Beaucoup de bruits au Maroc au sujet de Ceuta et Melilla
À chaque fois qu’un officiel espagnol se rend à Ceuta et Melilla, le makhzen crie son indignation, sans que cette question n’ait fait l’objet par Rabat d’un recours auprès de la commission de décolonisation des Nations unies ou de la Cour internationale de justice, instances habilitées à traiter ce genre de cas.
Devant l’ampleur que prend le différend hispano-marocain sur les enclaves de Ceuta et Melilla, on ne peut que se demander pourquoi Rabat se limite seulement à des protestations sans lendemain contre l’occupation espagnole de ces deux villes. Si le royaume du Maroc détient effectivement des preuves historiques confirmant la marocanité de ces minuscules territoires, pourquoi ne saisit-il pas les instances internationales à même de trancher cette question.
La quatrième commission des Nations unies, spécialisée dans les affaires de décolonisation, et la Cour internationale de justice sont habilitées à rendre des avis autorisés. Nombre de cas ont été réglés sur la base de résolutions et de verdicts de ces deux instances. À titre d’exemple, le Front Polisario, fort d’un arrêt de la CIJ, conteste au Maroc l’occupation du Sahara occidental.
En effet, la monarchie chérifienne ne peut se retrouver en position de force face à son homologue espagnole que si elle appuie ses revendications par des décisions émanant d’instances internationales concernées. Jusqu’à preuve du contraire, les souverains alaouites se contentent de contester l’occupation ibérique sans aller au fond des choses.
Reste à savoir pourquoi, l’on se complaît à Rabat dans une telle situation alors les moyens, autres que militaires, de régler ce contentieux sont tout indiqués.
De deux choses l’une, ou le Maroc n’ose pas aller au bout de ses peines car redoutant une réaction hostile des Espagnols sur un certain un nombre de sujets intéressant les deux parties, ou il utilise ce dossier des enclaves de Ceuta et Melilla pour faire diversion à chaque fois que le besoin se fait sentir sur le plan interne ou externe. Ceci étant, Madrid, qui ferme l’œil sur le conflit du Sahara occidental et soutient les thèses alaouites en refusant d’assumer son rôle d’ancienne puissance colonisatrice, pourrait se retourner contre le Maroc si jamais celui-ci poussait trop le bouchon sur ce cas des enclaves.
Et si la crise entre les deux rives prenait des dimensions démesurées, il ne fait aucun doute que le grand perdant sera le Makhzen, notamment sur le plan économique. Effectivement, les Marocains, qui accueillent beaucoup de touristes espagnols, risquent de voir ce flux se tarir au cas où les choses se compliquent.
En outre, la coopération entre les deux parties, très bénéfique pour Rabat, subira inévitablement les conséquences d’un bras de fer.
En somme, le royaume chérifien perdrait énormément dans l’affaire s’il venait à pousser Madrid dans ses derniers retranchements. Tout laisse penser, que du côté du Makhzen, Ceuta et Melilla constituent un moyen de pression sur l’Espagne pour garder son soutien dans le conflit du Sahara occidental, d’une part, et de tirer bénéfice des excellents rapports économiques, qui les lient. L’avenir nous renseignera sur les véritables intentions marocaines sur ce différend auquel Madrid ne semble guère accorder d’importance.
À chaque fois qu’un officiel espagnol se rend à Ceuta et Melilla, le makhzen crie son indignation, sans que cette question n’ait fait l’objet par Rabat d’un recours auprès de la commission de décolonisation des Nations unies ou de la Cour internationale de justice, instances habilitées à traiter ce genre de cas.
Devant l’ampleur que prend le différend hispano-marocain sur les enclaves de Ceuta et Melilla, on ne peut que se demander pourquoi Rabat se limite seulement à des protestations sans lendemain contre l’occupation espagnole de ces deux villes. Si le royaume du Maroc détient effectivement des preuves historiques confirmant la marocanité de ces minuscules territoires, pourquoi ne saisit-il pas les instances internationales à même de trancher cette question.
La quatrième commission des Nations unies, spécialisée dans les affaires de décolonisation, et la Cour internationale de justice sont habilitées à rendre des avis autorisés. Nombre de cas ont été réglés sur la base de résolutions et de verdicts de ces deux instances. À titre d’exemple, le Front Polisario, fort d’un arrêt de la CIJ, conteste au Maroc l’occupation du Sahara occidental.
En effet, la monarchie chérifienne ne peut se retrouver en position de force face à son homologue espagnole que si elle appuie ses revendications par des décisions émanant d’instances internationales concernées. Jusqu’à preuve du contraire, les souverains alaouites se contentent de contester l’occupation ibérique sans aller au fond des choses.
Reste à savoir pourquoi, l’on se complaît à Rabat dans une telle situation alors les moyens, autres que militaires, de régler ce contentieux sont tout indiqués.
De deux choses l’une, ou le Maroc n’ose pas aller au bout de ses peines car redoutant une réaction hostile des Espagnols sur un certain un nombre de sujets intéressant les deux parties, ou il utilise ce dossier des enclaves de Ceuta et Melilla pour faire diversion à chaque fois que le besoin se fait sentir sur le plan interne ou externe. Ceci étant, Madrid, qui ferme l’œil sur le conflit du Sahara occidental et soutient les thèses alaouites en refusant d’assumer son rôle d’ancienne puissance colonisatrice, pourrait se retourner contre le Maroc si jamais celui-ci poussait trop le bouchon sur ce cas des enclaves.
Et si la crise entre les deux rives prenait des dimensions démesurées, il ne fait aucun doute que le grand perdant sera le Makhzen, notamment sur le plan économique. Effectivement, les Marocains, qui accueillent beaucoup de touristes espagnols, risquent de voir ce flux se tarir au cas où les choses se compliquent.
En outre, la coopération entre les deux parties, très bénéfique pour Rabat, subira inévitablement les conséquences d’un bras de fer.
En somme, le royaume chérifien perdrait énormément dans l’affaire s’il venait à pousser Madrid dans ses derniers retranchements. Tout laisse penser, que du côté du Makhzen, Ceuta et Melilla constituent un moyen de pression sur l’Espagne pour garder son soutien dans le conflit du Sahara occidental, d’une part, et de tirer bénéfice des excellents rapports économiques, qui les lient. L’avenir nous renseignera sur les véritables intentions marocaines sur ce différend auquel Madrid ne semble guère accorder d’importance.
K. ABDELKAMEL (Liberté)
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