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L'intelligence collective au service de la science

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  • L'intelligence collective au service de la science

    « Intelligence collective ». Le mot est dans les bouches de tous les apôtres du web collaboratif dit « 2.0 ». Jusqu’à maintenant, l’utilisation la plus répandue de la matière grise des internautes était un simple classement de popularité s’apparentant à un sondage, tels que la popularité des infos sur digg.com ou les notes accordées à un CD sur le site de la Fnac. Des procédés au terme desquels l’addition des cerveaux était en fait… une moyenne. Mais les équipes de chercheurs ont de plus en plus recours aux internautes volontaires pour mener certaines études.

    Classer les galaxies

    Ainsi, depuis le mois de juillet, des centaines de milliers d’internautes épluchent les images du « Sloan Digital Sky Survey », un projet de cartographie du firmament mené par plusieurs universités prestigieuses. Sur le site galaxyzoo.org, ils ont la charge de visionner des photos de galaxies en spirale, puis de cliquer sur le bouton qui correspond au sens de rotation du groupe d’étoile, horaire ou antihoraire. Les ordinateurs les plus puissants ont en effet du mal à reconnaître et classifier ce genre de subtilités visuelles et les petites équipes de recherche ne peuvent humainement pas éplucher plus d’un million de photos. Pour plus de sûreté, une même galaxie est soumise à plusieurs dizaines d’humains, pour s’assurer de la fiabilité des réponses.

    Les participants ont pris goût à l’étude. Certains ont étudié plus de 20.000 images, et exposent sur un forum leurs plus belles prises ou celles qui ressemblent aux lettres de l’alphabet. Résultat (très provisoire) de l’étude : il y aurait une plus forte proportion de galaxie tournant dans le sens inverse des aiguilles d’une montre.

    Compter les cratères

    La Nasa a également recours à ce type de collaboration via son programme « Clickworkers ». Les internautes sont ici invités à cartographier la surface de Mars ou d’astéroïdes. Le site soumet aux cosmonautes en chambre des photos prises par HiRise, la caméra de la sonde « Mars Reconnaissance Orbiter » ou par la sonde « Dawn ». Ils sont alors invités à recenser cratères, canaux, ou coulées de lave visibles sur ces images. La fréquence des cratères ainsi déterminée permet entre autres d’estimer l’âge des zones géologiques étudiées.

    Décrypter les parchemins

    Mais le projet d’utilisation du « temps de cerveau disponible des internautes » le plus ingénieux est certainement « reCAPTCHA ». Les captchas sont des images présentant des lettres déformées que vous devez taper pour vous inscrire à un service en ligne ou réagir sur un blog. Le dispositif est à l’origine conçu pour bloquer les robots qui spamment allégrement le net. Le système reCAPTCHA présente deux de ces mots l’un à côté de l’autre. Le premier fait office de traditionnel anti-spam. Mais le second est en réalité tirée par exemple d’un manuscrit moyenâgeux que les logiciels de reconnaissance de texte classique n’ont pu transcrire. Il faut donc trouver un œil humain pour analyser le mot. Si le premier test est réussi, reCAPTCHA considère qu’il a bien affaire à un être humain et enregistre la réponse soumise pour le deuxième mot. Si une proportion suffisante d’internautes donne une seule et même réponse, celle-ci est considérée comme une transcription correcte du manuscrit.

    Et la numérisation du patrimoine de l’humanité avance… Les inventeurs du système estiment que si tous les « captchas » du net étaient remplacés par leur système, 150.000 heures de travail de numérisation seraient abattues chaque jour. De quoi stimuler l’imagination des scientifiques pour créer des projets similaires…

    Par le figaro
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