D’ici à la fin 2008, il sera possible de regarder la télévision sur un téléphone portable. En attendant de savoir quelles chaînes seront diffusées et à quel prix, nous avons testé le système. Une pichenette du pouce et l’écran pivote, puis se bloque à angle droit du clavier. La petite touche qui symbolise un téléviseur apparaît au bas du téléphone mobile. J’appuie dessus un court instant, et après trois ou quatre secondes d’attente, la liste des chaînes disponibles apparaît : le téléphone se transforme en récepteur de « télévision mobile personnelle » ou TMP.
Cinq programmes sont proposés : TF1, LCI, Eurosport, Tifou – une chaîne pour enfants – et Ovalie, lancée par TF1 pendant la Coupe du monde de Rugby. Je choisis LCI à l’aide de la petite manette et voici le présentateur qui apparaît à l’écran. L’image est d’une grande clarté. Je déplace la manette sur le côté, et la chaîne change : je regarde maintenant Eurosport qui diffuse, en différé, un match de tennis de l’Open de Paris-Bercy. Malgré la minuscule taille de l’écran (6 cm de diagonale), je distingue la balle qui tombe juste à côté de la ligne. C’est net. Et pourtant, le téléphone que j’utilise, le Samsung SGH P930, est un «vieil» appareil, commercialisé depuis dix-huit mois. Il a été choisi pour le test mené la semaine dernière par les deux principaux acteurs de la TMP en France, TF1 pour la télévision hertzienne et Samsung pour les téléphones mobiles.
Depuis deux ans, divers essais ont eu lieu, et d’autres sont en cours. Le français Sagem (groupe Safran) a notamment participé à plusieurs expérimentations avec TPS (qui a fusionné avec CanalSat), le télédiffuseur TDF, les opérateurs Orange et Bouygues Telecom, ainsi que l’industriel Alcatel. Jusqu’au 15 janvier, TDF teste de son côté différentes méthodes pour diffuser la TMP dans le métro parisien.
La qualité de réception, qui repose sur une technologie comparable à la TNT, est le principal atout mis en avant par les promoteurs de la TMP. Comme les fréquences se situent sur la bande UHF (celle de la télévision hertzienne), tous les utilisateurs de mobiles pourront capter la TMP, y compris dans les bâtiments, une fois que le réseau sera déployé. Les opérateurs de téléphonie, les chaînes et les diffuseurs veulent promouvoir la TMP partout où le téléphone mobile est capable de recevoir et d’émettre des appels. «Nous avons constaté, que la TMP est autant regardée à la maison et sur le lieu de travail que lors des déplacements, explique George Pelnaver, directeur exécutif en charge du marketing stratégique chez Orange. En moyenne, chaque cession dure trois minutes. Et l’usage est d’environ une heure par mois. Mais lorsque la qualité de l’image est améliorée, la TMP est regardée deux fois plus longtemps.»
La même qualité d’image pour tous
La TMP n’a plus rien à voir avec les services de diffusion de vidéos qui ont démarré en France en même temps que les réseaux mobiles de troisième génération. Ceux-ci transitent en effet par le réseau de télécommunications sans fil des opérateurs. Résultat : si tout le monde regarde le même programme en même temps, personne ne reçoit rien, car le réseau est vite saturé. Pour résoudre ce problème, la télévision numérique va diffuser ses émissions sur les mobiles en « broadcast », comme la TNT et la télévision hertzienne. Peu importe alors le nombre de personnes qui regardent le programme : chacun reçoit la même qualité d’image dans une résolution de 320 × 240 pixels.
Différents téléphones portables sont actuellement prêts à recevoir la télévision : le myMobile TV de Sagem, deux appareils du finlandais Nokia (7710 et N 92) et ceux des sud-coréens Samsung et LG (LG U900 et U960). Ces appareils offrent en réception une autonomie supérieure à deux heures, même si les fabricants préfèrent parler de trois heures. Mais des détails techniques restent à peaufiner, notamment pour contrôler l’accès aux chaînes payantes. Pour intégrer la TMP, le coût des appareils «est majoré de 5 à 10 €», précise Nokia.
