Un entretien de Hocine Malti, réalisé par Madjid Laribi dans Le Maghrébin (http://www.le**************/)
Spécialiste des questions pétrolières internationales, Hocine MALTI est ingénieur des pétroles, l'un des pionniers qui ont créé la compagnie nationale algérienne des pétroles Sonatrach, dont il a été vice président. Conseiller technique du secrétaire général de l'Organisation des Pays Arabes Exportateurs de Pétrole (OPAEP), il a été nommé par le conseil des ministres de l'organisation, directeur général de l'Arab Petroleum Services Company (APSC), une holding multinationale. Hocine MALTI est aujourd'hui consultant pétrolier.
Le Maghrébin : Merci beaucoup, Monsieur Malti, il vous
appartient à présent, si vous le voulez bien, de
conclure cet entretien.
Hocine Malti : Que dire en conclusion, si ce n'est que
le pétrole est une ressource non renouvelable et donc
déjà de ce fait extrêmement précieuse. Il est pour la
quasi-totalité des pays producteurs l'unique source de
revenus ; c'est donc l'existence même des populations
de ces pays qui en dépend. Hélas, les dirigeants et en
Algérie tout particulièrement, utilisent cette
ressource d'abord et avant tout pour leur bénéfice
personnel. C'est en monnayant leur pouvoir contre des
commissions faramineuses perçues sur toute la chaîne
de l'industrie pétrolière, depuis la recherche jusqu'à
la mise sur le marché des produits pétroliers, qu'ils
ont bâti des fortunes fabuleuses. Ils ont ainsi
garanti leur avenir, leur bien être et ceux de
plusieurs générations de leur descendance, alors même
que l'algérien moyen a tout juste les moyens – quand
il les a – de sa survivance. Ils utilisent aussi les
richesses pétrolières du pays pour asseoir encore plus
leur pouvoir. C'était le cas de Bouteflika quand il
s'agissait, pour lui, de garantir sa réélection en
2004 ou de s'affirmer face aux généraux qui l'ont
placé là où il est. C'était et c'est encore le cas des
généraux algériens qui utilisent le pétrole aux mêmes
fins.
Le pétrole est par ailleurs une matière stratégique.
Sans pétrole, il n'y a pratiquement pas d'industrie,
il n'y a pas de transport, ni de marchandises, ni de
personnes ; il n'y a pas d'avions, ni civils, ni
militaires ; pas de navires, ni navires de croisières,
ni sous marins, ni porte avions, ni destroyers. Que
serait la puissance américaine sans pétrole ? Peut-on
même imaginer une telle situation ? Alors pour
maintenir cette puissance, les Etats-Unis font la
guerre, à la recherche de pétrole, en Irak, en
Afghanistan ; ils déstabilisent des pays comme
l'Ukraine ou la Géorgie ; ils viennent s'installer
dans le Sahel, pour soi disant combattre Al Qaïda.
Pour s'accaparer des richesses pétrolières d'autrui
ils corrompent des dirigeants et asservissent des
peuples. De la même manière que dans les siècles
passés, il y a eu des guerres pour le sel, pour les
épices ou pour la soie, il y a aujourd'hui des guerres
pour le pétrole.
Spécialiste des questions pétrolières internationales, Hocine MALTI est ingénieur des pétroles, l'un des pionniers qui ont créé la compagnie nationale algérienne des pétroles Sonatrach, dont il a été vice président. Conseiller technique du secrétaire général de l'Organisation des Pays Arabes Exportateurs de Pétrole (OPAEP), il a été nommé par le conseil des ministres de l'organisation, directeur général de l'Arab Petroleum Services Company (APSC), une holding multinationale. Hocine MALTI est aujourd'hui consultant pétrolier.
Le Maghrébin : Merci beaucoup, Monsieur Malti, il vous
appartient à présent, si vous le voulez bien, de
conclure cet entretien.
Hocine Malti : Que dire en conclusion, si ce n'est que
le pétrole est une ressource non renouvelable et donc
déjà de ce fait extrêmement précieuse. Il est pour la
quasi-totalité des pays producteurs l'unique source de
revenus ; c'est donc l'existence même des populations
de ces pays qui en dépend. Hélas, les dirigeants et en
Algérie tout particulièrement, utilisent cette
ressource d'abord et avant tout pour leur bénéfice
personnel. C'est en monnayant leur pouvoir contre des
commissions faramineuses perçues sur toute la chaîne
de l'industrie pétrolière, depuis la recherche jusqu'à
la mise sur le marché des produits pétroliers, qu'ils
ont bâti des fortunes fabuleuses. Ils ont ainsi
garanti leur avenir, leur bien être et ceux de
plusieurs générations de leur descendance, alors même
que l'algérien moyen a tout juste les moyens – quand
il les a – de sa survivance. Ils utilisent aussi les
richesses pétrolières du pays pour asseoir encore plus
leur pouvoir. C'était le cas de Bouteflika quand il
s'agissait, pour lui, de garantir sa réélection en
2004 ou de s'affirmer face aux généraux qui l'ont
placé là où il est. C'était et c'est encore le cas des
généraux algériens qui utilisent le pétrole aux mêmes
fins.
Le pétrole est par ailleurs une matière stratégique.
Sans pétrole, il n'y a pratiquement pas d'industrie,
il n'y a pas de transport, ni de marchandises, ni de
personnes ; il n'y a pas d'avions, ni civils, ni
militaires ; pas de navires, ni navires de croisières,
ni sous marins, ni porte avions, ni destroyers. Que
serait la puissance américaine sans pétrole ? Peut-on
même imaginer une telle situation ? Alors pour
maintenir cette puissance, les Etats-Unis font la
guerre, à la recherche de pétrole, en Irak, en
Afghanistan ; ils déstabilisent des pays comme
l'Ukraine ou la Géorgie ; ils viennent s'installer
dans le Sahel, pour soi disant combattre Al Qaïda.
Pour s'accaparer des richesses pétrolières d'autrui
ils corrompent des dirigeants et asservissent des
peuples. De la même manière que dans les siècles
passés, il y a eu des guerres pour le sel, pour les
épices ou pour la soie, il y a aujourd'hui des guerres
pour le pétrole.
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