Annonce

Réduire
Aucune annonce.

Arafat symbolise toujours l’unité palestinienne

Réduire
Cette discussion est fermée.
X
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • Arafat symbolise toujours l’unité palestinienne

    Abou Amar symbolise toujours l’unité palestinienne
    publié le dimanche 11 novembre 2007

    Patrick Vallélian, Sid Ahmed Hammouche


    Trois ans après sa mort "inexpliquée", et dans un contexte de désunion palestinienne face à la violence de l’occupation, un mausolée de Yasser Arafat est inauguré à Ramallah.
    Le jeune soldat en tenue kaki, large d’épaules et sourire pincé, est planté comme un piquet devant un énorme poster de Yasser Arafat. Il est le gardien du temple, en construction depuis un an et demi à Ramallah, consacré à l’ancien raïs. Nous sommes au cœur de la Mouqataâ, sur les hauteurs de la capitale d’un Etat palestinien qui n’existe pas encore. Là où repose la dépouille de l’ancien dirigeant. Là où le président Mahmoud Abbas a ses bureaux et ministères. Le moins que l’on puisse dire, c’est que le temps presse.

    La Mouqataâ vit au rythme d’un ballet minuté de grosses limousines aux vitres teintées, sur un côté de la grande place bétonnée, et de pelleteuses, bulldozers et camions sur l’autre côté, dans un nuage de poussière. Un mur de quatre mètres de haut, jumeau du mur israélien qui divise désormais juifs et arabes, les sépare. « Le chantier est interdit au public et aux médias normalement », explique Nesser, l’autre garde, comme pour souligner l’honneur qu’il nous fait. Le secteur est sous bonne garde : de discrètes caméras veillent au grain. A quelques mètres, des hommes armés paradent, un ouvrier transporte une plaque de marbre à bout de bras. Et plus loin, une goudronneuse s’apprête à entrer en action devant la lourde barrière métallique de l’entrée.

    « Tout le symbole est là »

    Et que cache le mur ? Au centre, un cube en marbre de 11 mètres de côté. De larges ouvertures sont découpées dans le mausolée entouré d’un bassin et des versets coraniques courent sur son sommet. C’est comme à la Kaâba. Un hasard ? « Non, bien vu, tout le symbole est là », répond Al Hakim, un brin de fierté dans la voix. « Arafat représente encore aujourd’hui le dernier carré de l’unité palestinienne, notre ciment. Trois ans après sa mort, nous avons besoin d’un symbole très fort pour nous ressouder. Le mausolée représentera le lieu de l’unité entre ceux de Ghaza et nous, à Ramallah. C’est notre dernière chance. » Un jeune jardinier plante des fleurs et des carrés de gazon sur la terre caillouteuse. Les Palestiniens pourront aussi visiter un musée qui exposera les objets ayant appartenu au patron de l’OLP. « Il y aura ses pistolets, ses keffiehs, ses tenues militaires, ses livres, son mobilier », énumère Al Hakim. Comme s’il s’agissait d’autant de reliques d’un saint. Un autre garde, chargeurs de kalachnikov plein les poches, s’approche : « C’est important de montrer à la nouvelle génération qui était Arafat. Sa mémoire, c’est notre unité, notre force. » Puis, se rapprochant, il chuchote : « Personne n’a remplacé le Vieux. Ni Abbas, ni Dahlan (chef de la sécurité), ni Haniyeh (chef du Hamas à Ghaza) ne sont dignes de lui. Heureusement, il y aura aussi une mosquée de 200 places où l’on pourra prier pour un avenir meilleur. » Un minaret se dresse en effet sur le site de deux hectares, emmuré et surveillé 24 heures sur 24.

    Le budget global, assuré par des dons et l’argent de l’Autorité, est tenu secret. Au sommet du minaret, « un laser pointera chaque nuit la mosquée d’Al Aqsa à Al Qods, là où Arafat souhaitait être enterré. Mais les Israéliens ont refusé », poursuit Al Hakim. Mohammed, menuisier au chômage, fait la moue en observant toute cette frénésie sur l’esplanade pavée de marbre. Pour lui, toute cette richesse sonne faux dans une ville aux murs miséreux. « Un mausolée n’est pas la première des priorités pour le peuple. Le mur de séparation construit par Israël a rendu notre vie impossible. Arafat garde notre respect mais les millions de dollars investis ici auraient été plus utiles pour aider les vivants. » Ce père de famille, la cinquantaine, gagne sa vie en multipliant les emplois (peintre, chauffeur de taxi, maçon, boulanger).

