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L'Algérie veut réduire l'importation de poudre de lait

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  • L'Algérie veut réduire l'importation de poudre de lait

    Il aura fallu la tenue d’une assemblée générale des producteurs de lait affiliés à la CIPA pour qu’on apprenne que l’Office national intersectoriel du lait (ONIL) est déjà à pied d’œuvre.

    Selon son premier responsable, M. Benyoucef, il ne reste que la finalisation de l’organigramme de l’office pour être définitivement opérationnel.
    Lors d’une assemblée générale organisée hier à Alger, des producteurs de lait affiliés à la CIPA (Organisation des industriels et producteurs algériens), exigent l’aide de l’Etat en contrepartie d’une collaboration pour la réduction de la facture d’importation de ce produit de base. Avant cela, les producteurs préfèrent passer à l’action.

    Avant d’interpeller l’Etat, les industriels de lait ont invité un allié de taille, le secrétaire général de l’Union des paysans algériens (UNPA), Mohamed Allioui. Ce dernier, pragmatique, a insisté dans son intervention devant les industriels sur la nécessité de passer à un nouveau cap pour la résolution de cette crise du lait qui dure, selon lui, depuis 20 ans.

    Allioui appelle ainsi les industriels à investir de pair avec les éleveurs pour la pérennité d’un secteur délaissé jusque-là. Pour ce faire, les représentants des agriculteurs n’ont pas trouvé d’autre solution que d’associer ces derniers aux investissements. Chose qui doit passer, selon l’intervenant, par l’importation massive de vaches laitières. «La solution n’est pas dans la poudre», s’écrie-t-il avant d’inviter ses vis-à-vis à mettre la main à la poche pour réaliser de vrais investissements. Il fustigera au passage les pouvoirs publics qui ont délaissé les fermes pilotes, devenues à ses yeux «plus des agences d’emploi que des fermes». Il a aussi mis en cause les mécanismes mis en place par l’Etat pour soutenir l’agriculture, puisque selon lui, les «aides sont données à n’importe qui sans respect des procédures».

    Pour afficher sa bonne intention, Allioui a avoué avoir écrit une demande au chef du gouvernement pour lui demander l’aide de l’Etat pour l’importation de vaches laitières.

    «Pas gratuitement», a-t-il insisté. «J’ai même proposé à ce que les agriculteurs participent à hauteur de 30%. Parce qu’il n’est pas question pour nous de dons», ajoute-t-il.

    De son côté, Abdelaziz Mehenni, président de la CIPA, a écarté toute responsabilité de son organisation dans l’avènement d’une nouvelle crise du lait. Il soutiendra cependant, non sans fierté, les efforts communs que fournissent les agriculteurs et les industriels pour résoudre ce problème. «Il faut conjuguer nos efforts pour régler ce problème», a-t-il indiqué avec amertume. Lui-même éleveur –il dit posséder 850 vaches-, Mehenni souligne que si la crise actuelle est due à des facteurs extérieurs (sécheresse en Australie, flambée des cours sur les Bourses européennes, …), notre pays n’a pas fait les efforts nécessaires pour résoudre la problématique.Il va même jusqu’à se sentir «responsable».

    De son côté, Ziani, le représentant des producteurs au sein de la CIPA, a affiché la volonté de l’organisation qu’il représente d’aider l’Algérie à sortir de la dépendance en matière de lait. «Je suis affecté lorsque les Européens nous disent que vous avez l’or noir et nous, nous avons l’or blanc», indique-t-il en référence à la flambée des prix du pétrole ces derniers temps. Le producteur a ainsi indiqué que lui et ses 82 collègues, représentant 92 wilayas, sont prêts à «produire algérien», à condition que l’Etat «regarde vers nous».
    Il ajoutera que si les efforts des agriculteurs et des industriels sont conjugués avec ceux de l’Etat, «nous diminuerons la facture de l’importation de 10 % d’ici à trois ans».

    «Sur le milliard de dollars d’importation, qu’on nous donne juste 20 millions et le problème sera définitivement réglé», a-t-il déclaré. A noter que les producteurs présents étaient surpris d’apprendre du directeur de l’ONIL que la poudre de lait est disponible et qu’il ne leur reste qu’à exprimer leur besoin, alors que la majorité d’entre eux ont déjà passé des commandes. Le ministre du Commerce, lui, avait indiqué le contraire, selon le président de la CIPA.

    Par La Tribune
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