque le prix du pétrole chute dans les Bourses, on se rendra compte que nous avons une économie qui ne produit pas, des réformes laissées à mi-chemin. En bref, on replongera dans la crise». A l’instar de plusieurs groupes parlementaires, le FLN estime que le projet de loi de finances reste inachevé en l’absence de la loi sur le règlement budgétaire, qui leur permet de contrôler les dépenses. Justement, sur ce dernier point, Chihoub fait savoir que le gouvernement transfait la Constitution, en empêchant le Parlement d’assurer pleinement sa mission de contrôle, notamment sur les comptes spéciaux et les différents fonds créés depuis 1999. El Islah, lui, invite le gouvernement à partir. «Si le gouvernement n’est pas en mesure de prendre en charge les problèmes des citoyens, qu’il démissionne», a lancé le député Grini Filali. «Jamais depuis une décennie, les Algériens n’avaient vécu une rentrée sociale si difficile en dépit de l’embellie financière réalisée grâce aux richesses naturelles.» La hausse des prix des produits de large consommation démontre, selon lui, «les limites du gouvernement». L’allié stratégique du FLN, le RND, a saisi l’opportunité des débats sur la loi de finances pour maintenir la pression sur le gouvernement Belkhadem. S’inspirant des orientations de M.Ahmed Ouyahia, secrétaire général du RND (avec qui ils ont eu des rencontres durant le mois de Ramadhan), ses députés ont fustigé l’Exécutif. Boutouiga Benhalima reproche au gouvernement le manque de visibilité et l’absence de rigueur et de transparence. Etayant ses propos, ce dernier aborde la question des privatisations qui traîne depuis dix ans. «Le gouvernement doit trancher. Soit il vend les entreprises déficitaires, soit il trace un plan de sauvetage leur permettant de renouer avec l’activité industrielle. Il n’est plus question de continuer à fermer des entités pendant six-sept ans sans aucune perspective», atteste-t-il. Mais ce qui semble intriguer le plus le RND, c’est l’absence de transparence dans la gestion du budget de l’Etat. Dans ce chapitre, le RND a invité les ministres, citant principalement ceux chargés des grands chantiers, comme le transport, les travaux publics, l’agriculture, à présenter leurs bilans financiers. «Qu’a-t-on fait des milliards de dollars octroyés dans le cadre des plans de développement?» C’est la principale question à laquelle les ministres seront appelés à répondre. Le député estime que la situation du pays n’a pas connu une grande amélioration, même si le budget de l’Etat est passé de 300 milliards de dinars en 2000 à 2300 milliards en 2007.
MM.Djamel Ould Abbès et Saïd Barkat, respectivement ministres de la Solidarité, et de l’Agriculture, ont été la cible de critiques des députés. L’on reproche au premier de politiser la solidarité nationale au profit «des intérêts partisans», et au second, l’échec de sa politique agricole, malgré les milliards injectés et dépensés depuis huit ans. Le Parti des travailleurs (PT) s’est interrogé sur l’absence du gouverneur de la Banque d’Algérie qui avait pour habitude de présenter un rapport avant l’ouverture des débats sur la loi de finances. Le PT a demandé des informations sur le sort des 50 milliards de dollars investis par l’Algérie dans les banques américaines au moment où le pays de celle-ci connaît une véritable crise économique.
L'Expression
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