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Qui doit moraliser qui ?

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  • Qui doit moraliser qui ?

    La semaine dernière, on s’en souvient, afin de se rendre au Palais des nations (Club-des-Pins) pour une dizaine de minutes lors de la rencontre gouvernement/ walis, Abdelaziz Bouteflika avait paralysé toute la matinée et une partie de l’après-midi, les communes de Zéralda, Staouéli et Chéraga. Le 29 octobre 2007, il fit mieux : c’est toute la capitale qui fut immobilisée, bloquée, sommée de cesser de vivre.
    Tout ce branle-bas de combat algérois pour permettre à Abdelaziz Bouteflika d’accomplir le rituel annuel de l’ouverture de l’année judiciaire. Une cérémonie dont la seule utilité est de montrer Dame Justice une fois par an, parée de ses plus beaux atours, le temps d’une matinée. Quelques instants solennels, où elle ne risque pas de commettre d’erreurs judiciaires, puisque son anniversaire est fêté selon des règles protocolaires parfaitement définies et nul ne songe à y déroger. Tandis que dans la grande salle d’audience de la Cour suprême, on faisait semblant de disserter sur la justice, dehors, les “non-citoyens” les “non-personnes”, coincé(ées) dans des embouteillages monstres fulminaient à tout-va. L’attente fut longue... très longue. Un véritable cauchemar. Effrayé à l’idée de rencontrer un autre kamikaze, depuis le 6 septembre 2007, Abdelaziz Bouteflika a décidé toutes les fois qu’il quitte sa résidence de Zéralda, de placer la capitale en état de grève sans préavis. Aussi, si pour lui, sortir est un simple divertissement qui l’extirpe de sa grisaille quotidienne, pour nous, sortir est généralement — à de rares exceptions — une obligation, voire une corvée, puisque conduire dans la capitale est absolument cauchemardesque. Que dire alors des jours où Abdelaziz Bouteflika décide de compliquer la situation ? Tout bonnement ceci : il faut joindre sa voix à celle du chroniqueur d’ El Watan, Chawki Amari, qui a eu le cran de suggérer au même Bouteflika de “ne plus bouger de chez lui”, “de rester chez lui”, ou de “multiplier les voyages à l’étranger” comme il le faisait durant son premier mandat. Cela nous permettrait alors à nous de vaquer à nos occupations. Car, contrairement à Abdelaziz Bouteflika, nous ne souffrons pas d’inactivités ou d’ennui. Ajoutez bien évidemment à tous ces désagréments — et le mot n’est pas excessif — le “rêve suédois” du wali d’Alger. Sa ligne bleue. Un coup de cœur pour lui, un coup de sang pour les “non-citoyens” que nous sommes. Outre que cette invention a été prise comme l’on dit “ bayna âchia oua dhouhaha” (en une nuit, c’est-à-dire en un temps record), elle n’a absolument pas fait contrairement aux déclarations du wali ou de ses collaborateurs, l’objet d’une campagne préalable d’information et d’explication. Je citerai un seul exemple pour illustrer mes dires nonobstant le fait que j’en ai d’autres. Accompagnant un couple à l’aéroport d’Alger, un chauffeur de taxi s’est vu retirer son permis de conduire à Bir- Mourad-Raïs au niveau d’un barrage de police, pour avoir emprunté la ligne bleue (samedi 17 octobre). Il explique sans succès que la loi le lui permet. Muni d’un quotidien de la presse écrite en date du 24 octobre 2007, il se rend au commissariat territorialement compétent. Là, non seulement le commissaire lui restitue son permis de conduire, mais il lui demande de lui laisser la journal où il était écrit clairement que parmi que les usagers de la ligne bleue figuraient les chauffeurs de taxi en service. Si ceux qui sont censés faire respecter la réglementation routière l’ignorent comment oser dire que la loi sera sévèrement appliquée contre tout contrevenant ? La ligne bleue c’est le caprice du wali d’Alger, une gâterie suédoise. C’est sans doute magnifique de voir la vie en bleu azur, bleu roi, bleu marine, à condition de ne pas noircir celle des automobilistes en ne leur laissant plus que deux voies pour rouler. Les solutions au désengorgement de la circulation sont ailleurs et le wali le sait. La ligne bleue n’est qu’une vue de l’esprit que les Algériens continueront à emprunter tant qu’ils n’apercevront pas de policiers