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Pour une meilleure visibilité dans la politique socio-économique en Algérie

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    Pour une meilleure visibilité dans la politique socio-économique en Algérie
    Définir concrètement une meilleure articulation des rôles de l'Etat et du marché

    Nous avons besoin de plus en plus de débats contradictoires car l’unanimisme est le signe de décadence de toute société. La situation économique et sociale de l’Algérie mérité débat pour avancer dans la bonne direction. J’ai souligné récemment la faiblesse de visibilité et de cohérence dans la démarche de la réforme globale car toute analyse scientifique et de portée opérationnelle évitant de s’enfermer dans des discours théoriques abstraits, doit différencier l’essentiel de l’accessoire, d’où l’importance d’un système d’information fiable qui doit s’inscrire dans le cadre du recueil, du traitement et de l’analyse du système d’information afin d’avoir un tableau de bord fiable qui doit fonder des décisions concrètes de l’Etat régulateur et surtout de mettre fin à des discours contradictoires qui nuisent à l’intérêt du pays. Mais il est fondamental afin d’éviter la confusion des rôles de définir concrètement une meilleure articulation des rôles respectifs mais complémentaires de l’Etat et du marché afin de cerner les raisons fondamentales de la faiblesse de la génération d’un surplus à des fins de développement, (faiblesse la production et les exportations hors hydrocarbures, les exportations d’hydrocarbures représentant en moyenne 2006/2007 plus de 98,% du total ; hors hydrocarbures moins de 2% donc marginales et à l’intérieur de ces 2% les demi-produits représentant plus de 65%. Car les résultats assez faibles sont le produit de pratiques dues tant à cette période actuelle, qu’aux périodes antérieures, colonisation et depuis 1963, du fait de la nature du choix de projets, des modes de financement L’évolution de la valeur de la monnaie (autant que l’évolution du taux d’emploi) est fonction de la cotation du cours du brent et du cours du dollar. Il peut être démontré que le coefficient de corrélation est pour plus de 70%, 30% étant due à des phénomènes psycho- sociologiques.

    La stagnation de la production et exportation hors hydrocarbures traduit en fait une incapacité du système à générer un surplus croissant du fait de la vision matérielle du passé alors que le véritable développement est basé sur la maîtrise de la connaissance (le savoir) supposant une réorientation urgente de toute la politique économique et sociale basée sur le savoir. Mais je dois préciser qu’il y a lieu de ne pas miser uniquement sur la professionnalisation de l’Université mais miser également sur la recherche dont la valorisation se fait à moyen terme et qui est la tendance mondiale même dans les grandes écoles spécialisées américaines, européennes et asiatiques. L’expérience des pays qui réussissent leur développement, montre qu’ils le doivent à la compétitivité leurs grandes universités régionales. Car il y a lieu pour cette filière spécifique de tenir compte de la concurrence internationale des grandes universités mondiales si l’on veut éviter cet exode de cerveaux massif. Mais pour avoir les meilleurs enseignants il faut payer le prix (le rang magistral algérien en fin de carrière -700/800 euros- avec la nouvelle grille des salaires de 2007n ,un salaire le 1/3 du Tunisien et du Marocain) comme le montre les expériences réussies de Corée du Sud, de la Malaisie, du Brésil, de la Chines, de l’Inde et plus près de nous l’Afrique du Sud, l a Tunisie, récemment du Maroc, et d’une manière générale de tous les pays émergents. Ce qui implique en Algérie d’éviter cette vision utopique de la création d’une université par wilaya et d’analyser objectivement les raisons des déperditions entre les différentes filières qui devient alarmante et leur coût ce qui permettra des réorientations efficaces. Car l’élément essentiel est la ressource humaine et non les infrastructures qui sont certes un moyen important. D’ailleurs concernant notre région il serait souhaitable la création de grandes universités euro- méditerranéennes et africaines avec des pôles d’excellence. Aussi, nous posons comme hypothèse réaliste qu’il n’ y a pas de crise économique selon la définition classique, mais la faiblesse du système à s’adapter aux nouvelles mondiales du fait de forces hétérogènes internes mus par des logiques contradictoires (neutralisation) ce qui bloque le changement nécessaire. Mais, il est normal qu’en période de mutation systémique que de nouvelles recompositions sociales s’effectuant avec des luttes entre les émergentes et les conservatrices Cela donne l’impression du désordre mais par rapport à l’ancien norme culturelle du système monopoliste rentier qui assurait une certaine cohésion selon une logique prédéterminée par la distribution selon des réseaux hiérarchiques croisés de la rente. C’est que l’ancien système par ses réseaux matérialise des relations diffuses et souvent informelles à travers un système de communication lui même personnalisé fonction des différents acteurs de leurs origines. En fonction de la dominance de l’informel, les relations ne sont pas transparentes pour les personnes extérieures au système mais facilement codées pour les membres du réseau soit gravitant au niveau du sommet ou à sa périphérie. En période de rente importante, les conflits sont mineurs. Depuis la crise de 1986, (chute importante des recettes de la rente avec onde de choc la cessation de paiement de 1994) les fractions des différents réseaux tendent à acquérir une autonomie relative, d’où les difficultés d’arbitrage et la «crise» de ce que l’on a appelé improprement dilution de l’Etat, du fait de la non possibilité de satisfaire l’ensemble des réseaux .Cela explique qu’existe une tendance de chaque réseau à faire agir ses relations informelles en dehors du cerveau qu’était censé représenté l’Etat (tendance à l’autonomisation des réseaux).
    Dés lors la situation implique plusieurs actions au nombre de trois :a) soit le nouvel Etat décide une confrontation directe avec les anciens réseaux mais cela ne peut se faire qu’au prix d’une «révolution sociale» : durant cette phase intermédiaire, du fait de la faiblesse du nouvel Etat, qui n’a pas ses propres réseaux, c’est une hypothèse à écarter ; b-soit que le nouvel Etat décide de faire de l’équilibrisme en s’en tenant à son rôle législatif renonçant à créer ses propres réseaux ; il laisse aux anciens réseaux le véritable pouvoir : c’est le statut quo et la dominance de la version d’économie étatique que certains ont voulu imposer: mais ce compromis est synonyme de pourrissement du fait que le système n’acquiert pas la cohérence ancienne .Enfin la troisième alternative est la reconnaissance des anciens réseaux mais en les restructurant dans la nouvelle logique de la démocratie économique, sociale et politique : c’est la vision la plus opérationnelle, pragmatique mais qui risque de voir reconstituer les anciennes nomenclatures surtout dans le cadre d’une opération de privatisation biaisée : passage d’un monopole public à un monopole privé, qui ne résout en rien les problèmes de fond. Sans l’injection intelligente de nouveaux réseaux la crise et le risque de blocage dureront longtemps. Car les acteurs défavorables aux réformes invoqueront alors les tensions sociales pour bloquer le processus des réformes. Aussi c’est par rapport à ces référents tant anthropologiques que socio-économiques que doit être replacé dans un contexte de dynamique historique l’articulation Etat-marché où cohabiteraient différents réseaux mais en impulsant des forces nouvelles.