En complément de ces aspects techniques, il reste à régler les problèmes pratiques, en particulier savoir quelles chaînes seront disponibles sur la TMP. Le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) doit attribuer les fréquences qui permettront de diffuser treize chaînes, lesquelles s’ajouteront aux trois canaux préemptés par l’État. Mais rien n’est encore décidé sur le prix que le consommateur devra payer pour en profiter. «La question du modèle économique n’est pas réglée, confirme l’expert d’Orange. Les premiers terminaux qui commencent à apparaître permettent de recevoir des chaînes gratuitement.» Le fait est que les opérateurs de téléphonie mobile, les diffuseurs et les chaînes de télévision ne partagent pas le même avis sur la formule à adopter : faut-il proposer des programmes gratuitement ou moyennant un abonnement ? «La gratuité du service est toujours en débat», souligne-t-on chez TDF. La plupart des grandes chaînes, comme TF1 et France Télévisions, souhaitent un abonnement «compris entre 5 et 10 € par mois pour un bouquet regroupant les chaînes qui réalisent la plus forte audience». D’autres, comme LCI et Canal +, devraient rester payantes sur le mobile. En revanche, Direct8 et BFMTV espèrent une gratuité totale du service, financé au moyen de la publicité.
En France, la TMP en novembre 2008
Bref, il faut encore patienter pour regarder le journal télévisé ou le dernier épisode de Prison Break sur son mobile. «Le véritable lancement de la TMP en France se fera en novembre 2008, afin que les offres promotionnelles soient accessibles pour Noël», pronostique Quentin Maillard, responsable du développement d’activités de Samsung-France. Même analyse pour Yves Portalier, directeur des téléphones 3G et des technologies avancées chez Sagem. Selon lui, le lancement français «aura lieu fin 2008 ou début 2009».
En attendant, les exemples étrangers permettent d’imaginer ce qui attend le consommateur. Aux États-Unis, huit chaînes sont diffusées pour un coût de 10 à 20 dollars par mois. Au Japon, 12 millions de téléphones mobiles peuvent capter gratuitement les chaînes numériques. En Corée du Sud, 6,5 millions de terminaux mobiles, navigateurs GPS et téléviseurs portatifs reçoivent gratuitement une dizaine de chaînes. Enfin, la TMP lancée en 2006 en Italie par H3G (Hutchison) et TIM donne une idée plus précise du prix et des programmes qui pourraient s’appliquer en France : 19€ pour un bouquet d’une quinzaine de chaînes, et des programmes de charme (Playboy et Penthouse) facturés jusqu’à 4€ par jour. Bref, en attendant de savoir si les consommateurs adopteront ce service, la TMP pourrait fournir aux opérateurs un excellent prétexte pour augmenter le prix des abonnements…
source : le figaro
Cinq programmes sont proposés : TF1, LCI, Eurosport, Tifou – une chaîne pour enfants – et Ovalie, lancée par TF1 pendant la Coupe du monde de Rugby. Je choisis LCI à l’aide de la petite manette et voici le présentateur qui apparaît à l’écran. L’image est d’une grande clarté. Je déplace la manette sur le côté, et la chaîne change : je regarde maintenant Eurosport qui diffuse, en différé, un match de tennis de l’Open de Paris-Bercy. Malgré la minuscule taille de l’écran (6 cm de diagonale), je distingue la balle qui tombe juste à côté de la ligne. C’est net. Et pourtant, le téléphone que j’utilise, le Samsung SGH P930, est un «vieil» appareil, commercialisé depuis dix-huit mois. Il a été choisi pour le test mené la semaine dernière par les deux principaux acteurs de la TMP en France, TF1 pour la télévision hertzienne et Samsung pour les téléphones mobiles.
Depuis deux ans, divers essais ont eu lieu, et d’autres sont en cours. Le français Sagem (groupe Safran) a notamment participé à plusieurs expérimentations avec TPS (qui a fusionné avec CanalSat), le télédiffuseur TDF, les opérateurs Orange et Bouygues Telecom, ainsi que l’industriel Alcatel. Jusqu’au 15 janvier, TDF teste de son côté différentes méthodes pour diffuser la TMP dans le métro parisien.
La qualité de réception, qui repose sur une technologie comparable à la TNT, est le principal atout mis en avant par les promoteurs de la TMP. Comme les fréquences se situent sur la bande UHF (celle de la télévision hertzienne), tous les utilisateurs de mobiles pourront capter la TMP, y compris dans les bâtiments, une fois que le réseau sera déployé. Les opérateurs de téléphonie, les chaînes et les diffuseurs veulent promouvoir la TMP partout où le téléphone mobile est capable de recevoir et d’émettre des appels. «Nous avons constaté, que la TMP est autant regardée à la maison et sur le lieu de travail que lors des déplacements, explique George Pelnaver, directeur exécutif en charge du marketing stratégique chez Orange. En moyenne, chaque cession dure trois minutes. Et l’usage est d’environ une heure par mois. Mais lorsque la qualité de l’image est améliorée, la TMP est regardée deux fois plus longtemps.»
