Me Mokrane Ait-Larbi
« Le commandement de l’armée doit participer au démantèlement du régime en vigueur depuis 1962 »
Les élections législatives et locales sont de l’avis de Mokrane Ait-Larbi des « préparatifs » au prochain scrutin présidentiel. Le changement d’un président par un autre n’aura pas, selon lui, d’incidence sur la situation que vit actuellement l’Algérie. L’avocat et ancien sénateur croit « obligatoire un démantèlement pacifique du régime en vigueur depuis l’été 1962 ». Il estime que le commandement de l’armée, qui intervient dans les questions sensibles, doit jouer son rôle pour trouver des solutions à la crise actuelle.
Le changement de régime ne peut avoir lieu selon Me Ait-Larbi qu’à travers des élections libres. Il insistera sur la vision véhiculée par certains démocrates et selon laquelle des élections démocratiques ne verront pas la victoire des démocrates. « Il y a deux choix : soit nous allons à des élections sans penser au vainqueur ou nous arrêtons les élections tant que cette situation prévaut et nous prenons le temps nécessaire». Il citera en exemple les ex-pays communistes devenus depuis des états démocratiques. L’orateur s’inquiète des dangers d’un pourrissement de la situation exacerbé par la propagation de l’insécurité. Il dénoncera un taux de chômage plus important que les taux officiels, une « administration pourrie où la corruption, la falsification et la dilapidation des deniers publics sont devenus monnaie courante et quasiment acceptés ». « Si nous voulons simplifier les choses, l’Algérien ne peut plus acheter du lait et des pommes de terre. La seule solution trouvée a été la suppression des taxes douanières et de la TVA pour une période donnée sans pour autant que le prix de la pomme de terre ne soit baissé. Nous avons permis aux importateurs de gagner des milliards en très peu de temps. Et chaque importateur a derrière lui un clan du pouvoir ». Me Ait-Larbi s’est interrogé sur la perception du gouvernement quant à la situation et au calme qui prévalent. Il le qualifiera d’ailleurs d’un « calme volcanique ». « Si les autorités craignent l’arrivée de certaines formations politiques par les urnes, ces dernières peuvent le réaliser par la rue. Si la rue explose, la situation échappera au pouvoir et aux partis ». L’invité d’El-Khabar a estimé qu’il était temps que l’armée cerne la situation en organisant une conférence regroupant tous les acteurs de la société. Et cela dans la perspective d’ouvrir un dialogue libre et élargit pour trouver des solutions efficaces en évitant « la pagaille » de 1991. En parallèle à cette conférence, Mokrane Ait-Larbi considère qu’il est nécessaire d’ouvrir un autre débat national ouvert cette fois-ci à tous, principalement les intellectuels et les compétences algériennes à l’étranger. Ces derniers pourraient contribuer à trouver des solutions. « La situation actuelle ne peut que conduire à une situation plus dangereuse », averti l’avocat.
Il s’étonnera également de l’agitation de certaines personnalités. Celles-ci se positionnent selon lui en vue des prochaines élections présidentielles. Il affirmera que ces dernières optent pour un « silence de 20 ans, en attendant que l’armée vienne les chercher en vue d’investir la présidence ». Il dénoncera dans ce cadre l’absence de positionnement politique de ces personnalités sur les questions quotidiennes des Algériens. Qu’ils soient contre ou pour le pouvoir, la question ne se situe pas à ce niveau. L’invité d’El-Khabar abordera également la perspective d’un troisième mandat présidentiel. « Le président n’a pas exprimé sa volonté de briguer un nouveau mandat. Si nous ajoutons à cela sa maladie, nous ne pouvons imaginer la possibilité d’un troisième mandat. Nous ne pouvons pas non plus imaginer l’interruption de ce mandat avant son terme ». Pour Mokrane Ait-Larbi, que Abdelaziz Bouteflika demeure ou que quelqu’un d’autre vienne, dans les mêmes conditions, ne change rien à la donne, la situation continuera à se pourrir.