  • #2
    3. Selon le fondement de notre analyse, la nouvelle politique économique algérienne consistera à mieux articuler le jeu du marché et l’action de l’Etat dans son rôle d’encadrement macro- économique et macro- social, au sein d’un espace équilibré et solidaire , modèle que nous avons esquissé entre 1972/1973 avec notre ami Mouloud Théami. L’Etat dans son rôle d’orientation développe un nouveau mode de régulation comme structure et mode de fonctionnement nécessaire dans le cadre naturel de la sécurité et de la justice pour favoriser un Etat de droit. En effet, à la différence du capitalisme sauvage et de l’économie monopoliste étatique, ma conception de l’économie de marché repose sur la concurrence, sans laquelle il ne peut y avoir d’économie de marché véritable. Cela exclut donc les monopoles et les cartels. Parallèlement s’agit-il de favoriser l’expression de la société civile comme la pluralité syndicale, tant des travailleurs que du patronat et des associations. Ainsi concernant l’évolution du pouvoir d’achat, concernant les prix et les revenus, si le pivot central repose sur les lois du marché, l’Etat Régulateur, grâce à des centres d’analyses et d’observatoires, au sein de ce commissariat, orientera la politique de salaires, des taux d’intérêts, les marchés monétaires et financiers par des encadrements souples, loin de toute vision bureaucratique. L’objectif essentiel sera de concilier croissance et équité, par des politiques de redistribution du revenu à travers le canal du budget mais qui n’entravent en aucune manière la liberté d’entreprendre. La lutte contre l’exclusion, la pauvreté et la corruption renforcera la cohésion sociale et l’efficacité économique, garant la moralité de l’Etat lui-même. D’une manière générale, les interventions publiques doivent répondre à plusieurs objectifs : a) gérer la monnaie et le travail - b) assurer les solidarités - c) répartir les charges communes et ce à travers une politique fiscale dynamique - d) fixer et faire respecter les règles du jeu grâce à des comités d’éthique comme les conseils de surveillance de bourse (pour protéger les actionnaires), le conseil de la concurrence, (ONG) ayant un rôle important à jouer à l’avenir - e) freiner les mouvements perturbateurs : l’Etat a ainsi pour fonction d’émettre une monnaie stable et de fournir des services de bonne qualité. Et durant cette période de transition l’Etat pourra détenir des minorités de blocage dans des entreprises stratégiques pour réorienter la politique industrielle mais en n’oubliant jamais que l’Etat en gère jamais et que c’est l’entreprise souveraine qui est la productrice de la richesse permanente. Mais les relations entre l’Etat et le marché durant cette phase sont fortement influencées par l’internationalisation de l’économie, la constitution des grands espaces régionaux sous éléments de cette mondialisation de l’Economie.