La même qualité d’image pour tous
La TMP n’a plus rien à voir avec les services de diffusion de vidéos qui ont démarré en France en même temps que les réseaux mobiles de troisième génération. Ceux-ci transitent en effet par le réseau de télécommunications sans fil des opérateurs. Résultat : si tout le monde regarde le même programme en même temps, personne ne reçoit rien, car le réseau est vite saturé. Pour résoudre ce problème, la télévision numérique va diffuser ses émissions sur les mobiles en « broadcast », comme la TNT et la télévision hertzienne. Peu importe alors le nombre de personnes qui regardent le programme : chacun reçoit la même qualité d’image dans une résolution de 320 × 240 pixels.
Différents téléphones portables sont actuellement prêts à recevoir la télévision : le myMobile TV de Sagem, deux appareils du finlandais Nokia (7710 et N 92) et ceux des sud-coréens Samsung et LG (LG U900 et U960). Ces appareils offrent en réception une autonomie supérieure à deux heures, même si les fabricants préfèrent parler de trois heures. Mais des détails techniques restent à peaufiner, notamment pour contrôler l’accès aux chaînes payantes. Pour intégrer la TMP, le coût des appareils «est majoré de 5 à 10 €», précise Nokia.
En complément de ces aspects techniques, il reste à régler les problèmes pratiques, en particulier savoir quelles chaînes seront disponibles sur la TMP. Le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) doit attribuer les fréquences qui permettront de diffuser treize chaînes, lesquelles s’ajouteront aux trois canaux préemptés par l’État. Mais rien n’est encore décidé sur le prix que le consommateur devra payer pour en profiter. «La question du modèle économique n’est pas réglée, confirme l’expert d’Orange. Les premiers terminaux qui commencent à apparaître permettent de recevoir des chaînes gratuitement.» Le fait est que les opérateurs de téléphonie mobile, les diffuseurs et les chaînes de télévision ne partagent pas le même avis sur la formule à adopter : faut-il proposer des programmes gratuitement ou moyennant un abonnement ? «La gratuité du service est toujours en débat», souligne-t-on chez TDF. La plupart des grandes chaînes, comme TF1 et France Télévisions, souhaitent un abonnement «compris entre 5 et 10 € par mois pour un bouquet regroupant les chaînes qui réalisent la plus forte audience». D’autres, comme LCI et Canal +, devraient rester payantes sur le mobile. En revanche, Direct8 et BFMTV espèrent une gratuité totale du service, financé au moyen de la publicité.
En France, la TMP en novembre 2008
Bref, il faut encore patienter pour regarder le journal télévisé ou le dernier épisode de Prison Break sur son mobile. «Le véritable lancement de la TMP en France se fera en novembre 2008, afin que les offres promotionnelles soient accessibles pour Noël», pronostique Quentin Maillard, responsable du développement d’activités de Samsung-France. Même analyse pour Yves Portalier, directeur des téléphones 3G et des technologies avancées chez Sagem. Selon lui, le lancement français «aura lieu fin 2008 ou début 2009».
En attendant, les exemples étrangers permettent d’imaginer ce qui attend le consommateur. Aux États-Unis, huit chaînes sont diffusées pour un coût de 10 à 20 dollars par mois. Au Japon, 12 millions de téléphones mobiles peuvent capter gratuitement les chaînes numériques. En Corée du Sud, 6,5 millions de terminaux mobiles, navigateurs GPS et téléviseurs portatifs reçoivent gratuitement une dizaine de chaînes. Enfin, la TMP lancée en 2006 en Italie par H3G (Hutchison) et TIM donne une idée plus précise du prix et des programmes qui pourraient s’appliquer en France : 19€ pour un bouquet d’une quinzaine de chaînes, et des programmes de charme (Playboy et Penthouse) facturés jusqu’à 4€ par jour. Bref, en attendant de savoir si les consommateurs adopteront ce service, la TMP pourrait fournir aux opérateurs un excellent prétexte pour augmenter le prix des abonnements…
source : le figaro
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