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Algérie Poste et La Poste créeront une joint-venture

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  • Algérie Poste et La Poste créeront une joint-venture

    Dans cet entretien, la directrice d’Algérie Poste parle des grands chantiers de l’entreprise dont l’objectif est de passer, d’ici à 2009, au statut de banque. Pour cela, de nombreuses actions sont actuellement menées. Algérie Poste signera d’ailleurs dans ce cadre, en janvier prochain, une convention avec la poste française qui l’assistera dans ce projet. Les deux parties créeront tout prochainement une joint-venture. Le dossier est déjà ficelé. Il ne reste que la signature de l’accord.

    LA TRIBUNE : Pour commencer, où en est la mise en œuvre du plan de modernisation de la poste ?
    Ghania Houadria : Le programme de modernisation de la poste est un programme qui a été tracé sur le quinquennat 2004-2009, avec bien entendu, si on prend un peu de recul, à partir du moment où Algérie Poste a été créée en 2003. Donc, les années précédentes étaient plutôt des années où on a réagi avec des opérations de mise à niveau, surtout des opérations de basculement du statut d’administration vers le statut d’entreprise.
    C’est donc à partir de 2004 qu’on a commencé à travailler sur le développement de l’entreprise et sur ce qui est nécessaire pour son évolution. Là, ce qui a été tracé concerne les services financiers postaux qui représentent une grande activité de l’entreprise.
    Il y a aussi le dossier de la gestion du courrier et des colis.
    Il ne faut pas l’oublier aussi, ce dossier représente le grand souci de l’entreprise.

    Qu’en est-il du premier volet, c’est-à-dire le développement des services financiers ?
    Là, Algérie Poste a déjà engagé une première opération qui consiste à informatiser son réseau des bureaux de poste de manière à pouvoir ensuite déployer toutes les prestations publiques qui existent dans ces bureaux. Et là, nous sommes aujourd’hui penchés sur l’informatisation de toutes les prestations front-office : les CCP, la CNEP, les mandats et même les mandats internationaux. Ce qui permet aux clients d’accéder à leurs comptes de manière rapide et sécurisée. L’autre grande opération sur laquelle nous travaillons, c’est la monétique. Là aussi, c’est un peu appliquer les nouvelles technologies pour rendre plus performant notre système financier. Nous sommes aujourd’hui bien avancés pour cette partie-là puisque nous sommes à trois millions de cartes distribuées, ce qui veut dire qu’elles sont au niveau des bureaux de poste pour être remises à notre clientèle. Sur ces trois millions, la moitié a été remise aux clients. Pour le déroulement de l’opération, on avise les clients qui doivent venir au bureau de poste pour récupérer leur carte. C’est à ce niveau qu’on enregistre des lenteurs et un peu de réticence. On a même mené une campagne pour sensibiliser le client sur l’utilité d’avoir une carte parce qu’elle a une vocation de carte de retrait et de carte d’authentification du client.

    Ce point entre dans le cadre de la réforme…
    La monétique entre dans le cadre de la réforme car elle est considérée comme l’un des instruments de modernisation du système de paiement de masse. Il y a quatre instruments : la carte, le virement, le chèque et le prélèvement. Aujourd’hui, nous nous sommes engagés avec les banques pour les chèques. Algérie Poste délivre à ses clients le chèque sécurisé certifié par la Banque d’Algérie. C’est un chèque de paiement et non un chèque de retrait. Les autres instruments sont déjà mis en place moyennant une organisation adéquate. D’un autre côté, notre programme de développement consiste à préparer notre passage de la poste à la banque poste. Parce que là, aller vers une banque postale aujourd’hui n’est pas une tâche facile. Nous sommes une institution et non un établissement financier.
    C’est vrai que nous avons la gestion des comptes CCP depuis des années mais nous n’avons pas l’expérience sur tous les instruments qui concernent la banque.

    Comment préparer Algérie Poste à cette transition ?
    On se prépare d’abord, comme je l’ai dit tout à l’heure, par la modernisation de nos bureaux de poste. C’est-à-dire mettre en place l’outil informatique est aujourd’hui incontournable pour mieux gérer les services pour se consacrer par la suite à l’aspect organisationnel et au volet formation du personnel. Car, on ne peut pas passer directement au statut de banque. Si on voit la loi sur la monnaie et le crédit, on ne peut pas avoir ce statut et exercer en tant que banque sans répondre à certains critères. Donc, nous venons de négocier avec un partenaire étranger. Je vais le citer, c’est la poste française, avec laquelle nous avons une convention-cadre dans laquelle la poste française nous assiste dans le cadre de différentes actions et en l’occurrence cette action de banque postale. L’assistance va se faire par cette convention.
    Une joint-venture entre les deux entreprises est sur le point d’être mise en place et de démarrer.

