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Inadmissible révision de Kassaman (l'hymne national)

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  • Inadmissible révision de Kassaman (l'hymne national)

    L’affaire de notre hymne national amputé de son couplet à l’adresse de la France n’est pas une nouveauté en soi. Dans les années 80 et la lune de miel entreprise par Mitterrand avec notre pays, notamment en soutenant et acceptant l’indexation du prix du gaz avec celui du pétrole, il fut convenu entre les deux Etats subsidiairement de permettre aux binationaux d’avoir le choix de passer leur service militaire en France ou en Algérie.

    Dans cette même foulée et comme l’a confié, la semaine passée, le ministre de l’Education à notre journaliste accréditée à l’APN, le fameux 3e couplet de Kassaman. «Ô France! le temps des palabres est révolu...Ô France! voici venu le jour où il faut rendre des comptes!...» a été «sauté» sans autre formalité que la volonté des deux dirigeants: le président Chadli Bendjedid et le président Mitterrand.

    Le président Chadli était d’ailleurs aux côtés du président Bouteflika à la réception offerte à l’occasion du 53e anniversaire de Novembre et qui ne semblait nullement gêné lorsque ce dernier reprit le sujet de cette «amputation» avec Mme Meriem Belmihoub.

    En arrivant à la tête de l’Etat, dans les années 90, le président Zeroual, visiblement contre cette «censure», remit le couplet à sa place. Les choses semblaient avoir retrouvé leur cours normal. Jusqu’au 14 juillet passé où l’ambassade de France en Algérie créé la surprise en faisant jouer pour la première fois Kassaman au cours de la réception offerte à l’occasion de la Fête nationale de la France devant un parterre d’invités composés de ministres algériens, d’officiers supérieurs de l’ANP en retraite et d’autres toujours en activité ainsi que de hauts fonctionnaires et, bien sûr, de quelques journalistes.

    Une surprise, d’autant qu’elle intervenait au lendemain de la visite de Sarkozy dans notre pays où il a écarté toute idée de repentance. Voilà pour le côté des grandes émotions. Pour celui des manoeuvres, il faut souligner que la suppression du fameux passage ciblant la France vient en droite ligne de la loi du 23 février 2005 qui voudrait transformer la colonisation en action caritative.

    L’autre point très important est l’intégration de l’hymne national, tout comme l’emblème et le sceau de l’Etat dans le dispositif juridique qui comme tel est donc susceptible de modification. La mention se trouve dans l’article 5 de la Constitution algérienne. Ce qui a fait réagir le président Bouteflika en juin 2006 où, s’adressant aux walis, il a trouvé «inacceptable que l’hymne et l’emblème national puissent être régis par des lois», car a-t-il précisé «ils sont immuables. Ce sont des constantes.» Alors, la solution? Eh bien, pour extraire Kassaman de la loi il faut impérativement modifier la Constitution.

    Zouhir MEBARKI

    L'éditorial de l'Expression (03-11-07)
    “La vérité est rarement enterrée, elle est juste embusquée derrière des voiles de pudeur, de douleur, ou d’indifférence; encore faut-il que l’on désire passionnément écarter ces voiles” Amin Maalouf
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