L’actualité nous rappelle brutalement une réalité qui est la nôtre.
Deux villes marocaines , Ceuta et Melilla , sont occupées depuis des siècles par le voisin espagnol. C’est une visite malvenue et inopportune du roi Juan Carlos dans les deux enclaves qui nous l’envoie désagréablement dans la figure.
La réaction de la diplomatie marocaine a été pour une fois forte et rapide : Le Maroc a rappelé son ambassadeur pour consultation. Le roi Juan Carlos maintiendra « bien sûr » sa visite dans les deux villes. Pour l’Espagne l’argument tient en une seule phrase : Ceuta et Melilla sont espagnoles depuis bien avant que la Maroc n’accède à l’indépendance ! Ridicule et insensé ! Comment peut faire fi à ce point de la géographie ? et pourquoi l’histoire commencerait-elle à partir de 1496 et non de la période 709-1415 ou Ceuta était sous domination musulmane par exemple ?
La diplomatie marocaine quant à elle a toujours resté passive se contentant de quelques communiqués occasionnels. La conflit n’a jamais été porté devant l’ONU et les instances internationales. Ceuta et Melilla ne font pas partie des territoires soumis à la commission de décolonisation de l’Assemblée générale des nations unies (à l’inverse de Gibraltar par exemple). A ma connaissance aucune démarche marocaine n’a été effectuée dans ce sens. En d’autres termes les deux villes ne sont pas considérées dans le droit international sous occupation ni même un territoire disputé par le Maroc. Elles sont même considérées comme des villes appartenant à l’Union Européenne. Il n’existe par ailleurs aucun mouvement militant pour le retour des deux villes au Maroc.
En vérité la position marocaine est intenable et difficile. La diplomatie marocaine est complètement absorbée par un autre conflit, encore plus crucial, celui du Sahara marocain. Plus est , le Maroc a constamment cherché à ménager l’Espagne et l’UE par peur de perdre leur soutien dans ce conflit épuisant. Dans ce contexte l’heure n’est pas à ouvrir un deuxième front fût-il diplomatique au nord.
Puis pourquoi ne pas le dire : Ceuta et Melilla c’est David contre Goliath. La loi du plus fort prime in fine. Les autorités espagnoles semblent dire aux marocains de circuler il n’y a rien à voir : Ceuta et Melilla étaient occupées avant la visite du roi Juan Carlos , Ceuta et Melilla resteront occupées après cette visite, où est le problème ? Parions que l’ambassadeur marocain ne restera pas longtemps à Rabat et regagnera bientôt son siège à Madrid et que le statu quo se maintiendrait Ad vitam æternam. Parfois il faudrait admettre la fatalité.
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Par Larbi - Le dimanche 4 novembre 2007 à 22:38
Deux villes marocaines , Ceuta et Melilla , sont occupées depuis des siècles par le voisin espagnol. C’est une visite malvenue et inopportune du roi Juan Carlos dans les deux enclaves qui nous l’envoie désagréablement dans la figure.
La réaction de la diplomatie marocaine a été pour une fois forte et rapide : Le Maroc a rappelé son ambassadeur pour consultation. Le roi Juan Carlos maintiendra « bien sûr » sa visite dans les deux villes. Pour l’Espagne l’argument tient en une seule phrase : Ceuta et Melilla sont espagnoles depuis bien avant que la Maroc n’accède à l’indépendance ! Ridicule et insensé ! Comment peut faire fi à ce point de la géographie ? et pourquoi l’histoire commencerait-elle à partir de 1496 et non de la période 709-1415 ou Ceuta était sous domination musulmane par exemple ?
La diplomatie marocaine quant à elle a toujours resté passive se contentant de quelques communiqués occasionnels. La conflit n’a jamais été porté devant l’ONU et les instances internationales. Ceuta et Melilla ne font pas partie des territoires soumis à la commission de décolonisation de l’Assemblée générale des nations unies (à l’inverse de Gibraltar par exemple). A ma connaissance aucune démarche marocaine n’a été effectuée dans ce sens. En d’autres termes les deux villes ne sont pas considérées dans le droit international sous occupation ni même un territoire disputé par le Maroc. Elles sont même considérées comme des villes appartenant à l’Union Européenne. Il n’existe par ailleurs aucun mouvement militant pour le retour des deux villes au Maroc.
En vérité la position marocaine est intenable et difficile. La diplomatie marocaine est complètement absorbée par un autre conflit, encore plus crucial, celui du Sahara marocain. Plus est , le Maroc a constamment cherché à ménager l’Espagne et l’UE par peur de perdre leur soutien dans ce conflit épuisant. Dans ce contexte l’heure n’est pas à ouvrir un deuxième front fût-il diplomatique au nord.
Puis pourquoi ne pas le dire : Ceuta et Melilla c’est David contre Goliath. La loi du plus fort prime in fine. Les autorités espagnoles semblent dire aux marocains de circuler il n’y a rien à voir : Ceuta et Melilla étaient occupées avant la visite du roi Juan Carlos , Ceuta et Melilla resteront occupées après cette visite, où est le problème ? Parions que l’ambassadeur marocain ne restera pas longtemps à Rabat et regagnera bientôt son siège à Madrid et que le statu quo se maintiendrait Ad vitam æternam. Parfois il faudrait admettre la fatalité.
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Par Larbi - Le dimanche 4 novembre 2007 à 22:38
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