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Le Maire en Algerie

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    tiré de L'expression /edito

    Le maire: un faire-valoir
    10 Novembre 2007

    La campagne nouvelle est donc arrivée et à l’issue de laquelle, le 29 novembre, seront élus les édiles des APC et des APW. Les Assemblées communales et de wilaya connaîtront-elles l’insuccès qui a marqué les législatives du 17 mai dernier? Il est encore trop tôt pour le dire, mais on peut d’ores et déjà relever que le statu quo sera encore une fois de mise, quant au statut des futurs magistrats élus à la tête des communes. En ce sens que le président de l’APC, ou plus prosaïquement Monsieur le Maire, demeurera encore ce qu’il a toujours été, un faire-valoir sans autorité ni prérogatives politiques sans lesquelles il restera ce qu’il est: un simple administrateur d’une unité territoriale.
    En d’autres termes, le maire algérien n’a pas la dimension politique ni de (vrai) pouvoir lui conférant le statut d’homme d’Etat. Or, c’est dans la gouvernance communale que l’homme politique acquiert l’expérience politique et de gestion nécessaires le qualifiant à des missions autrement plus gratifiantes à la tête de ministères ou à la chefferie du gouvernement, voire à la présidence de l’Etat. Voilà des objectifs non seulement hors de portée du maire algérien mais qui lui sont fermés du fait même du fonctionnement propre au système politique algérien fondé sur la cooptation et non sur la compétence et le savoir-faire politique et de gestionnaire de ces hommes de base que sont les maires. En fait, dans la gouvernance algérienne il y a absence de continuité entre la commune et les hautes sphères de l’Etat avec comme résultat, le vide qui emprunt le champ politique national.
    La situation des communes et des wilayas est encore aggravée, si cela se peut, par les tergiversations du ministère de l’Intérieur et des Collectivités locales à actualiser et à rendre publics les Codes communal et de wilaya, qui puissent donner aux unités et circonscriptions territoriales de fonctionner normalement et dans la transparence. Les élections locales étaient pourtant une opportunité appropriée pour enfin finaliser ces instruments de travail indispensables pour les communes et les wilayas. Ce sont, en fait, ces atermoiements et ces hésitations qui font douter de la bonne foi des pouvoirs publics, qui donnent l’impression de politiser à outrance des codes qui entrent de plain-pied avec les conduites des affaires communales et de wilaya. C’est, en fait, cette propension des pouvoirs publics à entourer de mystère la moindre de leur décision -ce qui, sans doute, n’est qu’une méticulosité à tout le moins zélée- (cf; le découpage territorial devenu, outre d’être un feuilleton, un enjeu politicien) qui a créé la fracture entre les gouvernants et les citoyens avec, en toile de fond, les émeutes cycliques observées sur l’ensemble du territoire national.
    Ce qui nous ramène au rôle du maire qui, par la tâche dans laquelle il est confiné, se trouve en fait totalement coupé de la société qu’il est censé administrer car, justement, il manque à cet édile la dimension politique qui fait les hommes d’Etat. En cantonnant les maires dans un rôle administratif, en leur enlevant cette dimension politique, c’est l’Etat, en fait, qui est ainsi privé de l’apport d’hommes en contact direct avec la société et qui pratiquent la gouvernance sur le terrain. Et la crise politique récurrente que vit l’Algérie ne s’explique pas autrement que par cette absence de lien ombilical entre la base (qu’est la commune) et le haut (gouvernement, présidence de l’Etat) de la gouvernance algérienne. Et à l’évidence, ce ne sont pas les élections du 29 novembre qui vont corriger ces manques et défauts du statut du premier magistrat de la commune algérienne.

    N. KRIM
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