Annonce

Réduire
Aucune annonce.

L'Algérie éspère une bonne notation chez moody's.

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • L'Algérie éspère une bonne notation chez moody's.

    Alger va-t-elle profiter de sa bonne santé financière pour solliciter une évaluation de Standard & Poor’s, Fitch ou Moody’s ?


    L’année 2007 sera-t-elle celle des promesses réalisées en Algérie ? Celle de la première privatisation effective d’une banque (le Crédit populaire d’Algérie), de l’ouverture du capital du géant public de la téléphonie (Algérie Télécom) et de l’attribution de la première notation internationale sollicitée par le pays ? L’Algérie reste l’un des seuls pays méditerranéens à ne pas avoir demandé une notation auprès de l’une des trois agences internationales, Standard & Poor’s, Fitch ou Moody’s.
    Une distinction qu’Alger partage avec la Libye et la Syrie, deux économies très étatisées. Pour autant, grâce à l’embellie des recettes pétrolières et à la spectaculaire réduction de la dette, il y a fort à parier que l’Algérie sollicite cette année une notation, qui serait un signe supplémentaire de son ouverture à la libéralisation économique.
    C’est en tout cas le bruit qui court au sein des principales agences de notation. D’autant que cette dernière n’a, a priori, pas de soucis à se faire à court terme. Les pays pétroliers se voient attribuer, en général, de bonnes notes, reflétant la bonne santé des finances publiques et les forts taux de croissance qui vont généralement avec. Or, celui de l’Algérie s’est élevé, selon les premières estimations, à 3 % en 2006… La dette extérieure algérienne, elle, ne représentait plus que 6,5 % du PIB, contre 40,5 % en 2002, selon la Coface.

    Comme les autres assureurs-crédits (qui se doivent d’évaluer la santé de tous les pays dans lesquels travaillent les entreprises qui font partie de leur clientèle), cet organisme français attribue - à la différence des trois grandes agences de rating, qui attendent une demande officielle - une note à l’Algérie. Une note qu’elle a d’ailleurs relevée fin 2005, la faisant passer de B à A4*, le niveau atteint par ses voisins tunisien ou marocain.

    Du côté de l’assureur-crédit belge Ducroire, l’Algérie a connu une embellie encore plus notable, l’appréciation du risque n’ayant cessé de s’améliorer au fil des dernières années, pour passer à 2 sur une échelle de 1 à 7 (du moins au plus risqué) pour le risque politique. Le risque commercial reste néanmoins jugé « élevé » par Ducroire, en tout cas plus important que dans le pays voisin, la Tunisie. Euler Hermes SFAC, autre assureur-crédit, a quant à lui gratifié l’Algérie d’un C (sur une échelle de A à D).
    Son risque politique est inférieur à ceux de la Tunisie et du Maroc, mais sa note économique atteint celle du Maroc. L’OCDE, enfin, a maintenu le risque-crédit de l’Algérie à 3 sur une échelle de 0 à 7 (du moins au plus risqué), un niveau atteint par nombre des pays émergents en relative bonne santé (comme Maurice ou la Tunisie).

    Cette amélioration, la Banque mondiale l’a également enregistrée dans son rapport « Doing Business 2006 », dans lequel l’Algérie a progressé de sept places pour passer au 116e rang (sur 175), talonnant le royaume chérifien.
    Cette étude mesure la modernisation économique des nations par le prisme du monde des affaires : facilité pour créer une entreprise, recruter, licencier, se financer, etc. Des domaines dans lesquels l’Algérie - avec son économie étatique - est loin d’exceller, se plaçant 36 places derrière la Tunisie.

    Ce positionnement globalement satisfaisant, l’Algérie pourra-t-elle le maintenir ? Rien n’est moins sûr. « L’Algérie bénéficie d’un avantage lié à la manne pétrolière, souligne Philippe Brossard, directeur de la recherche d’Euler Hermes SFAC. Mais le pays reste un cran en dessous de ses voisins régionaux en termes d’environnement des affaires.
    Il reste des contentieux sur ce pays, des retards de paiement qui peuvent atteindre plusieurs millions d’euros. Si le prix du baril redescend à 40 dollars, l’Algérie peut revenir en arrière. » Alger, en tout cas, a tout intérêt à solliciter une notation auprès de Fitch, Standard & Poor’s ou Moody’s dès cette année, alors que la conjoncture s’annonce favorable.
    Le pays devrait obtenir des notes en ligne avec celles du Maroc ou de la Tunisie, alors qu’elle n’a ni le même environnement des affaires ni le même degré de liberté économique.

    Le maintien de notations à un niveau élevé dépendra de la poursuite des réformes, de l’assainissement financier et de la modernisation de l’économie. Une incertitude que l’année 2007, au cours de laquelle la privatisation d’Algérie Télécom pourrait avoir lieu, devrait en partie lever.
    * La notation du risque-pays par la Coface comprend sept niveaux : A1, A2, A3, A4, B, C, D : du moins risqué au plus risqué.
    F.Maury. Jeune afrique.
Chargement...
X