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Crises en Asie : elles s’aiguisent

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    Crises en Asie : elles s’aiguisent

    Voici quelques mois, le 26 juin 2007, j’avais publié un article intitulé « En Asie, les crises s’aiguisent », suivi de quelques autres évoquant entre autres le retour de la Russie sur la scène politique internationale, son retrait progressif du CFE (Traité sur la limitation des armes conventionnelles en Europe) et la crise politique et sociale au Japon qui affleurait.

    Quelques mois après les diagnostics et les pronostics formulés, il peut paraître intéressant de voir si ces analyses et prévisions se sont vérifiées ou non dans la réalité. Petit tour en Asie où les crises sont aujourd’hui bien manifestes, bien que pas toujours connues en Europe.

    Les crises en Asie occidentale

    Il n’échappe à personne que les problèmes générés par la politique américaine notamment, mais pas exclusivement, au Proche et Moyen-Orient, sont aujourd’hui plus graves qu’auparavant.

    Le confllit israélo-arabe est dans une impasse qui ne finit pas de produire de lourdes menaces et une insécurité latente sur toute la région de la face asiatique de la Méditerranée.

    L’Irak est devenue un complet bourbier, politique, financier et militaire, où les soldats américains, pour la plupart issus des couches et minorités sociales défavorisées, tombent pour ce que Hans Blix, l’ancien contrôleur onusien des armes irakiennes de destruction massive - inexistantes car inventées sur la base de mensonges d’Etat - qualifie d’échec total et de lutte pour la mainmise sur les secondes réserves de pétrole du monde.

    Voir également sur Taipei Times

    La Turquie voit les sentiments anti-américains monter en puissance accélérée dans sa population. Les autorités turques jouent sur la fibre nationaliste, toujours forte dans ce pays, afin de monnayer une politique commune avec Washington ou acceptée au moins tacitement par les Etats-Unis, de répression contre le mouvement national de libération des Kurdes, très implanté en Irak. Là aussi, les conséquences catastrophiques pour l’équilibre de la région de la guerre de 2003 contre l’Irak apparaissent avec le temps.

    Quant à l’Iran, les derniers partisans de G. W. Bush, accrochés à leurs dogmes d’un autre âge et à des pratiques politiques dangereuses pour la paix et la stabilité du monde, menacent d’un conflit avec cet Etat, en essayant d’y adjoindre quelques gouvernements européens, dont celui de la France actuelle. Ceci alors que l’Iran connaît une crise économique et sociale de grande ampleur qui tend à déstabiliser ses autorités, lesquelles ne peuvent que souhaiter dans les conditions présentes, pour conserver leur pouvoir et leurs prébendes, une attaque étrangère sur le pays pour ressouder sa population contre un ennemi extérieur.

    En Géorgie, le président-dictateur a aussi décrété l’état d’urgence dictatorial contre sa population au motif de parer à des menaces de renversement de son pouvoir par les éléments pro-russes du pays. A l’évidence, la pression russe sur la Géorgie, pour ramener cette république dans le giron de la toujours plus puissante et riche - avec son pétrole et son gaz de plus en plus chers - Fédération de Russie dirigée par Vladimir Poutine, existe bien, mais le motif invoqué par le dictateur géorgien semble bien difficile à prouver.

    La Russie, puissance asiatique aussi en pleine croissance, vient d’annoncer le vote UNANIME par la Douma de la suspension de son implication dans le Traité sur les forces conventionnelles en Europe (CFE) . Ses autorités militaires indiquent qu’elle va renforcer ses troupes sur ses frontières occidentales, celles avec l’Europe orientale et les Etats baltes.

    Voir également sur Taipei Times

    Les crises en Asie centrale

    En Afghanistan, les talibans ne sont nullement écrasés ni militairement ni politiquement, c’est même le contraire qui se produit et se constate au fil des jours. A l’opposé, le régime du président Karzaï, fait d’une mosaïque composite d’alliances sans base solide, frappé par la corruption et la dépendance vis-à-vis des troupes étrangères présentes sur le sol du pays, est toujours plus fragile et impuissant alors que le sang coule à flots continus.