    Pourrait-on avoir la date de démarrage de cette joint-venture ?
    EIle va démarrer en janvier 2008. Aujourd’hui, il ne reste que le contrat à signer. Le contrat qui détermine toutes les conditions et les obligations de l’un et de l’autre qui ont été arrêtées pour que cette joint-venture de droit algérien puisse opérer dans le domaine du conseil et du marketing.
    Voilà donc l’action qu’on est en train de mener. Nous nous sommes donné cette année 2008 pour nous préparer au changement. Si on obtient tous les accords, nous pourrons démarrer par la suite pour passer au statut de banque. Je crois qu’Algérie Poste a tout ce qu’il faut pour passer à une banque. Nous avons un réseau qui est assez dense et que les banques nous envient. Les banques étrangères qui sont installées ici sont nos partenaires, comme c’est le cas de Cetelem. Il y a même des banques d’assurance qui demandent notre partenariat. Pourquoi ne pas offrir aussi nos propres services à nos clients CCP. Nous avons aujourd’hui 9 millions de clients. Ces clients, nous comptons les garder et, pour le faire, nous sommes tenus de leur offrir les services que peuvent présenter les banques. Nous disons aussi que nous n’allons pas concurrencer les banques qui sont des banques d’entreprises. Par contre, nous, ce sera la banque du petit salarié, du petit porteur et du petit consommateur. Des clients dont la banque ne veut pas. Nous viendrons compléter la scène.

    Justement, la qualité de services offerts dans les bureaux de poste est décriée par les clients. Que fait Algérie Poste pour l’améliorer ?
    La question est constamment abordée. On est appelé à s’améliorer parce que, si on ne donne pas une prestation de qualité, on est voué à l’échec et même à se retirer de la place financière nationale. Nous sommes en train aussi de travailler sur cet aspect-là, que ce soit le système informatique ou le système organisationnel. Nous avons mis en place des dispositifs à offrir des services de meilleure qualité. Dans la gestion, nous avons des superviseurs, des équipes qui travaillent H24, 7j/7 pour veiller à ce que le système ne s’arrête pas. Aussi, au niveau de nos bureaux de poste, nous avons formé du personnel qualifié, des délégués commerciaux et des spécialistes en services de clientèle qui sont à l’écoute des besoins des clients pour les aider dans l’exécution de leurs opérations.

    Qu’en est-il du plan de recrutement de l’entreprise ?
    Le recrutement au niveau d’Algérie Poste est quotidien. En fait, il ne s’arête pas. Là, nous recrutons aujourd’hui beaucoup plus dans les filières où il y a les nouveaux métiers : marketing, informatique, commerce et gestion.
    Nous avons en ce moment, dans nos écoles, des licenciés que nous avons recrutés et que nous sommes en train de former aux nouvelles techniques pour chefs d’agence. C’est pour que nos établissements deviennent bancaires autonomes.

    En plus de la gestion des services financiers, il y a aussi la problématique de la gestion du courrier…
    C’est un grand chantier. C’est aussi l’une des activités les plus importantes. Alors là, c’est vrai, il y a des insuffisances au niveau de la distribution du courrier. Sur le plan acheminement inter-wilayas, nous avons revu tout le plan national. Nous avons optimisé les circuits. Nous avons aussi signé des conventions avec la SNTF, Air Algérie et des transporteurs privés pour acheminer notre courrier. Il reste maintenant le dernier maillon qui est la distribution. Donc, là, nous avons mené une opération d’organisation ces deux dernières années. Nous avons même formé des organisateurs dans la distribution du courrier. Des organisateurs qui existent au niveau de chaque wilaya. Ce qui permet d’étudier l’itinéraire du bureau vers le client et le définir par la suite. Le facteur doit suivre impérativement cet itinéraire. Dans chaque quartier, un bureau qui rayonne sur une circonscription. Nous avons constaté une amélioration dans ce sens. Mais il reste aussi des problèmes. Nous avons été obligés de numéroter nous-mêmes les rues et les quartiers. Il y a un autre problème, celui des boîtes aux lettres. Pour cela, on est en train d’installer les points postaux de proximité ou les 3P. Ce sont des locaux qu’on installe dans les grandes agglomérations, des grands quartiers où on met des boîtes postales communes (collecte et remise du courrier) qui sont à la disposition des clients. D’autres services sont aussi offerts au niveau de ces points (retrait automatique, Internet, photocopieurs…). Il s’agit d’assurer les moyens à nos clients de faire toutes les opérations postales. D’ici la fin de l’année, nous avons programmé dans chaque wilaya un point de proximité. Nous venons de réaliser celui de Basta Ali à Bab El Oued, un prototype qui va être déployé dans les autres wilayas. L’année 2008 connaîtra aussi un développement dans ce sens.

    source : la tribune
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