ou de gendarmes à l’horizon. Non pas parce qu’ils ont en tête de braver l’interdit, mais parce que l’existence de la ligne bleue a singulièrement compliqué notre quotidien qui n’est évidemment pas celui du wali. Et puisque celui-ci a à cœur de s’occuper de la capitale pour quelles raisons ne la débarrasse-t-il pas des ordures qui jonchent ses rues et trottoirs ? Pourquoi ne pas veiller à faire respecter les règles d’hygiène par les commerçants (toutes branches) ? Pourquoi ne pas veiller par le biais d’une police de proximité certainement plus utile que celle qui exulte lorsqu’elle exerce son “pouvoir” à interdire aux Algérois, aux Algéroises plus rares mais existantes tout de même d’abreuver la capitale de leurs crachats, de jeter mégots et cigarettes, papier et autres détritus, là où cela leur chante ? D’apprendre à ces hommes et ces femmes d’emprunter trottoirs et passages protégés lorsqu’ils sont piétons. De veiller à ce que de nombreux édifices publics, institutions étatiques et autres organismes retirent rapidement ce qui ne ressemble plus au drapeau mais à un morceau de tissu, tantôt déchiré, tantôt d’une crasse répugnante. De faire disparaître des balcons couvertures, matelas, linge et oripeaux. En Suède, on ne crache pas, on ne jette pas ses mégots de cigarette, ou autres détritus dans la rue, on respecte la circulation routière et le drapeau suédois. Alors oui, on peut s’offrir le luxe de la ligne bleue. En Suède... A Alger, on ne peut qu’espérer la suppression de ladite ligne car même le “ramassage” du voisin, de la voisine, du collègue appelé covoiturage est lui aussi suédois. A Alger, conduire est tout bonnement devenu infernal. Et le wali, n’a rien réglé du tout, il a au contraire transformé la circulation automobile en un cauchemar au quotidien. Ce 29 octobre donc, Abdelaziz Bouteflika a donc accompli son “pèlerinage annuel” à la Cour suprême. Pour y dire quoi d’important ? Il a découvert l’existence du code pénal. La preuve : “Celui qui tue des innocents commet un crime”, a-t-il déclaré. En ce moment, Abdelaziz Bouteflika multiplie les trouvailles et découvertes. La semaine dernières, c’était la jeunesse... celle qui suivit ce fut la définition du crime... On en apprend à tout âge ! Fallait-il toutes ces années au même Bouteflika et la paralysie de la capitale pour le savoir ? Cette introduction lui a alors permis d’affirmer que “ces criminels n’ont pas tué pour des raisons religieuses et politiques”. Ainsi donc, selon Abdelaziz Bouteflika, les Madani Mezrag, Benaïcha, Layada, Kertali, Djamel Zitouni, Antar Zouabri, Gousmi, Flicha, et autres n’étaient pas des islamistes qui ont égorgé, violé, incendié, au nom de leur idéologie et de leurs ambitions avortées : la création d’un Etat théocratique et totalitaire. Dans ce cas pour quelles raisons a-t-il dit (Bouteflika) un jour “que la première violence fut l’arrêt du processus électoral ?” et un autre jour : “Si j’avais eu l’âge des terroristes j’aurais fait comme eux ?” En vérité, ce 29 octobre 2007, à la Cour suprême, l’assertion de Abdelaziz Bouteflika était beaucoup plus perfide qu’elle n’apparaît. Il fut un temps en effet, dans les années 1990 en plein terrorisme, où retirer au terrorisme islamiste sa couverture politique, avait pour objectif de le montrer sous son vrai visage : intolérant, violent et totalitaire. Les motivations de l’islamiste Abdelaziz Bouteflika sont autres. Il sème sciemment le doute et ce n’est pas par hasard que le “quitue- quitisme ?” fut encouragé par lui et sous son règne. Ce n’est pas par hasard également qu’on entend tel citoyen ou tel autre, poser la question qui se veut innocente et qui ne l’est nullement : “Au fait pourquoi X... Y... ont-ils été tués, ils n’ont rien fait ?” Ainsi, la barbarie islamiste estelle justifiée. Mieux : elle n’a été que le fruit de notre folle imagination, et même lorsqu’un émir sanguinaire affirme être fier d’avoir été assassin, on se pose tout de même des questions... Cela arrange parfaitement les affaires de Bouteflika puisque les motivations n’étaient pas politiques, il n’y a jamais eu de ce fait de bourreaux, encore moins de victimes de terrorisme. Il n’y a eu que des crimes et délits de droits commun.