    Il ne peut échapper à aucun analyste sérieux que les talibans, dans une population lasse de la guerre et à la fibre nationaliste, tendent à représenter dans ce contexte une sorte de mouvement de libération nationale contre les forces militaires étrangères, l’armée afghane, comme en Irak l’armée irakienne, n’étant qu’une chimère vide de réalité sur le terrain.

    Au Pakistan, le président, ami et allié de Washington, porté à bout de bras par l’administration Bush et en arrière-plan par les autorités anglaises, Pervez Musharraf, a décrété l’état d’urgence dans le pays pour écraser toute opposition démocratique et surtout laïque à son encontre, faisant ainsi le jeu direct de ses adversaires les plus radicaux, les partisans d’un Pakistan islamiste. Le Pakistan est au bord d’une véritable guerre civile qui menace du fait, reconnu par tous les observateurs, des ingérences américaines permanentes dans la vie publique du pays.

    En Inde, les rebelles maoïstes, en termes d’actions militaires, sont toujours plus actifs et, derrière un réel développement économique du pays, et surtout de ses infrastructures de base, le pays est toujours traversée par des difficultés économiques, sociales et politiques qu’il importe de suivre avec une grande attention, s’agissant du second pays le plus peuplé de la planète.

    Au Népal, les forces maoïstes accumulent aussi les succès politiques, notamment par la destruction progressive des institutions monarchistes du pays. A l’évidence, là aussi, les anciens maquisards ont marqué des points et ont accru leur influence dans le pays, malgré les doutes initiaux de nombre d’analystes politiques, notamment américains et européens.

    Au Bangladesh, instabilité politique et sociale sont le lot de l’information quotidienne.

    Les crises en Asie orientale

    La Birmanie est secouée par des émeutes, grèves et manifestations contre la dictature militaire au pouvoir, fondée sur la corruption généralisée et le commerce de la drogue, laquelle a instauré un état d’urgence à force de répression sanglante, d’arrestations de masse et de censure sur l’information. A l’évidence, le pays est une poudrière sociale et politique, aux portes de la Chine du Sud en pleine expansion économique.

    La Thaïlande est toujours en crise avec notamment ses populations musulmanes et les choses ne se sont pas améliorées, loin de là. Le régime louvoie entre la volonté répressive et des tentatives de négociation pour sortir de l’impasse de cette crise qui est un facteur potentiel de dislocation à terme du pays.

    La Chine est toujours une dictature férocement répressive, secouée par les affaires de corruption massive et leurs conséquences profondes sur la santé réelle économique du pays, les émeutes populaires rurales et urbaines, une inflation qui n’est pas maîtrisée, un chômage endémique fort, le tout sur fond de difficultés naissantes quant à la qualité des produits, tant industriels qu’alimentaires, « made in China » sur les marchés mondiaux. Une crise financière spéculative d’ampleur n’est pas non plus à exclure.

    Au Japon, le Premier ministre Shizu Abe a dû démissionner après des défaites électorales lourdes pour son parti et une série de scandales politico-financiers. A ce jour, le gouvernement en place cherche une stratégie d’union avec le principal parti d’opposition et ne fait que gérer les affaires courantes. Il y a bel et bien une crise politique et sociale en cours au Japon, qui n’en est qu’à ses débuts et qu’il faudra aussi suivre avec soin.

    Voir également sur Taipei Times

    Enfin, aux Philippines, les accusations de corruption et de soutien gouvernemental aux « escadrons de la mort » locaux ont affaibli le pouvoir en place, qui fait face à une croissance du mécontentement social général et aux difficultés des guérillas islamiques, le tout en perdant progressivement sa crédibilité publique.

    C’était un état des lieux en forme de survol rapide de la situation générale en Asie, le continent le plus peuplé et le plus riche en termes de PIB conjugués de la planète.

    PS : les liens donnés le sont vers des articles en anglais. Avec mes excuses pour cette obligation linguistique, la presse anglophone étant plus active dans le suivi des faits internationaux.
    agoravox
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill
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