    Il déplore : « Les Israéliens construisent sur nos terres leur autoroute 443 réservée aux seuls Israéliens et nous, on bâtit une esplanade pour venir pleurer [1]. Nos dirigeants font toujours les mauvais choix. Ils feraient mieux de se battre contre l’apartheid qui nous touche. » D’autres voix, à Ramallah et en Cisjordanie mais aussi à Ghaza, dénoncent ces travaux pharaoniques. Beaucoup parlent de corruption. Pour le plus grand plaisir des Israéliens qui se délectent des divisions palestiniennes. [2]

    Abbas joue très gros

    Le président Abbas n’a pas fait hier qu’inaugurer le mausolée d’Arafat. Il en profita pour affirmer haut et fort qu’il est l’héritier légitime du « Vieux », le seul apte à négocier l’avenir des Palestiniens avec les Israéliens à Annapolis (USA) à la fin du mois. Un rendez-vous historique : c’est la troisième grande conférence de paix après celles de Madrid (1991) et d’Oslo (1993). Pour le président de l’Autorité, rassembler les siens autour du symbole Arafat, c’est aussi une façon d’isoler les dirigeants du Hamas à Ghaza qui lui contestent le droit de les représenter. Pour Khaled Mechaâl, chef du bureau politique du Hamas, « les Palestiniens, divisés, n’ont mandaté personne pour les représenter et parler en leur nom à Annapolis ». A ses yeux, « cette conférence est un grand mensonge destiné à faire diversion pour permettre aux Etats-Unis de préparer leur guerre contre l’Iran et la Syrie. L’objectif réel de cette conférence est de consacrer les divisions inter-palestiniennes et affaiblir la résistance. »


    [1] voir : Troisième manifestation non-violente contre la route d’apartheid n°443 10 novembre ,2007

    Hier s’est déroulée la troisième manifestation non violente contre le système israélien d’Apartheid en Cisjordanie.

    100 Palestiniens, Israéliens et internationaux ont marché sur le côté de la route 443 pour dénoncer la manière dont Israël refuse aux Palestiniens leur droit à circuler librement sur leur propre territoire. Ils portaient des plaques d’immatriculation palestinienne vertes barrées d’une croix aux couleurs des drapeaux israélien et américain pour mettre en évidence le soutien politique et économique des Américains au système d’apartheid israélien

    L’armée israélienne a tenté d’arrêter le cortège en utilisant la force, mais les manifestants ont réussi à atteindre le bord de la route et à protester pendant environ une heure, diffusant ainsi leur message aux conducteurs. L’armée a arrêté un Palestinien et un international, avant de les relâcher à la fin de la manifestation.

    Le réseau routier à l’intérieur de la Cisjordanie qui est inaccessible aux Palestiniens crée des enclaves isolées, entrave gravement l’économie palestinienne, et touche presque tous les aspects de la vie des Palestiniens.

    La plupart des routes d’Apartheid sont utilisées exclusivement par les colons et l’armée, les Israéliens à l’intérieur d’Israël ne voient pas les effets des actions de leur gouvernement sur la vie quotidienne des Palestiniens. La route 443 est la principale route entre Tel-Aviv et Jérusalem mais elle traverse la Cisjordanie sur une portion de 9.5 km.

    Pendant sept ans, les Palestiniens ont eu l’interdiction d’utiliser cette route, même si c’est la seule grande route dans le sud du district de Ramallah et que son élargissement a été construit sur des terres palestiniennes confisquées.

    La route et le Mur d’Apartheid créent les enclaves de Bir Naballa et de Biddu. Les villages sont complètement entourés par des infrastructures israéliennes et leurs habitants ne peuvent se rendre à Ramallah qu’en passant par des tunnels souterrains. www.apartheidmasked.org/ ?p=214

    [2] voir aussi l’orient le Jour : Divisés, les Palestiniens commémorent la mort de Arafat, leur fédérateur http://www.lorientlejour.com/page.aspx ?page=article&id=357239

    publié par el-Watan http://www.elwatan.com/spip.php ?page=article&id_article=80203

  • #2
    C'est quand même dommage, 7 Palestiniens tués par les policiers du Hamas.

    Commentaire

    Chargement...
    X