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill

  • #2
    Et vive la réconciliation ! Non content d’avoir piétiné les tombes des victimes de ses émirs amnistiés, Abdelaziz Bouteflika a encouragé d’abord par un glissement sémantique : les victimes de la tragédie nationale, par des actes ensuite : l’impunité offerte aux terroristes islamistes, le “qui-tue-quitisme”. Sauf que l’arrestation d’un ex-colonel de l’ANP en Espagne, quel que soit son dénouement judiciaire et procédural, pourrait au moins mettre en exergue l’obsolescence du “qui-tue-qui ?” en Europe et ailleurs au profit de la lutte contre le terrorisme qui menace le monde entier. Mais nul ne peut nier que Abdelaziz Bouteflika a fortement encouragé le “qui-tue-qui ?”, pourtant, le cerveau de l’opération de Batna visant sa personne n’était autre qu’un de ses amnistiés. Il est vrai aussi que lorsqu’il traversait le désert doré des Emirats, il n’a jamais eu à connaître les années infernales des GIA, du FIDA, de l’AIS (avant eux). L’unique fois où il a eu peur ce fut le 6 septembre 2007. Depuis il a encore très peur... Ce 29 octobre 2007, il a évidemment tenu à rappeler qu’il ne renoncerait pas à sa politique de réconciliation qualifiant cette fois ceux qui s’y opposent “d’anti-nationaux” Ce ne serait même pas utile ou nécessaire de répondre à cette accusation présidentielle puisque son seul but consiste pour Abdelaziz Bouteflika de retourner la situation en sa faveur. Par contre, revendiquer l’anti-nationalisme parce que l’on refuse de considérer le crime et l’islamisme, l’un comme un acte héroïque, l’autre comme une valeur démocratique, est un devoir, dussions-nous être traduits en justice pour ces “infractions” c’est un devoir.
    Mon devoir à moi, ma conviction, et ce pourquoi ma vie revêt un sens.
    • L’anti-nationalisme n’est-il pas plutôt l’amnésie imposée au nom de la trahison appelée réconciliation où l’on voit des criminels ne pas demander pardon puisqu’on exige de leurs victimes qu’elles leur fassent ce “cadeau” ? Et puis quoi encore ?
    • L’anti-nationalisme ne consiste-t-il pas à confondre les deniers de l’Etat avec sa poche lorsqu’on décide de laisser pour sa postérité une mosquée de 22 milliards tandis que tous les chantiers sont à l’arrêt ? L’égo passe-t-il avant la nation lorsqu’on n’est pas un anti-national ?
    • L’anti-nationalisme n’est-il pas le bradage des richesses de l’Algérie appelé “privatisation” dans l’opacité la plus totale, à “l’ombre des lobbies qui activent dans le seul but de détruire l’économie” (M. Ahmed Ouyahia, ex-chef du gouvernement) et il sait de quoi il parle.
    • L’anti-nationalisme n’est-il pas une multiplicité de discours présidentiels sur la lutte contre la corruption depuis 1999 alors que le citoyen “lambda” apprend par la presse que celle-ci est non seulement une gangrène généralisée mais qu’elle touche la sphère des proches de celui qui s’était présenté pourfendeur de la corruption sans jamais avoir donné des signes forts de vouloir lui tordre le cou ? Huit ans c’était tout de même suffisant !