13-11-2007
Par Kamel Zait/ Rubrique Traduction
« Le commandement de l’armée doit participer au démantèlement du régime en vigueur depuis 1962 »
Les élections législatives et locales sont de l’avis de Mokrane Ait-Larbi des « préparatifs » au prochain scrutin présidentiel. Le changement d’un président par un autre n’aura pas, selon lui, d’incidence sur la situation que vit actuellement l’Algérie. L’avocat et ancien sénateur croit « obligatoire un démantèlement pacifique du régime en vigueur depuis l’été 1962 ». Il estime que le commandement de l’armée, qui intervient dans les questions sensibles, doit jouer son rôle pour trouver des solutions à la crise actuelle.
Le changement de régime ne peut avoir lieu selon Me Ait-Larbi qu’à travers des élections libres. Il insistera sur la vision véhiculée par certains démocrates et selon laquelle des élections démocratiques ne verront pas la victoire des démocrates. « Il y a deux choix : soit nous allons à des élections sans penser au vainqueur ou nous arrêtons les élections tant que cette situation prévaut et nous prenons le temps nécessaire». Il citera en exemple les ex-pays communistes devenus depuis des états démocratiques. L’orateur s’inquiète des dangers d’un pourrissement de la situation exacerbé par la propagation de l’insécurité. Il dénoncera un taux de chômage plus important que les taux officiels, une « administration pourrie où la corruption, la falsification et la dilapidation des deniers publics sont devenus monnaie courante et quasiment acceptés ». « Si nous voulons simplifier les choses, l’Algérien ne peut plus acheter du lait et des pommes de terre. La seule solution trouvée a été la suppression des taxes douanières et de la TVA pour une période donnée sans pour autant que le prix de la pomme de terre ne soit baissé. Nous avons permis aux importateurs de gagner des milliards en très peu de temps. Et chaque importateur a derrière lui un clan du pouvoir ». Me Ait-Larbi s’est interrogé sur la perception du gouvernement quant à la situation et au calme qui prévalent. Il le qualifiera d’ailleurs d’un « calme volcanique ». « Si les autorités craignent l’arrivée de certaines formations politiques par les urnes, ces dernières peuvent le réaliser par la rue. Si la rue explose, la situation échappera au pouvoir et aux partis ». L’invité d’El-Khabar a estimé qu’il était temps que l’armée cerne la situation en organisant une conférence regroupant tous les acteurs de la société. Et cela dans la perspective d’ouvrir un dialogue libre et élargit pour trouver des solutions efficaces en évitant « la pagaille » de 1991. En parallèle à cette conférence, Mokrane Ait-Larbi considère qu’il est nécessaire d’ouvrir un autre débat national ouvert cette fois-ci à tous, principalement les intellectuels et les compétences algériennes à l’étranger. Ces derniers pourraient contribuer à trouver des solutions. « La situation actuelle ne peut que conduire à une situation plus dangereuse », averti l’avocat.
Il s’étonnera également de l’agitation de certaines personnalités. Celles-ci se positionnent selon lui en vue des prochaines élections présidentielles. Il affirmera que ces dernières optent pour un « silence de 20 ans, en attendant que l’armée vienne les chercher en vue d’investir la présidence ». Il dénoncera dans ce cadre l’absence de positionnement politique de ces personnalités sur les questions quotidiennes des Algériens. Qu’ils soient contre ou pour le pouvoir, la question ne se situe pas à ce niveau. L’invité d’El-Khabar abordera également la perspective d’un troisième mandat présidentiel. « Le président n’a pas exprimé sa volonté de briguer un nouveau mandat. Si nous ajoutons à cela sa maladie, nous ne pouvons imaginer la possibilité d’un troisième mandat. Nous ne pouvons pas non plus imaginer l’interruption de ce mandat avant son terme ». Pour Mokrane Ait-Larbi, que Abdelaziz Bouteflika demeure ou que quelqu’un d’autre vienne, dans les mêmes conditions, ne change rien à la donne, la situation continuera à se pourrir.
13-11-2007
Par Kamel Zait/ Rubrique Traduction
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