    Leur articulation doit prendre en compte les flux commerciaux, de capitaux, les régimes de change sur l’efficacité des politiques économiques qui ne sauraient s’opérer en vase clos, vision utopique. Les différentes relations internationales de l’Algérie avec le FMI, la Banque Mondiale, l’organisation mondiale du commerce (OMC) la communauté économique européenne avec le futur espace méditerranéen dans le cadre global des relations Europe-Afrique constitueront des éléments déterminants de la future politique socio- économique, politique et militaire (coopération avec l’Otan). Aussi y a t-il lieu de tenir compte de la stratégie tripolaire mondiale à travers l’Europe, l’Alena en Amérique, l’Apec avec l’Asie et l’entrée de la Chine qui entraîneront des bouleversements considérables sans compter les puissances régionales comme l’Inde et le Pakistan. Tout en restant attentif aux objectifs stratégiques de la création du Grand Moyen Orient qui expliquent les conflits en Irak,(2e puissance pétrolière après l’Arabie Saoudite) au Liban, les tensions au Soudan (dont la Chine est présente dans ce pays importateur de pétrole expliquant sa positon dans la crise du Darfour) ; avec l’Iran (2e puissance gazière mondiale après la Russie et contrôlant une grande partie du passage maritime des exportations des hydrocarbures des principaux pays du Golfe à travers le détroit d’Ormuz, dont les réserves mondiales sont de plus de 60%), sachant par ailleurs comme signalé précédemment que deux pays qui abritent plus de 2 milliards d’âmes, à savoir la Chine (2e importateur d’hydrocarbures après les USA) et l’Inde, connaissent des taux de croissance record. Cette configuration géo-stratégique, même lente, s’accompagne de l’adaptation des grosses firmes mondiales qui éclatent en vastes réseaux à travers le monde tissant des relations complexes entre les circuits réels et financiers transgressent les frontières géographiques nationales grâces à la révolution dans les domaines de la télécommunication, de l’informatique avec prédominance des services qui deviennent des activités marchands à forte valeur ajoutée. Le caractère des Etats se transforme pour s’adapter à cette métamorphose au sein d’espaces plus vastes. Les institutions internationales ont tendance à jouer comme support de coordination de ces grands ensembles et le rôle des Etats se concentrent sur leurs vocations naturelles qui sont la cohésion sociale et l’adaptation à ces mutations. Avec la percée des nations dites émergentes, nous assistons à de nouveaux équilibres relatifs en ce monde interdépendant en mouvement. Celui qui n’avance pas recule.

    En résumé durant cette phase de transition, la construction de l’économie de marché se basant sur une société plus participative et citoyenne - produit historique de la transformation sociale- qui ne saurait s’assimiler au développement du marché intérieur, qui caractérise toutes les sociétés depuis la préhistoire, implique des rôles complémentaires et non alternatifs entre Etat et marché, l’Etat dans sa dimension institutionnelle ayant pour vocation de fournir des services publics joue essentiellement le rôle d’identité collective. L’Etat, selon -notre conception, jouera un rôle important en tant que régulateur par des canaux de /distribution appropriés afin de protéger les plus vulnérables. L’économie de marché peut se définir comme une organisation sociale qui confère un rôle essentiel aux lois des marchés pour s’y adapter le mieux possible quand elles paraissent bonnes, pour les corriger quand elles paraissent mauvaises. D’une manière générale, l’accélération des réformes, tant économiques que sociales, indissociables d’une autre vision écologique, enjeu du XXIe siècle pour protéger l’environnement et le cadre de vie car le développement durable est un développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures et de la démocratie, impliquant une nouvelle conception de produire, sont les axes directeurs du redressement national.

    Docteur Abderrahmane Mebtoul Expert International


    15-11-2007

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    • #3
      Un article analystique intelligent comme on aimerait voir plus souvent.

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      • #4
        Bonjour !

        Je vois que notre expert international à encore frappé, j'ai toujours appréciée ses analyses et ses approches économico-socio-politique,qui sont de qualité et d'une richesse conceptuelles objective satisfaisante pour un lecteur averti, ce n'est pas la 1er fois que cet algérien nous fait le diagnostique du pays, très réaliste qui nous change des discours creux et hypocrites.

        Cela fait des années que plusieurs économistes et spéciales algériens tirent la sonnette d'alarme sans que les mammouths daignent y répondre, ce texte reste un support riche pour un étudiant ou un lecteur qui aimerait assouvir un besoin de lecture technique, j'ai bien peur qu'il ne fasse pas écho au sein de la tour d'ivoire d'El Mouradia .


        Par contre j'ai été très déçue par le livre "Enjeux et défis du second mandat du président Bouteflika" qui s'est réalisé sous la direction le l'éminent expert, car l'essai (je n'ose parler d'œuvre politico-économique) est timide, réservé, justificateur avec un soupçon d'hypocrisie, ce qui est tout de même rare dans la production du milieu économique ! L'audace du Monsieur ainsi que son objectivité ont laisser place à une réserve qui ne décline pas son identité, la critique émise est presque flatteuse, dommage que le livre ne se soit pas inscrit sur la même ligne éditoriale !!
        Dernière modification par l'imprevisible, 15 novembre 2007, 09h11.
        “La vérité est rarement enterrée, elle est juste embusquée derrière des voiles de pudeur, de douleur, ou d’indifférence; encore faut-il que l’on désire passionnément écarter ces voiles” Amin Maalouf

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