    • L’anti-nationalisme ne consiste-t-il pas à “éliminer” un directeur d’organe de presse indépendant, Mohamed Benchicou en l’emprisonnant durant deux années sous le prétexte fallacieux d’une infraction inexistante, en fermant le siège de son journal, tout en clamant que la presse est libre ? Cela n’a guère empêché Mohamed Benchicou de poursuivre son combat d’écrire encore et encore... Mais les faits sont là et Bouteflika ne peut les gommer.
    • L’anti-nationalisme ne consiste-t-il pas à avoir écarté les compétences et encourager la fuite des cerveaux au nom de la région, de la wilaya, du népotisme et de la génération ? C’est pourtant bien ce qu’a fait Abdelaziz Bouteflika en mettant à la retraite les 40/50 ans leur préférant les 70/82 ans ? Sa génération...
    • L’anti-nationalisme ne consiste-t-il pas à pousser vers la porte de sortie trois chefs du gouvernement et collaborateurs parce qu’ils ont osé contredire le “roi” ?
    • L’anti-nationalisme ne consiste-t-il pas à gouverner avec un esprit revanchard “j’ai été écarté durant 20 ans du pouvoir” (A. Bouteflika) et à insulter son peuple, son Etat et ses institutions ? A les mépriser.
    • L’anti-nationalisme ne consiste-t-il pas à avoir fait imploser les partis politiques parce que le seul mot d’opposition donne de l’urticaire à Abdelaziz Bouteflika ?
    • L’anti-nationalisme ne consiste-t-il pas à mentir à son peuple en lui faisant croire qu’il a voté pour Bouteflika, ou encore pour sa réconciliation ?
    • L’anti-nationalisme ne consiste-t-il pas à mépriser et à instrumentaliser la justice jusqu’à en faire “sa chose” ? Et lorsque Abdelaziz Bouteflika recommande aux magistrats de moraliser la vie publique, il faut juste lui rappeler que les juges n’écrivent pas des fables avec une morale comme conclusion. Ils rendent des décisions judiciaires, lesquelles ont en effet pour finalité de remettre les pendules à l’heure. Cependant, l’acte de juger n’est rien sans la liberté de juger. Celle-ci étant une donnée inconnue de Abdelaziz Bouteflika, qui donc doit moraliser qui ? Et ce sont les hommes et les femmes publics qui constituent la vie publique. A titre d’exemple, on rappellera le cas de ce chanceux condamné dans l’affaire Khalifa qui a été libéré au bout de six mois sur intervention d’un de ses parents résidant au Maroc auprès — avait révélé la presse écrite — d’un des membres les plus influents de la famille de Abdelaziz Bouteflika. Et l’on sait aujourd’hui que cette affaire de l’autre côté de la Méditerranée, n’a pas révélé tous ses secrets ! De ce côté-ci, un ministre qui avait avoué son “manque d’intelligence” devant le tribunal a été promu aussitôt après le procès pour représenter notre pays à l’étranger ! On peut citer également le cas du chanteur de raï pour lequel on a puisé dans les caisses de l’Etat, et payé sa caution, pour des faits à lui incriminés par la justice française. Pour quelles raisons ? Au nom de la région certainement, mais encore ? Les deniers de l’Etat servent donc à indemniser les terroristes, leurs familles, à la construction de la grande mosquée, ou à venir en aide à un présumé auteur de coups et blessures sur sa compagne... On peut encore citer l’exemple du fils d’un ambassadeur en poste ayant, certes, bénéficié d’un non-lieu dans une grave affaire de malversations financières. Pourquoi pas ?
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill

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    • #3
      La présomption d’innocence existe en droit, seulement le fait que le parquet d’Alger ait éprouvé le besoin de déclarer à la presse ( El Khabar) qu’il avait fait appel de la décision de la chambre d’accusation est loin d’être une réponse satisfaisante. Car enfin, de qui se moque-t-on ? Sous quelle hiérarchie est placé ledit parquet ? La justice n’en peut plus d’être malmenée, elle n’en peut plus d’entendre de beaux discours. Elle souhaiterait seulement une chose : juger en toute indépendance, est-ce seulement pensable sous le règne de Abdelaziz Bouteflika ? Sous d’autres cieux, le 29 novembre 2007, les magistrats français protesteront par un mouvement de grève, contre la nouvelle carte judiciaire. Chez nous les juges compétents, intègres — et ils existent — demandent seulement que l’acte de juger soit un acte libre et indépendant. Est-ce seulement pensable sous le règne de Bouteflika ?
