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Le scandale de la pomme de terre avariée connaît un nouveau rebondissement

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  • Le scandale de la pomme de terre avariée connaît un nouveau rebondissement

    De fausses déclarations présentées au port d’Alger

    Le fameux tubercule continue de provoquer des remous. Les déclarations contradictoires fusent, mais les faits sont là. Les Algériens ont bel et bien été victimes d'une escroquerie.

    La directrice générale du bureau de négoce Canadian Agricultural Produce INC, organisme ayant exporté les quantités de pomme de terre avariée, a beau clamer haut fort être victime de complot et accuser les médias algériens de légèreté dans le traitement du dossier, les résultats de l'enquête menée par les services phytosanitaires relevant du ministère de l'Agriculture confortent la thèse selon laquelle il y a bien une volonté réelle de flouer les autorités algériennes, que ce soit du côté de l'exportateur ou de l'importateur.

    Et pour preuve, après enquête il s'est avéré que plusieurs documents présentés au port étaient contradictoires et qu'il pourrait même s'agir de fausses déclarations. D'ailleurs, le bateau qui transportait la cargaison contaminée (Green Concordia) a été refoulé selon la réglementation algérienne qui stipule qu'en cas de fausse déclaration ou en cas de tentative d'introduction sur le territoire algérien de marchandises qui pourraient constituer un danger pour la santé publique, l'on se doit de refouler le bateau et la marchandise qu'il transporte. Retour sur les faits.Jeudi 1er novembre, l'opposition canadienne met en doute la qualité de la pomme de terre exportée vers l'Algérie affirmant que celle-ci était atteinte d'une maladie appelée "bacterial ring rot" ou pourriture bactérienne circulaire.

    Une maladie qui nécessite la mise en quarantaine de la cargaison et du bateau qui la transporte. Le 4 novembre, l'ambassade du Canada à Alger adresse un communiqué à tous les médias nationaux les informant que "le navire M/V Green Concordia qui transportait 3 500 tonnes métriques de pomme de terre de consommation de l'Ile-du-Prince-Edouard et environ 300 tonnes métriques de pomme de terre de consommation du Québec a quitté le Port-de-Summerside pour l'Algérie le 17 octobre dernier".

    L'ambassade du Canada a aussi précisé qu'"après le départ du navire, l'Agence canadienne d'inspection des aliments (ACIA) a informé l'exportateur des résultats des analyses de laboratoire qui confirmaient la présence de la flétrissure bactérienne dans la pomme de terre du Québec". Le lundi 5 novembre, le Green Concordia était bloqué au port d'Alger. Sur les lieux les services phytosanitaires relevant du ministère de l'Agriculture ont débusqué les quantités de tubercule avariées dissimulées sous la pomme de terre saine, au fond de la cale N° 4. Ces derniers ont immédiatement lancé une enquête et procédé aux analyses phytosanitaires nécessaires. Il s'est avéré que les 300 tonnes de pommes de terre en provenance du Quebec étaient contaminées par une bactérie du nom de "Clavibactor Michiganeusis Sub SP" et qui serait, selon certaines sources, nocives pour la santé humaine.

    Les services du ministère de l'Agriculture auraient aussi constaté plusieurs anomalies dans les documents présentés au port. Certains documents phytosanitaires présentés au nom de l'ACIA certifiaient des quantités de 2.000 tonnes tandis qu'une autre catégorie de documents aurait certifié une quantité de 1.600 tonnes de pommes de terre, le tout au moment où le communiqué de l'ambassade du Canada évoqué une quantité de 3 800 tonnes de pommes de terre en partance pour l'Algérie.

    Certaines sources affirment même que des scans des certificats phytosanitaires auraient été présentés au lieu des originaux, ce qui aurait facilité leur falsification. En tout état de cause, cette affaire n'est pas près de connaître son épilogue, puisque le ministère de l'Agriculture est bien décidé à porter l'affaire devant la justice. Selon une source ayant requis l'anonymat, le ministère demanderait des dommages et intérêts importants aussi bien à l'importateur qu'à l'exportateur.

    Il en reste néanmoins que cette affaire reflète le peu de scrupule de certains opérateurs qui sont prêts à mettre en danger la santé de populations entières dans un seul objectif : le profit. Il n'y a qu'à voir avec quelle légèreté la patronne de Canadian Agricultural Produce INC a envoyé de la marchandise vers l'Algérie sans attendre les résultats des analyses l'ACIA. Un fait que la concernée reconnaît. L'exportatrice pousse la plaisanterie assez loin pour affirmer qu'un ministère de l'Agriculture ne peut pas fonctionner en l'absence de son ministre.

    Lyès B. (Le Maghreb)
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