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Le Maroc rappelle son ambassadeur à Madrid

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    Le Maroc rappelle son ambassadeur à Madrid

    «Le couple parfait», comme aimait le qualifier le Maroc Hebdo, aura-t-il fini par se séparer? Le rappel, «pour consultation», hier, par Mohamed VI, de l’ambassadeur du Maroc en Espagne pourrait constituer un «acte de divorce», loin d’être à l’amiable, entre ces deux pays. Plusieurs changements politiques favorisaient cette séparation. L’annonce de la visite, prochaine du roi d’Espagne, Juan Carlos, à Melilla et Ceuta, deux territoires gérés par ce royaume à l’intérieur du Maroc, a semé la panique parmi les dirigeants monarchiques. Le message pourrait être d’une signification d’importance politique non négligeable envers les responsables marocains qui revendiquent l’application du principe de décolonisation à ces deux territoires, rejetant, d’autre part, l’application de ce même principe lorsqu’il s’agit du Sahara Occidental. Une contradiction qui n’a pas forcé le respect des dirigeants espagnols pour le pouvoir marocain même si «un renforcement dans les relations bilatérales entre ces deux pays» est annoncé, à coups de médiatisation, par la presse marocaine notamment. Des annonces médiatiques qui pourraient constituer plutôt une tentative marocaine de revendiquer l’appui espagnol face au désaveu, de plus en plus large, de la politique marocaine sur la scène internationale. Désaveu causé en particulier par la colonisation des territoires sahraouis et le refus d’accorder à ce peuple le droit de décider de son avenir. Ce que les dirigeants marocains sont loin d’ignorer. Conséquence, ils restent affaiblis envers leurs homologues espagnols, d’où, probablement, leur immobilisation quand des dizaines de familles marocaines furent expulsées, il y a quelques jours, de bidonvilles érigés à Madrid.

    Ajouté à cette situation l’enquête engagée par les autorités judiciaires espagnoles sur certains généraux marocains soupçonnés d’avoir torturé des sahraouis. Une instruction confiée au célèbre juge espagnol Baltasar Garzon. Cette enquête concerne des génocides et tortures perpétrés entre 1976 et 1987 au Sahara occidental, à la suite d’une requête formulée par des associations de défense des droits de l’homme et de familles de victimes sahraouies.

    Le procès dans l’affaire des attentats de Madrid n’est pas venu pour améliorer la position des dirigeants marocains mis mal à l’aise, encore une fois, si on se réfère aux commentaires faits par des organes de presse du royaume chérifien. La chaîne de télévision marocaine Médi1sat, très motivée lorsqu’il s’agit de donner des informations sur la situation sécuritaire en Algérie, reprenant la moindre information parue dans ce domaine dans la presse algérienne, a évité de s’étaler sur les nationalités des auteurs présumés de ces attentats qui ont ciblé la capitale espagnole. «La majorité des accusés sont arabes», a lancé cette chaîne, évitant de dire que la majorité de ces présumés auteurs sont marocains. Pourtant, quand il s’agit de ressortissants algériens, cette chaîne de télévision n’hésite pas à le dire, reprenant, quotidiennement, manipulant l’information, n’omettant pas de reprendre des articles liés au terrorisme, des scandales financiers, ou autres, en Algérie, et s’interdisant de reprendre une information qui donne une bonne image sur ce pays. Par contre, l’investissement du moindre dirham au Maroc est médiatisé et la situation peu enviable des droits de l’homme et de la situation socioéconomique dont souffre le peuple marocain est superbement ignorée par cette chaîne de télévision.

    Des médias marocains n’en sont pas à leurs premières gaffes puisque le journal marocain Al Alam a déjà fait dans une sorte de chantage, dans un de ses éditoriaux qui pourrait dire clairement son nom, lorsque cette publication a appelé à accueillir sur le sol marocain les séparatistes basques. Ce qui a failli provoquer un incident diplomatique entre le Maroc et son deuxième fournisseur après la France, l’Espagne en l’occurrence. Un autre journal marocain, L’Evénement, a jeté de l’huile sur le feu en écrivant que «l’édito d’Al Alam a ses raisons que la raison d’Etat espagnol devrait comprendre». «Nous refusons la légitimation politique, l’assistance financière, et plus encore un appui logistique à l’ETA, alors que l’Espagne fait exactement l’inverse avec la bande à Mohamed Abdelaziz (président de la République sahraouie), nos séparatistes terroristes à nous»», est-il ecrit dans cet article qui s’oppose, ainsi, à l’opinion internationale qui, elle, reconnaît le droit au peuple sahraoui de décider de son autodétermination. Chantage et ingérence dans les affaires internes d’un pays souverain, tels sont les délits commis par ces journaux à l’égard d’un pays souverain, après les crimes perpétrés par les forces marocaines contre des citoyens sahraouis désarmés, emprisonnés et torturés. Ce qui s’ajoute au crime de colonisation de ce peuple et de ses territoires par un Maroc qui refuse de se plier aux résolutions de l’ONU dans ce cadre, et d’écouter la voix de la raison.
    Par M. Abi
    Le Jour d'Algerie du 03 novembre 2007
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