      • L’anti-nationalisme ne consiste-t-il pas pour A. Bouteflika à reconnaître publiquement que son gouvernement est composé de bi-nationaux dont l’unique amour pour l’Algérie est d’être des coopérants techniques en mission ? Et pour quels intérêts ?
      • L’anti-nationalisme ne consiste-t-il pas à répéter que l’on est mécontent de son gouvernement et de son chef du gouvernement ( El Mouhakak, n° 85) mais qui a nommé, reconduit, rereconduit l’un et l’autre ? Abdelaziz Bouteflika.
      Et sincèrement les supputations autour du départ de Abdelaziz Belkhadem du gouvernement comme du parti FLN sont sans intérêt, car lorsqu’on fabrique une poupée de chiffon, l’on sait qu’on peut la jeter à tout moment. Et ce n’est pas moi qui verserai des larmes sur l’éviction de l’Algérien déguisé en Soudanais, Abdelaziz Belkhadem. Par contre, la responsabilité de Bouteflika réside dans le fait d’avoir lui-même nommé des “incapables”, selon ses propres déclarations, au gouvernement. N’était-ce pas ce qu’il voulait ? Car son mode de gouvernance, celui qu’il privilégie consiste précisément à ne jamais rechercher la compétence pour pouvoir mépriser, insulter et offenser “l'incompétent” (te). Et s’il n’y avait que l’incompétence ! Abdelaziz Bouteflika a eu le “génie” de regrouper au sein de son gouvernement des ministres à la main leste. Au mois de mai 2006, on s’en souvient, après la ministre de la Culture qui avait frappé le directeur de l’urbanisme de Constantine (“légèrement” avait dit celui-ci, il aime les coups ce monsieur ?) ce fut au tour du ministre de la Santé, Amar Tou, de frapper une journaliste de Liberté à Oran, jugée trop curieuse à son goût. Il avait appelé cela “tapoter”. La semaine dernière, procédant dans la wilaya de Boumerdès à l’ouverture de la journée du don du sang, et voulant esquiver les questions des journalistes sur d’autres problèmes, le même Amar Tou a dit : “Je suis ici pour le sang” — brrr... Tou n’en est plus aux poings, il parle de sang ! Prenant le relais, un autre ministre (périscoop du Soir d’Algérie, samedi 27 octobre 2007 et El Khabar du même jour), voulant prouver sa dextérité manuelle puisque à la tête de la formation professionnelle, El Hadi Khaldi n’a rien trouvé de mieux à faire que de battre son épouse. Poussant la pauvre femme à fuir sa résidence de Club-des-Pins, pour échapper à la violence de son mari. “Toute femme quels que soient son degré d’encaissement, sa force de caractère, sous tous les cieux et de par le monde, ne quitterait son foyer pour ne plus y subir les violences de son mari, et ne plus vivre l’enfer conjugal”. Interrogé sur ces faits par des journalistes, lors de la commémoration de la naissance de la Radio algérienne, ledit ministre n’a pas cherché à nier, il a fait mieux que cela : il a déclaré : “Les chiens aboient, la caravane passe” ( El Khabar, dimanche 28 octobre) sauf que c’est lui qui a aboyé comme un enragé... Et, puis il s’agit d’une réponse d’un homme public vexé d’avoir été pris en flagrant délit de brutalités conjugales. Comme cela peut vouloir dire : “Je suis un multirécidiviste et je recommencerai.” L’épouse de ce ministre fait partie hélas des 5 179 femmes battues par leurs maris (colloque sur les violences faites aux femmes en mai 2006). Cependant, que penser et que dire lorsqu’il s’agit d’un homme public qui n’a pas certes de vie privée, mais au moins lorsqu’elle apparaît il se doit de donner l’exemple. C’est encore mieux lorsqu’il la préserve. Mon grand-père maternel (décédé en 1956) parfaitement respecté par sa famille, comme des voisins et de ses amis dans son quartier algérois de Bab- El-Oued, se plaisait sans cesse à répéter : “Un homme fort (au sens de respectable et respectueux) sait se