Le but est de créer de nouveau l'impasse
Histoire de se donner une envergure internationale et inconsciente des conséquences de ses paroles, Bouteflika, président algérien n'a de cesse de rechercher une légitimité de par le monde.
Celle-ci n'a d'égale que les déplacements fréquents, en cet automne, à travers la planète de l'oiseau migrateur en quête d'une place au soleil pour exposer et réchauffer son doux plumage. On ne débat pas ici du réchauffement climatique sachant que la diplomatie n'est pas un jeu. D'autant plus qu'il ne suffit pas d'être d'accord avec tout le monde pour être un fin politique diplomate. Dans cette optique, les Algériens sont en droit d'être inquiets.
Aussi, dans un commentaire, au sujet du recul de la diplomatie algérienne, le journal El Khabar a-t-il relevé dans une de ses livraisons récemment et sous le titre «une diplomatie oisive» que l'Algérie ne faisait plus l'objet d'intérêt, ni de la part des pays africains, ni de ses frères arabes. Et l'adage dit que l'oisiveté est la mère de tous les vices. Or, dans le cas d'espèce, le vice majeur de la diplomatie d'Alger est sa fixation relevant du pathologique par rapport au conflit factice. Rien de plus normal concernant les attitudes des différentes nations qui confirment que la diplomatie d'apparat ne peut mener nulle part.
D'ailleurs, tout un chacun sait que toute l'énergie des ressources humaines des affaires étrangères algériennes se focalise surtout sur le dossier du Sahara marocain. Quant au budget de ce département, il sert à louer les services des uns et des autres lorsqu'il désire exprimer une position au sein du conseil des Sages. Preuve en est que l'adhésion de l'Algérie, faute de transparence et non de compétences, au sein de l'OMC bloque en raison des services.
A la date d'aujourd'hui, l'on convient qu'il n'y a pas un seul dossier de la diplomatie algérienne qui ait abouti et qu'on puisse attribuer à Bouteflika. Celui-ci est même persuadé que sa mission à la présidence est de trouver une issue à la question du Sahara marocain alors que son but est de créer de nouveau l'impasse. D'où le souhait de faire réviser la Constitution pour briguer un nouveau mandat et faire perdurer le blocage.
Un autre rêve est non des moindres : assouvir ses desseins hégémoniques. Les provinces du Sud font partie intégrante du Royaume du Maroc et l'Algérie a son Sahara. Les frontières sont délimitées par l'Histoire et ce n'est pas un groupuscule de mercenaires (via la résidence d'Al Mouradia) qui modifiera son cours.
L'indécence de cette diplomatie d'apparat puise en fait son essence dans une schizophrénie discursive.
En effet, le discours d'Alger est hautement contradictoire et inacceptable pour les nations et gouvernements qui suivent de très près l'évolution du dossier du Sahara marocain.
En la question, l'on convient aisément que la démarche du pensionnaire des Hauteurs d'Alger et de quelques responsables contribue à déstabiliser toute une région. Une position génératrice d'incompréhensions de par le monde et rien que la perspective de paix serait ressentie comme une humiliation pour Alger.
Aujourd'hui, la question même du Sahara marocain constitue une pierre d'achoppement et de conflits au sein de l'élite algérienne qui estime que la diplomatie actuelle n'est autre que de la pure ingérence dans les affaires internes d'une nation souveraine.
Pourtant, il y a d'autres priorités qui interpellent tant les politiciens que certains médias en mal d'idéologie.
D'autant plus que de Paris, à Washington, en passant par Londres et dans le monde entier, les gouvernements sont stupéfiés par l'incapacité du pouvoir à maintenir un semblant sécuritaire dans la région.
Et à la débâcle sociale et économique, s'ajoute le comportement d'un système qui n'a plus de raison d'être. L'on se comporte comme un homme qui arrose un terrain de peur qu'il ne prenne feu. Sauf que cela explose de partout.n
Latifa Cherkaoui (Le Matin marocain)
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