faire entendre sans même élever la voix.” Et je ne l’ai jamais vu, Dieu merci, porter des coups à ma tendre grand-mère. Lorsqu’on n’a pas eu la chance d’avoir reçu une éducation, la bonne évidemment, que l’on confond le métier de charretier avec celui de ministre, en insultant vulgairement et en frappant son épouse ou ses enfants, perturbant ainsi la quiétude de la communauté où l’on est appelé à vivre “de par ses fonctions” , on tente au moins de comprendre qu'être haut fonctionnaire (ou l’avoir été) exige de la tenue, de la retenue dans le langage comme dans le comportement. Petits garçons et petites filles devant leur président et totalement tétanisés par lui, ces ministres à la main leste exercent ce que les jeunes appellent “la hogra”. Comment alors espérer que ces ministres puissent changer le code de la famille ? Ou qu’ils soient un exemple et un repère pour la jeunesse ? Sont-ce ces mentalités ministérielles qui aideront le président du Haut Conseil islamique à sortir de son enlisement sur la question de l’avortement des filles violées par les terroristes ? Certainement pas. Son prédécesseur avait eu le courage de dire en 1998 que ces filles étaient pures. Son successeur préfère les discours oiseux aux lumières de feu Hadj Abdelmadjid Meziane. Sont-ce ces ministres qui libéreront les petites filles hijadisées dont les imams sont unanimes pour dire que l’islam n’impose pas le hijab aux fillettes ? ( Liberté 26/27 octobre). Certainement pas. Si par opportunisme, par khobzisme, ou tout bonnement par haine des femmes (d’abord fillettes) il leur faut voiler leurs propres filles âgées de cinq/six ans, ils le feront pourvu que demeurent le poste, la fonction, le véhicule et les avantages. Heureusement que pour nous faire oublier toutes ces violences, Noureddine Yazid Zerhouni a entendu “dérider” l’ambiance morose en nous gratifiant de ses bourdes. Accusant le RCD d’avoir retenu la candidature à Djelfa pour les municipales d’un mort, il dut reconnaître que le “mort” était bel et bien vivant ( El Khabar, 31 octobre) mais qu’il portait les nom et prénom de son grand-père. Zerhouni a dû certainement confondre la pile de ses sommations adressées aux morts (abstention du 17 mai 2007) et listes du RCD. Tout cela évidement n’est pas anti-nationaliste seulement régionaliste ! Son autre bourde concerne Hattab dont il a dit : “Qu’il sera tenu compte des éléments négatifs devant la justice.” Zerhouni a promis de vous livrer sous peu, lorsque ses neurones seront encore plus fatigués, en quoi le rituel de l’engorgement et celui du couteau sont des éléments positifs ! Sait-il seulement que son collègue de la justice a mis sur pied une jurisprudence inédite. Juger peut-être par contumace un homme qui se trouve entre les mains des autorités ? Entre l’incompétence, la cacophonie et l’usage des poings, le gouvernement de Abdelaziz Bouteflika tout comme celui-ci, “succombe sous le fait du fagot aussi bien que des ans”. (Jean de la Fontaîne). Alors qu’ils partent tous et je le redis dans cette chronique : “Les cimetières sont remplis de personnes qui se croyaient indispensables.”
      L. A.
      soir d algerie
      Dernière modification par nacer-eddine06, 03 novembre 2007, 10h41.
      The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill

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      • #4
        Bonjour !

        Solas une question:

        Cet article ne serait pas de le plume de Leila Asslaoui ?
        “La vérité est rarement enterrée, elle est juste embusquée derrière des voiles de pudeur, de douleur, ou d’indifférence; encore faut-il que l’on désire passionnément écarter ces voiles” Amin Maalouf

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